ForsideBøgerL'exposition De Paris 188… deuxième volumes réunis

L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis

År: 1889

Forlag: A La Librarie Illustree

Sted: Paris

Sider: 324

UDK: St.f. 061.4(100)Paris

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5 O L’EXPOSITION DE PARIS HISTOIRE D'H L’HABITATION HUMAINE L’habitation humaine, dans tous les pays et dans tous les temps, voilà certes un curieux sujet d’étude. Sans doute, les grands ouvrages ne manquent pas où des planches consciencieuses nous met- tent à même de savoir exactement dans quelles conditions vivaient nos ancêtres, comment leurs demeures étaient cons- truites, et comment elles étaient aména- gées intérieurement. Mais rien ne vaut la démonstration par les yeux, et, si l’on nous permet cotte expression, la maté- rialité du fait. Frappés de cette vérité, qui est évi- dente, les organisateurs de l’Exposition de 1889 ont résolu d’édifier, des deux côtés du pont d’Iéna, une ville impro- visée, comprenant des maisons de tout âge et de toute latitude. En 1878, on nous avait montré, dans la rue des Nations, des spécimens do F architecture contemporaine : cette fois, M. Charles Garnier remonte dans le passé, et dans le. passé le plus lointain, puisqu’il s’oc- cupe de la période préhistorique autant que des siècles dont l’histoire proprement dite nous a gardé le souvenir. Pour la clarté de son exposé — car c’est bien un exposé logique que nous avons sous les yeux — M. Garnier a sub- divisé en sections les deux grandes périodes de l’humanité. Dans la partie de ses restrictions qu’il consacre aux âges préhistoriques, il a choisi quatre types essentiels : 1° les habitations en plein air, construites au moyen de quartiers de roches relevés verticalement pour former muraille ; 2° les grottes, car bon nombre de nos aïeux n’ont eu d’autre abri que les cavernes, ce qui les a fait appeler Tro- glodytes; 3° les cités lacustres, composées de cabanes sur pilotis ; 4° les habitations terrestres pendant les époques du renne, de la pierre polie, du bronze et du fer. Les siècles historiques ont été répartis en cinq subdivisions : 1° Les civilisations primitives : types de demeures chez les Égyptiens, les Assyriens, les Phéniciens, les Hébreux, les Pélasges, les Étrusques. 2° Les civilisations nées des invasions des Aryas : types de demeures chez les Hindous, les Perses, les Germains, les Gaulois, les Grecs et les Romains. 3° La civilisation romaine dans l’Occi- dent : types de demeures chez les Huns, les Scandinaves, et spécimens des types gallo-romains, roman, moyen âge et renaissance. 4° La civilisation romaine en Orient : types de demeures chez les Byzantins, les Slaves, les Russes, les Arabes, les Turcs et les Soudaniens. 5° Les civilisations contemporaines des civilisations primitives, mais qui ne sont pas entrées en communication avec elles et n’ont exercé aucune influence sur la marche générale de l’humanité : types de demeures chez les Chinois, les Japo- nais, les Esquimaux, les Lapons, les peuplades de l’Afrique équatoriale et aus- trale, les Peaux-Rouges, les Aztèques et les Incas. Ce sera, on le voit, une sorte de pano- rama architectural qui n’a pas encore eu son pareil dans le monde. Et ne croyez pas à une sorte de spectacle en miniature, bon tout au plus à amuser, à distraire les visiteurs. M. Garnier entend que la résurrection soit complète, la repro- duction fidèle. La plupart des habitations seront en maçonnerie, et dos tuiles spé- ciales oui, été préparées pour chaque type adopté par l’architecte. Pour donner une idée du soin vraiment scrupuleux avec lequel on procède, il suffira de dire que, pour les cités lacustres, on s’est servi de troncs d’arbres coupés en deux au moyen do la carbonisation, parce que les hommes manquaient alors de scies pour couper les troncs des arbres et se tiraient d’affaire avec un brasier ardent! Notez, enfin, que ces habitations seront habitées, je veux dire que l'on y trouvera, en même temps qu’un spécimen architectural, une resti- tution fidèle du costume. C’est ainsi que, lorsque vous visiterez la maison égyptienne, vous y trouverez des hommes dont les costumes auront été dessinés d’après les bas-reliefs ou les peintures murales de la vallée du Nil. Vous apprendrez de visu comment s’habillaient ces Phéniciens que l'on a si justement appelés les Anglais de l’ancien inonde. Nos contemporains les plus éloignés et nos plus vieux ancêtres défi- leront ainsi sous nos yeux. M. P. LA FONTAINE DE M. DE SAINT-VIDAL Comme nous l’avons promis à nos lecteurs, nous suivons pas à pas les travaux de l’Exposi- tion universelle. Dès que les plans sont définitifs, avant même leur exécution, nous prenons les devants et, aidés des documents officiels, nous pouvons montrer exactement ce que seront dans leur ensemble ces gigantesques travaux. Le terrain ainsi déblayé, nous pourrons pour- suivre, dès l’ouverture de l’Exposition, cette intéressante série par les intérieurs des monu- ments et cette foule de détails curieux qui marqueront ces grandes assises du travail et de l’industrie. Après la to,ur Eiffel et la galerie des Machines en construction, nous sommes heureux de pou- voir leur mettre sous les yeux un travail également important: lafontain*monumentale qui doit orner le jardin que domine la fameuse tour. Cette fontaine a été commandée àM. Francis de Saint-Vidal sur la proposition deM. Alphand, directeur général des travaux de l’Exposition universelle de 1889, parM. Dautresme, ministre du Commerce et de l’industrie, pour être placée au centre du jardin situé sous la tour Eiffel. Le bassin au milieu duquel sera cette fontaine mesure environ vingt-quatre mètresde diamètre. Elle-même aura douze mètres de diamètre au niveau de l’eau de ce bassin et neuf mètres de hauteur au-dessus de ce môme niveau. Elle se compose de onze figures d’une fois et demie grandeur nature. Six de ces figures forment le groupe central et cinq sont placées autour en contre-bas dans une circonférence de neuf mètres de diamètre. Ces cinq dernières figures représentent les cinq parties du monde, mais bien plus par leur caractère et leur action que par leurs attributs. L’Europe, représentée par une figure de femme de quarante ans, appuyée sur les grands agents de la pensée, la presse à imprimer et le livre, semble comme abîmée dans de profondes et sou- cieuses méditations. Dans l’Amérique, c’est un ordre d’idées tout différent, c’est lajeunesse, l’énergie, la virginité; la Diane de la civilisation, Diane un peu violente et toute pleine des audaces qui caractérisent le peuple américain. L’Asie, berceau du genre humain, représente bien la volupté et le sensualisme — sa pose, son corps tordu sur lui-même, l’expression de son visage, rendent tout à la fois l’énergie et l’abandon de la passion chez les peuples orien- taux. L’Afrique, représentée par une figure de femme dans une attitude craintive, est bien le symbole des peuples sauvages asservis par la civilisation jusqu’au jour où ils savent s’y associer. Dans l’Australie, l’état sauvage reste intact. Cette femme arc-boutée sur elle-même rend bien l’animal non encore apprivoisé, confiant dans sa force primitive et prêt à se jeter sur sa proie sans attendre d’être attaqué. Dans la composition centrale, six figures sont groupées autour d’une sphère portée par des nuages. A la partie supérieure du groupe s’élance, ailes déployées, une torche dans la main droite le génie de la lumière qui dégage de ses voiles l’humanité. Celle-ci est représentée par une figure de femme assise sur la sphère. Au-dessus de l’Australie, Mercure descend des nuages tenant dans une main le caducée et dans l’autre’un sac d’argent, ces deux emblèmes de l’éloquence et de la persuasion. Au-dessus de l’Asie et de l’Afrique, l’Amour et le Sommeil dans l’ombre d’une draperie volante comme dans un berceau. Enfin, entre l’Europe et l’Amérique, une jeune fille symbolise l’Histoire. Dans l’écusson qu’elle soutient de la main gauche sont inscrites les deux dates 1789-1889. L’eau très abondante tombera en nappes des draperies qui relient ensemblent les figures du groupe central et s’échappera en pluie et pous- sière très fine des groupes de nuages ménagés à cet effet, au milieu desquels la sphère et les six figures centrales seront comme suspendues.