L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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femmes. C’est au-dessus des écuries,
dans un grand dortoir qui relie à l’inté-
rieur tout un des côtés de la rue, que
eurs cent gardiens coucheront. A peu
près au centre de la section, une haute
porte de mosquée donne accès dans le
palais des Expositions diverses, sur l’em-
placement où l’Égypte va établir son ôajar.
C’est à l’extrémité du palais des Arts
libéraux, vers laTourEiffel,quelepavillon
do Bolivio se dresse. Quatre tourelles au
milieu desquelles s’élève un dôme sur-
monté d’un lanterneau élégant, le compo-
sent. A ce carré s’adosse une construction
plus basse, qui n’est que le prolongement
de la construction surune étenduepresque
aussi grande. La salle principalej située
sous la coupole, est bornée à ses angles
par les quatre tourelles. Elle mesure
19 mètres carrés. Un portique à trois
arceaux, ouvert sur la façade y donne
accès. Au-dessus du portique une largo
verrière déploie on forme d’éventail ses
laines de verre. Au-dessus même de la
verrière, au fronton, seront reproduites,
sur un cartouche de stuc, les armes de
la Bolivie. Au premier étage du pavillon,
sous le dôme, une galerie sera établie.
C’est là que seront installés, ainsi que
diverses vitrines contenant de menus
objets, les bureaux du commissariat. Au
fond de la grande salle trois porches, dis-
posés de même que ceux de la façade,
ouvriront une deuxième salle aux visi-
teurs. Extérieurement, en bordure do
cette salle, seront simulés des deux côtés
de l’édifice des grottes et des jardins, où
seront exposés les lamas et autres ani-
maux du pays.
Dans la construction de ce pavillon,
tout en pans de bois, briques et pierres,
tout marche à souhait, et M. Fouquiau,
architecte de cct édifice, espère ravoir
complètement terminé vers la fin do
février.
Très avancé aussi est le pavillon, tout
voisin, du Venezuela. Formé d’un rez-de-
chaussée au côté gauche duquel s’élance
une tourelle assez fine, il est couvert
d’une terrasse dont la balustrade à elle
seule est pour l’édifice un ornement. Un
grand portique, surmonté de moulages
décoratifs d’un grand effet, donne accès
dans son unique salle. Celle-ci mesure
19 mètres de long sur 7"',GO de large. An
fond est percée une porte donnant sur
Vatrium, une grande cour vitrée qu’en-
toure mie galerie, couverte. Là seront
exposées les matières premières em-
ployées pur les indigènes dans leurs
diverses industries. Une nouvelle porte
vers la partie centrale de la galerie ot l’on
se trouve sur la façade postérieure de la
construction, dont tout le gros œuvre est
dès maintenant terminé.
L’EXPOSITION DE PARIS
C'est par un petit escalier tournant
construit en dehors de la tourelle qu’on
parviendra au belvédère qui la surmonte.
Dans la même tourelle, à niveau de la
salle d’exposition et coniiniiiii<|iiaiil avec
elle, sera aménagé le salon de repos, pre-
nant jour, par une largo baie, sur les
jardins. Enfin, un petit kiosque en bois
peint, recouvert de tuiles de couleur, va
être construit extérieurement, à l’extré-
mité opposée de la salle. Sous la forme
d’un salon do consommation, celle annexe
complétera agréablement l’élégant pavil-
lon dont notre collaborateur Fraiponta si
fidèlement retracé la silhouette.
On connaît déjà suffisamment le palais
des Arts libéraux pour que nous n’en
disions pas en détail la disposition ar-
chitecturale. Mais il n’est peut-être pas
inutile de signaler, surtout à cetto heure
décisive, F extrême animation qui règne
depuis quelque temps dans sa nef. Exté-
rieurement ce palais est identique à celui
des Beaux-Arts, qui, de l’autre côté du
Champ do Mars,luifaitface.Enrevanche,
1 aménagement intérieur des deux cons-
tructions diffère sur nombre de points.
Pendant qu’au palais des Beaux-Arts, sous
le dôme, on travaille actuellement au
montage d’un escalier monumental qui
doit donner accès aux galeries du premier
étage, sous celui des Arts libéraux, les
ouvriers assemblent les pièces de bois
d’une large rotonde où sera installée, avec
l’exposition théâtrale, celle des divers
agrès propres à faciliter l’aérostation.
C’est au-dessus do celle rotonde qu’un
ballon gonflé à air naturel planera. De
chaque côté deux galeries, également en
bois, sont en ce moment montées. Une
terrasse les couvre.
C’est dans ces galeries et sur ces ter-
rasses que seront installées les dernières
reproductions, réductions et scènes carac-
téristiques dans lesquelles les organisa-
teurs se proposent de faire revivre
l’histoire du travail dans le passé.
LE PANORAMA DU SIÈCLE
La curiosité mondaine est vivement
piquée depuis quelques semaines par les
récits dos privilégiés, en nombre res-
treint, qui ont pu visiter la maquette du
Panorama du xixe siècle exécutée par.
deux artistes de grande valeur, M. Alfred
Stevens et M. Henri Gervex. On sait que
la grande-duchesse Wladimir n’a pas
voulu quitter Paris sans aller voir cette
œuvre qu’on peut qualifier de gigan-
tesque.
C’est en effet tout le xix® siècle qui
défilera sur la toile panoramique, et non
point par masses confuses, comme dans j nent les Girondins, suivis des terroristes.
les panoramas de batailles, mais person-
nifié par des portraits tous ressemblants.
On devine d’ici l’énormité de la tâche que
sc sont imposée les deux artistes.
Pour lu mener à bien, il leur a fallu,
comme ils le disent plaisamment, se
mettre dans la peau «le l liistorien. Pen-
dant de longs mois, ils ont pioché les
annales modernes, ils se sont remémoré
non seulement les faits et les dates, mais
les détails de la vie sociale de noire
pays. Us ont feuilleté des milliers d’es-
tampes, de gravures et de croquis pour
revivre les cent années dont ils avaient à
retracer la physionomie exacte. Rien ne
leur a échappé des modifications de cos-
tumes des deux sexes. Le bavolet cl la
crinoline ont posé devant eux, de même
({tic l’habit bleu à revers du roi Louis XVI,
ou le petit manteau noir à plis des dépu-
tés du Tiers-État.
Car c’est par 1789 que le siècle de
MM. Stevens et Gervex ouvre sa marche,
qui se termine en 1889, date de l’Expo-
silioii universelle où sera exhibé le Pano-
rama. Le gouvernement a fait aux deux
artistes la faveur méritée de leur accor-
der comme emplacement une portion du
jardin des Tuileries, tout près du bassin
voisin de la grille de la place de la Con-
corde. On ne pouvait faire un choix plus
approprié à l’œuvre en elle-même qui a
les Tuileries pour cadre.
L’antique palais de nos rois a eu beau,
en effet, être détruit par la Commune,
c’était encore lui qui symbolisait le mieux
la France depuis cent ans. Mais les deux
peintres n’avaient pas à le reconstruire
sur la toile, car ils n’avaient pas à entas-
ser leurs personnages dans un monu-
ment, mais bien à les faire circuler dans
la liberté du plein air. Us n’ont donc
emprunté à l’architecture qu’une ingé-
nieuse idée, à savoir des arcades très
. liantes sous lesquelles on distingue aisé-
ment les figures. Tout le reste du temps,
les illustrations de la Fiance moderne se
groupent ou se meuvent dans le jardin
des Tuileries, en pleine verdure, on plein
soleil.
Ce qui plaît à première vue dans celte
exhibition historique, c’est l’absence de
bévues, de maladresses qu'on y constate
tout de suite. Pas un seul anachronisme,
pas une seule incongruité historique dans
le groupement des personnages. Et Dieu
sait pourtant que les erreurs étaient pos-
sibles, car les personnages représentés
sont au nombre de mille à douze cents.
On comprend que nous ne les citerons
pas tous. Bornons-nous à suivre, dans
scs grandes lignes, le défilé de la ma-
quette. Il s’ouvre, comme je l’ai dit, par
los Etals-Généraux de 1789. Puis vien-