L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
LA FONTAINE CENTRALE
Nous avons publié la maquette d’une desfon-
taines de l’Exposition, due à M. de Saint-Vidal,
laquelle fontaine doit occuper le centre des quatre
grands arceaux de la tour Eiffel; nous aurions
voulu publier de même l’ensemble de la fontaine
centrale des jardins que M. Coutan, l’auteur de
tant de belles œuvres sculpturales, exécute en ce
moment dans les baraquements dontnousavons
montré les abords. Mais M. Alphand, très jaloux
du futur monument de l’artiste, ne veut pas le
déflorer par une reproduction anticipée etnenous
a pas autorisé à en donner même un simple
aperçu. Nous croyons néanmoins intéresser nos
lecteurs en les faisant pénétrer dans l’atelier
de M. Coutan où l’immense socle de la fontaine
se dessine déjà attendant les vingt figures dont
les membres épars gisent alentour. Une tête
par-ci, un torse par-là, des bras, des jambes, des
ailes, de tous les côtés.
Ce que nous savons, c’est que, émergeant d’un
bassin d’eau courante, une immense nef, dont la
République tientlegouvernail, portera unestatue
de la France ailée et portant le flambeau de la
civilisation. Comme figures allégoriques: Mer-
cure représentant le Commerce et l’industrie
faisant pendant à laMuse des Arts etdes Sciences.
Des Renommées, des emblèmes habilement
groupés autour de la figure principale feront,
entourés de verdure, au milieu du jardin central,
l’une des œuvres les plus artistiques et les plus
pittoresques de l’Exposition.
On peut s’en rapporter d’ailleurs à M. Coutan.
C’est à cet artiste qu’on doit VÉros du Luxem-
bourg, le Saint Christophe, destiné à Notre-Dame
de Paris, la Paix armée, inaugurée récemment
au square de l’avenue Trudaine; la Porteuse de
pain, au square Saint-Jacques, etc., etc. C’est à
M. Coutan qu’avait été dévolu le grand prix de
40,000 francs pour le projetdemonumentqui
devait être érigé à Versailles en mémoire de la
première Constituante. Nous reviendrons sur la
fontaine monumentale dès que nous serons en
mesure de la reproduire exactement.
LA CRUE DE LA SEINE
ET LES TRAVAUX DE L’EXPOSITION
La Seine monte ! Cette nouvelle, qui en d’autres
temps n’excite guère d’émoi que parmi les rive-
rains, les maraîchers et les marchands de vins
de Bercy, et n’a d’autre résultat dans Paris que
de faire accourir sur les quais une foule de
badauds curieux de voir couler de l’eau sous
des jjonts, n’a pas été cette fois-ci sa-ns jeter
une certaine inquiétude. C’est qu’on ne pensait
pas aux caves inondées, aux fûts vides empor-
tés par le courant. On songeait à l’Exposition;
il y avait lieu de craindre, en effet, que les
constructions édifiées sur la berge du quai
d’Orsay, en contre-bas des galeries du ministère
de l’Agriculture et de l’IIistoire de l’habitation,
ne fussent sérieusement endommagées par cette
crue intempestive. Et ces constructions sont loin
d être sans importance. Pendant cjuelques jours
elles ont été transformées en véritables cités
lacustres. Près de l’esplanade des Invalides, le
pavillon de la balnéolhérapie, que l’on venait
de commencer sur la berge, a vu submerger
entièrement ses premiers travaux de charpente.
Plus loin, la charpente de la construction que
l’Espagne fait édifier était, à la hauteur du rez-
Quant aux galeries de raccordement comman-
dées beaucoup plus tard, et au dôme central
dont l’ordre d’exécution n’a été donné qu’en
octobre -1887, les travaux sont aujourd’hui très
avancés, et l’on peut affirmer qu’ils seront com-
plètement terminés aux dates successives fixées
d’avance, c’est-à-dire dans lapremière quinzaine
de mars, et que les décorations seront également
terminées pour la date convenue du l°r avril.
En ce qui concerne la partie décorative du
palais des Expositions diverses, plus encore que
dans la construction proprement dite, l’archi-
tecte a multiplié les lots de façon à maintenir la
concurrence, à donner satisfaction à un plus
grand nombre d’artistes, et à assurer ainsi une
exécution plus certaine et plus rapide. Dix-sept
sculpteurs d’ornement, dont deux sociétés
ouvrières, ont reçu des commandes ainsi que
vingt-deux peintres décorateurs. MM. Dela-
planche, Gauthier, Gautherin, Printemps, Chré-
tien, etc., sontchargés de la sculpture statuaire;
MM. Lavastre et Carpezat de la décoration pic-
turale du dôme central.
Grâce à ces dispositions, cette partie impor-
de-chaussée, envahie par les eaux. Comme elle
était élevée de trois étages environ, les ouvriers
purent se réfugier dans ses parties supérieures
où ils continuèrent leur besogne. Toutàcôté du
pavillon Espagnol, uneconstruction appartenant
au Portugal était noyée sous les eaux.
La gravure que nous donnons nous montre
plus près du Champ de Mars quelques autres
constructions qui ont beaucoup souffert.
C’est d’abord, le palais des Produits alimen-
taires, complètement entouré d’eau : toute la
partie de ce palais construite en sous-sols sur
la berge et qui est affectée à l’exposition des
vins, est traversée intérieurement dans sa lon-
gueur par les eaux. Celles-ci, après avoir péné-
tré par les fenêtres basses, en amont de la con-
struction, soulèvent le parquet et s’écoulent par
les fenêtres en aval. Dans le pavillon de la
Chambre de commerce, le plancher est sub-
mergé, mais on peut travailler dans les parties
hautes. Le panorama transatlantique eût été
atteint si la Seine eût monté de quelques centi-
mètres de plus. Les deux constructions du génie
civil et de la navigation qui touchent au pano-
rama ont eu leurs planchers submergés. Quant
à l’immense cuve en fer appartenant à la Société
du pétrole international, elle est recouverte
entièrement, et, si elle n’était percée au fond,
la violence du courant l’aurait entraînée depuis
longtemps.
De l’autre côté du pont d’Iéna, la même société
fait édifier son pavillon d’exposition concernant
l’industrie. Ici les ouvriers ont pu poursuivre
l’exécution de la partie supérieure de la toiture,
tandis que tout travail était rendu impossible un
peu plus loin, à la station centrale d’électricité.
En effet, le pavillon est composé de fermes en
fer dont la submersion empêche le montage.
La Seine, heureusement, n’a pas tardé à
décroître, et l’Exposition n’a pas à souffrir
davantage, et si nous avons rappelé le souvenir
de ces inondations, c’est que l'Exposition de
Paris doit fidèlement indiquer toutes les phases
des travaux du Champ de Mars.
RAPPORT DE M, GUICHARD
AU CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS
SUR L’EXPOSITION UNIVERSELLE
(Suite).
tante de l’Exposition sera prête à l’heure dite,
et, au point de vue de la dépense, aucun mé-
compte n’est à craindre, l’architecte ayant su
toujours se renfermer dans les prévisions de ses
devis, et serrer même ses prix d’assez près pour
se constituer une réserve spéciale provenant des
rabais.
La dépense probable du palais des Expositions
diverses s’élèvera à 3,885,637 francs.
Installation des exposants. — Les installations
des exposants sont beaucoup plus avancées dans
ce palais que dans les autres parties de l’Expo-
sition ; ce résultat est dû à la possibilité où la
direction générale de l’Exploitation a été de
prendre possession de ces galeries plusieurs
mois avant les autres.
Les groupes III, IV et V (mobilier, vêtement
et produits ouvrés), qui constituent en réalité
toute la partie industrielle de l’Exposition,
occupent : lepremier, tout le côté droitdupalais,
et les deux attires le côté gauche.
Le groupe III est le plus avancé dans ses ins-
tallations : toutes les cloisons séparatives des
classes sont faites, les portes ont déjà reçu leur
première couche de peinture et plusieurs d’entre
elles sont même complètementterminéesetrevê-
tues de tous leurs ornements. Déjà même un
certain nombre de classes ont commencé la pose
de leurs vitrines.
Les groupes IV et V, quoique un peu moins
avancés, seront prêts à recevoir les exposants
dt's la fin de janvier.
L’installation des expositions des M anufactures
nationales sous le dôme central est toute pré-
parée d’avance et sera effectuée pendant le mois
d’avril.
Les sections étrangères, placées à l’intérieur
du palais, travaillent activement : L’Angleterre
a presque terminé ses façades et la décoration
de ses plafonds ; la Russie et l’Autriche-IIongrie
ont achevé leurs enceintes; les États-Unis vont
commencer la peinture de leurs cloisons et de
leurs portes.
La direction de l’Exploitation est donc, dès
maintenant, sûre que toute l’Exposition des
sections industrielles sera complètement ter-
minée pour le jour de l’ouverture.
| 3. — PALAIS DES BEAUX-ARTS ET DES ARTS
LIBÉRAUX. — GALERIES BAPP ET DESA1X.
Les palais des Arts, dont Fauteur est M. For-
migé, architecte de nos promenades, l’un des
trois premiers lauréats du concours de l’Ex-
position, comprennent quatre parties distinctes :
le palais des Beaux-Arts, parallèle à l’avenue de
la Bourdonnais, le palais des Arts libéraux,
parallèle à l’avenue de Suffren, la galerie Rapp
et la galerie Desaix qui relie les deux palais à
celui des Expositions diverses.
On doit remarquer la diversité des systèmes
de construction et la variété des formes
auxquelles J’architecte a eu recours pour éviter
toute monotonie et en même temps pour appro-
prier chaque construction à l’usage auquel elle
est destinée.
Les grandes nefs des deux palais sont cons-
tituées par de grandes fermes de 52m,80 d’ou-
verture distantes de 18m,10 et reliées les unes
aux autres par des pannes à treillis; les galeries
latérales se composent de 72 fermes de 15 mètres
de portée, enfin les fermes des galeries Rapp et
Desaix ont 30 mètres d’ouverture.
Au centre de chacun des palais des Beaux-
Arts et des Arts libéraux, est une grande cou-
pole émaillée de tons blanc, bleu turquoise,
jaune et or d’un effet harmonieux. Chaque cou-