L'exposition De Paris 1889
Premier & deuxième volumes réunis
År: 1889
Forlag: A La Librarie Illustree
Sted: Paris
Sider: 324
UDK: St.f. 061.4(100)Paris
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L’EXPOSITION DE PARIS
pôle repose sur un mur d’attique dont les
assises en brique alternent avec d’autres assises
de même ton que la coupole; ce mur d’attique
est en outre épaulé par des consoles couronnées
par des vases, sortes d’épis émaillés de 3 mètres
de hauteur; entre les consoles sont percés des
œils-de-bœuf aux assises alternées de rose et
également de bleu.
üu couronnement de chaque palais, rappelant
quelque peu les coupoles émaillées des Persans,
la composition se continue par les entrées d’hon-
neur placées au centre du palais.
Ces entrées comprennent trois arcades plein-
cintre du côté du jardin, et à cintre surbaissé
vers l’extérieur. Chaque arcade est entourée
d’archivoltes en terre cuite et de médaillons à
fond d’émail dans les tympans; les pieds-droits
sont ornés, du côté des Beaux-Arts, par des ara-
besques où brille encore la palette du faïencier,
et, du côté des Arts libéraux, de trophées en
terre cuite qui doivent montrer, par leurs
grandes dimensions et les difficultés vaincues,
tous les progrès faits de nos jours dans l’art de
la terre.
Le couronnement de l’entrée d’honneur est
formé d’un attique percé de trois niches où des
statues symbolisent les Beaux-Arts ou les Arts
libéraux. Entre les niches court une grande
frise en terre cuite dont les colorations rappel-
lent les autres points émaillés. Deux pylônes
forment le cadre de chaque entrée d’honneur,
puis l’ordonnance des palais se poursuit à
droite et à gauche avec une décoration formée
d’une triple ceinture de terre cuite comprenant
une balustrade au premier étage, une frise à
fond d’or sous la corniche et une seconde
balustrade à hauteur du comble. Chaque pilier
en fer est revêtu de panneaux en terre cuite ;
un grand écusson émaillé lui sert de chapiteau
et so,n couronnement en fonte sert de base aux
mâts ornés de bannières aux couleurs de France
alternant avec les couleurs étrangères, dont
l’ensemble rappellera le caractère international
de l’Exposition.
Les palais se terminent d’un côté, vers la
Seine, par des pavillons surmontés d’une cou-
pole, sur plan carré, dont les colorations rap-
pellent la partie centrale; de l’autre côté, par
les pignons des galeries Rapp et Desaix, dont
les ouvertures ont presque la largeur de l’en-
trée du Palais de l’industrie.
Cette œuvre, dont vous pouvez apprécier le
gracieux effet, et qui fera grand honneur à
son architecte, nécessitera une dépense de
6,764,707 fr. 83.
Installation des exposants. — Le palais des
Beaux-Arts est destiné, comme son nom l’in-
dique, à recevoir l’exposition des Beaux-Arts,
que prépare en ce moment M. Antonin Proust,
qui en est le commissaire spécial.
Le palais des Arts libéraux recevra l’exposi-
tion du groupe II, formé par l’ensemble des
classes se rattachant à l’enseignement et à la
pratique des arts dits libéraux, notamment la
médecine, la chirurgie, la librairie, la photo-
graphie, etc. Toutes ces classes, portant les
nos6 à 16 inclusivement, sont depuis longtemps
en possession des renseignements nécessaires;
elles ont passé leurs marchés avec les entrepre-
neurs pour l’installation des vitrines, salons,
bibliothèques, etc., et, dès le 1er février pro-
chain, elles pourront commencer leurs installa-
tions.
I 4. — TOUR DE 300 MÈTRES.
La tour de 300 mètres, qui a rendu populaire
le nom de son constructeur M. Eiffel, comprend
une énorme quantité de fer qui ne pèse pas
moins de 7,300,000 kilogrammes. 6,700 tonnes
sont en place, et il ne reste plus à employer
que 600 tonnes pour achever ce colossal spéci-
men de l’art de l’ingénieur. Vous avez admiré,
Messieurs, comme tous les Parisiens, la marche
si régulière et si scientifique de cette construc-
tion, depuis les fondations et la pose des cais-
sons à air comprimé; vous vous rappelez qu’à
la fin de décembre 1887 la tour n’atteignait pas
encore le palier du premier étage (53m,63), et
que six mois après, le 15 juillet 1888, le jour de
la Fête nationale, on pouvait tirer un grand
feu d’artifice sur le palier du deuxième étage à
une hauteur de 115m,73; elle atteint aujourd’hui
250 mètres; à la fin du mois de février elle ar-
rivera à la dernière plate-forme et à la fin du
mois de mars sera achevée.
Les visiteurs feront l’ascension de la tour au
moyen d’escaliers et de divers systèmes d’ascen-
seurs ingénieusement combinés.
La Tour Eiffel aura certainement le grand
succès qu’elle mérite et nous espérons qu’elle
pourra avoir son utilité pour les expériences
scientifiques qu’il serait intéressant de faire à
une si grande hauteur. La tour deviendra,
d’ailleurs, la propriété de la Ville à l’expiration
de la concession de vingt ans accordée à
M. Eiffel pour le terrain qu’elle occupe.
§5. — CONSTRUCTIONS MÉTALLIQUES.
L’importance des travaux de construction
métallique donnera certainement à l’Exposition
universelle de 1889 son caractère particulier
et sa note originale dans l’histoire des Exposi-
tions. Aussi M. Alphand a-t-il cru devoir, dès
l’origine, créer un service spécial chargé du
contrôle et de la surveillance de ces construc-
tions. Il en a confié la direction au savant pro-
fesseur de l’Ecole centrale des Arts et Manu-
factures, M. Contamin, dont l'autorité en la
matière fait loi aujourd’hui; M. Charton, ingé-
nieur en chef, est adjoint à M. Contamin, ainsi
que M. Pierron, ingénieur.
L’ossature métallique des palais de Impo-
sition étant entièrement terminée, il est intéres-
sant de se rendre eompte du travail accompli en
examinant les poids des fers mis en œuvre, et
de voir avec quel soin les études ont été faites
en comparant les poids prévus d’après les des-
sins et ceux constatés après exécution. Cette
comparaison démontre que les prévisions des
métrés sont restées aussi rapprochées de la réa-
lité qu’il est matériellement possible de le faire.
Si l’on a égard à ce fait que tous les échantil-
lons de fer ont été prévus avec leurs dimensions
les plus réduites et si l’on remarque que, dans
l’ensemble des constructions, l’on n’a pas dé-
passé la tolérance de 4 0/0 prévue pour tenir
compte de l’impossibilité matérielle de laminer
pratiquement les fers aux dimensions mathé-
matiques des albums.
I 6. — PARCS ET JARDINS DU CHAMP DE MARS.
Il était tout naturel qu’avec M. Alphand, une
place d’honneur fût réservée dans l’Exposition
aux parcs et aux jardins, à la verdure et aux
fleurs. Le plan général de l’ensemble des pr iais
s’y prête à merveille : le palais des Expositions
diverses, avec son dôme monumental, forme le
décor du fond : de là, les jardins à la française,
déroulant sur près d’un kilomètre et demi leur
perspective jusqu’au palais du Irocadéro, éta-
gés d’abord en une terrasse d un gracieux eilet,
où l’on remarquera les deux pavillons de la
Ville de Paris, encadrés ensuite par les palais
des Beaux-Arts et des Arts libéraux se déve-
loppant enfin librement vers la Seine, semés de
constructions pittoresques de toute nature et de
tous pays.
Dès le mois d’octobre 1887, les tracés des
jardins étaient commencés, et, sous la haute
direction de M. Alphand, M. Laforcade , jar-
dinier en chef de la ville de Paris, les terminait
à la. fin du mois de décembre de 13- même année.
En même temps, il s’occupait de la plantation
des gros arbres et de la garniture des massifs,
où prendront place toutes les richesses qu il a
amassées de longue date dans les pépinières de
la Ville, en vue de l’Exposition. Aussi ces plan-
tations seront-elles d’autant plus intéressantes
que les arbres et les arbustes auront eu deux
hivers pour s’acclimater et se trouveront en
pleine vigueur à l’ouverture de l’Exposition.
Les sentiers, les routes, les chaussées carros-
sables étaient en même temps exécutés par les
soins de M. l’ingénieur Lion, dont les travaux
de nivellement général et de construction d’é-
gout ont déjà appelé notre attention.
La partie centrale des jardins du Champ de
Mars, dans l’axe du Trocadéro et du dôme du
palais des Expositions diverses sera ornée de
deux fontaines ou plutôt de deux bassins aux
proportions monumentales : le premier, adossé
à la terrasse, recevra la grande composition
allégorique de M. Coutan, exécutée d’après les
dessins de M. Forrnige. Cette composition
représente le vaisseau du progrès symbolique
de la Ville de Paris.
Le second, situé sous la tour Eiffel, sera
décoré par M. de Saint-Vidal de groupes repré-
sentant le génie humain au centre des cinq
parties du monde.
Ces deux grands bassins formeront ainsi la
plus agréable perspective avec la façade du
Trocadéro, lorsque, le soir, la lumière élec-
trique se jouera dans les masses d eau qu elle
colorera de mille nuances différentes. Cet effet,
tout nouveau à Paris, sera obtenu grâce à un
ingénieux système dont les premiers essais ont
eu tant de succès à Londres, à Glascow et à
Barcelone.
(/-i suivre.)
LES TRAVAUX
DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE
Des accidents successifs avaient retardé l’a-
chèvement du Palais des Beaux-Arts et des Arts
libéraux. Aujourd’hui, le mal est à peu près
complètement réparé; le mur qui s’était écroulé,
en juin dernier, est remonté depuis longtemps,
et les pieds-droits en maçonnerie qui s’étaient
effondrés, lors du décintrage des dômes, ont
été démolis et remplacés par de puissants piliers
de fer. Notre supplément donne à nos lecteurs
une idée très juste de ce que sera ce palais
lorsque tous les travaux en cours seront ter-
minés et l’Exposition ouverte au public.
Les travées des Arts libéraux dont nous don-
nons un croquis regardent le parc. Ce motif se
répète d’ailleurs sur toute la façade du Palais et
il est d’un très heureux effet. 11 se compose d’un
grand arc surbaissé venant buter, à droite et à
gauche, contre des pylônes de fer à croisillons
qui supportent les fermes de la nef et dans 1 in-
térieurdesquels sont dissimulés lesluyauxd eaux
pluviales. Dans l’entablement—et formant rem-
plissage, — court une haute frise décorative où
se détachent, sur un fond d’or mat. des gé-