L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
39
Une Charlotte Corday, très belle, guette,
avec son poignard, Marat causant avec
Danton et Robespierre, comme dans la
tragédie de Ponsard. Ensuite la grande
épopée militaire de la Révolution et de
l’Empire, avec les uniformes étincelants
des officiers et des soldats. La revue des
grenadiers passée par Napoléon Ier en-
touré do ses maréchaux, avec Marie-
Louise, assistant à la cérémonie sous un
dais rouge semé d’abeilles, est un mor-
ceau de peinture d’un grand effet.
Comme contraste à cotte exhibition
guerrière., la longue période de paix qui
a suivi l’Empire se déroule dans le jardin
des Tuileries avec ses orateurs illustres,
les grands écrivains do la période roman-
tique et les femmes célèbres : George
Sand assise tète nue sous une statue,
Rachel dans le pcphim d’Athalie.
Puis, l’Empire et ses adversaires, le
siège de Paris avec ses ballons et ses
pigeons; enfin, la troisième République
avec tout un fourmillement d’antithèses,
M. de Mun et M. Clémonceau, le duc de
Broglie et Gambetta, et enfin le général
Saussior et le général Boulanger.
C'est M. Sadi-Carnot, comme de juste,
qui ferme la marche du siècle. A côté de
lui. les illustrations vivantes à l’heure
actuelle, toutes placées debout, sauf
M. Chevreul qui a bien gagné le droit de
s’asseoir. Mais, pour synthétiser .en quel-
que sorte les cent années écoulées, les
doux artistes ont eu l’idée de donner
comme trait d’union aux deux siècles
l’homme qui est né quand « le siècle
avait deux ans ». Victor Hugo est repré-
senté en costume de bourgeois, avec ses
cheveux blancs, devant un monument
figurant la France, aux deux côtés du-
quel s’élèvent deux statues représen-
tant : l’une, le Travail; l’autre, la Défense
de la Patrie.
Telle est, dans son ensemble, la ma-
quette du grand Panorama qu’on ira voir
aux Tuileries cette année. Les figures
actuellement sont au huitième. C’est dans
quelques jours que, cette première œuvre
terminée, MM. Stevens et Gervex tra-
vailleront à. l’agrandir sur la toile pano-
ramique.
Nul doute que, sous cetto nouvelle
forme et cette fois définitive, la belle
conception des deux collaborateurs ne se
trouve réalisée avec une véritable per-
fection artistique. Tölle qu’elle est au-
jourd'hui, ('Ile leur fait assez d’honneur
pour leur mériter une bonne place parmi
les artistes illustres figurés dans leur
Panorama.
Fonteneilles.
J
!
LE PAVILLON DES FORETS
A L'EXPOSITION
C’ëst au milieu de la forêt de Fontainebleau,
au carrefour de la croix de Toulouse, que sc
construit en ce moment de toutes pièces le Pa-
villon des Forêts qui s’élèvera au Trocadéro
pour l’Exposilion de 1889.
Le sciage des gros arbres et l’équarrissage
sont commencés depuis une quinzaine, mais ce
n’est là qu’une minime partie du travail. Ce
qui est curieux et ce en quoi ce Pavillon diffé-
rera absolument des chalets construits jusqu’à
ce jour, c’est la décoration extérieure.
Elle sera faite exclusivement en rustique,
c’est-à-dire en panneaux de bois non écorces,
provenant des coupes de la forêt de Fontaine-
bleau. Tout dans ce pavillon sera en bois,
même les toits qui seront faits de milliers de
planchettes de chêne découpées.
La construction, non compris les annexes,
occupera une superficie de 43 mètres sur 37;
son élévation sera de 20 mètres — le coût en
sera de 110,000 francs. Entreprise par M. Le-
cœur, les plans en' ont été dressés par M. Le-
blanc, architecte, sous la direction de M. de
Gayffier, conservateur des forets à Melun, qui
a déjà été chargé de l’organisation de l’Exposi-
tion forestière en 1867 et 1878. Il sera employé
pour ce travail environ 1,800 mètres cubes de
bois entièrement pris dans la forêt de Fontaine-
bleau, où se fera la construction complète; une
fois terminées, les diverses parties seront expé-
diées à Paris, au Champ de Mars, à la fin du
mois du môme nom, pour y être assemblées et
montées. Un portique et une partie de la fa-
çade, faits comme modèles à la Croix de Tou-
louse, donnent une idée exacte de ce que sera
cette très originale construction.
La grande galerie du bas, autour de laquelle
sera ménagé un promenoir, formée d’arbres et
de panneaux très divers « sur peaux sera
entièrement polychrome, grâce aux teintes
diverses qui se mettront l’une l’autre en valeur.
De loin les colonnes, avec leurs chapiteaux,
formées de chênes, de hêtres et d’érables entiers
non écorces, joueront le marbre. Par l’appa-
reillage, le choix des proportions et des motifs
d’ornementation, M. Souc, l’intelligent cons-
tructeur, arrivera certainement à un effet très
curieux et inconnu.
A certains endroits, l’un à côté de l’autre,
pour mieux faire ressortir les différences, on
placera des panneaux de bois sains et d’autres
attaquéspar lesinsectes parasites: —impossible
de pousser plus loin la passion du naturel.
Ce chantier occupera jusqu’au mois de mars
une cinquantaine d’ouvriers venus pour la plu-
part du Morvan et de l’Auvergne. Aucun ne loge
en forêt; chaque soir, après journée faite, ils
regagnent les villages environnants, Avon, Bois-
le-Roi et Samois, où ils sont installés.
Le travail se continue avec activité et intelli-
gence, et tout fait présumer que l’exposition de s
collections forestières, particulièrement intéres-
santes en France, un des rares pays possédant
des essences si diverses de bois, sera de tou<
points réussie. Installés dans ce local original,
produit de notre industrie nationale, les spéci-
mens et ouvrages exposés ne manqueront pas
d’attirer doublement l’attention des visiteurs.
C’est l’Etat qui fait les frais de cette Exposi-
tion forestière.
B.
LA POLICE A L’EXPOSITION
M. Berger, commissaire général de l’Exposi-
tion, a écrit’cn janvier à M. Lozé, préfet de
police, une longue lettre dans laquelle il lui fait
connaître que les gros travaux de l’Exposilion
étant sur le point d’être achevés, il y a lieu de
constituer le service de police spécial qui doit
fonctionner pendant toute la durée de la grande
fête internationale de l’industrie.
M. Berger divise, en ell’ct, l’Exposilion en trois
périodes : la période de manutention et d’ins-
tallation des produits, qui va du 1er février au
4 mai 1889; la période d’exhibition, du 5 mai
au 31 octobre, et la période d’enlèvement, qui
ira du 1er novembre 1889 au 1er janvier 1890.
Il fait observer que l’Exposilion actuelle,
occupant un périmètre beaucoup plus grand que
les années précédentes, le nombre des agents
doit être augmenté en proportion.
« En 1878, dit-il, l’emplacement occupait
G31,930 mètres carrés, et le service était fait
par 730 agents, dont 77 de la sûreté, plus
61 hommes de la garde républicaine. 11 durait
de huit heures du matin à six heures du soir.
« En 1889, nous avons 843,590 mètres car-
rés, et on compte donner des fêtes de nuit. Il
faudra donc pour la journée, c’est-à-dire de
huit heures du matin à six heures du soir, un
effectif de 890 agents, dont 89 de la sûreté,
plus 75 gardes républicains, et pour le soir —
de six heures à onze heures — dans les
541,930 mètres carrés où le public sera admis,
28C> nouveaux gardiens de la paix et 50 hom-
mes de la garde.
« Dans cet effectif, les cadres, officiers et
sous-officiers, ne sont pas compris... »
Ces chiffres ne sont, bien entendu, que pot r
la deuxième période, celie de l’Exposilion pro
prement dite. Pour y arriver, M. Berger de-
mande qu’on débute par mettre à sa disposition,
le 1er février, 150 agents dont le nombre sera
augmenté de mois en mois jusqu’au maximum
réclamé. A partir du 1er novembre, par contre,
on diminuera le personnel de mois en mois éga-
lement, jusqu’à décembre, époque où on revien-
dra à l’effectif du début.
M. le préfet de police a examiné la question
et, malgré tout le désir qu’il pouvait avoir do
satisfaire le commissaire général, il a dû
compter avec les ressources dont il dispose. Il
était impossible de dégarnir Paris, au moment
où sa population sera doublée, d’un service qui,
en temps ordinaire, n’arrive que par de vérita-
bles efforts à être suffisant. Les chiffres ont
donc été discutés avec St. Caubet, et voici, mois
par mois, l’effectif qui sera accordé :
Février. — 1 officier de paix, 1 brigadier,
8 sous-brigadiers, 120 hommes.
Mars. — 2 officiers, 2 brigadiers, 20 sous-
brigadiers, 300 hommes.
Du 1er avril au 4 mai. — 2 officiers, 2 briga-
diers, 30 sous-brigadiers, 450 hommes.
Du 5 mai au 5 novembre. — 4 officiers, 4 bri-
gadiers, 52 sous-brigadiers, 800 hommes. Plus
2 lieutenants, 4 sous-officiers, 8 brigadiers et
125 hommes de la garde dont 73 faisant le ser-
vice de midi à six heures, et 50 de six à minuit.
Du 6 au 30nov. —Môme-effectif qu’en avril.
En décembre. — Même effectif qu’en mars.
Du 1er au 31 janvier 1890. — Même effectif
qu’au début.
En ce qui concerne le service de la sûreté, il
fournira, du 5 mai au 5 novembre, un commis-
inspecteur principal, 2 brigadiers, 4 sous-bri-
gadiers et 60 inspecteurs.