Om Ole Rømers Opdagelse af Lysets Tøven

136 32 en la déduisant de celles qui avoient été observées au mois d’Aoust, lorsque la Terre étoit beaucoup plus proche de Jupiter, ce que M. Romer (szc) avoit prédit å l’Académie des le com- mencement de Septembre; mais pour oter tout lieu de douter que cette inégalité soit causée par le retardement de la lumiére, il démontre qu’elle ne peut venir d’aucune excentricité, ou autre cause de celles qu’on apporte ordinairement pour expliquer les irrégularitez de la Lune & des autres Planetes. Bien que néantmoins il se soit apper^u que le premier Satellite de Jupiter étoit excentrique, & que d’ailleurs ses revolutions étoient avancées ou retardées å mesure que Jupiter s’approchoit ou s’éloignoit du Soleil, & méme que les révolutions du premier mobile étoient inégales, sans toutesfois que ces trois dernieres causes d’inégalité empéchent que la premiere ne soit manifeste1)." Ce rapport ne contient done rien des matériaux d’observations sur lesquels se fondaient les conclusions de Ræmer; la seule observation dont il soit fait mention est celle du 9 nov. 1676 qui a été alléguée å l’appui de sa théorie. Mais dans une correspondance de Ræmer et de Huygens datant de 1677 et publiée en 18992), quelques remarques de Ræmer relatives å ces matériaux nous ont été conservées. Cette correspondance est d’un intérét considérable. Elle s’ouvre par une lettre de Huygens å Ræmer, datée d’Amsterdam, le 16 septembre 1677. Huygens y dit qu’il a lu avec le plus grand intérét le rapport donné par les Philosophical Transactions de V invention de Ræmer concernant la vitesse incroyable de la lumiére et il demande des informations plus détaillées. A cette lettre, recue 12 jours plus tard, Ræmer répond aussitot Apres avoir rendu compte des objections faites å l’Académie contre son hypothése, il les réfule et fait savoir å Huygens qu’il a recueilli et étudié de plus pres les observations d’éclipses du premier satellite jupitérien qui avaient été faites par Picard, seul ou en collaboration avec Ræmer, depuis 1668 (voir les remarques relatives au facsimilé de la feuille in-folio), et dont il y a en tout plus de 70. Dans ces observations il a relevé et compare entre eux les intervalles suivants: La Terre s’éloigne de Jupiter Mars 1671- Mai 1671. I 95 s’approche Oct. 1671-Fevr. 1672. Immersions observées. II s’éloigne tt Mars 1672—Juin 1672. Emersions III tt s’approche tt Nov. 1672—Mars 1673. Immersions IV 5? s’éloigne tt Avril 1673-Aout 1673. Emersions tt V tt tt Juil. 1675- Oct. 1675. tt tt VI tt s’approche tt Mai 1676—Juin 1676. Immersions tt VII tt s’éloigne tt Ao ut 1676—Nov. 1676. Emersions tt VIII tt s’approche ft Join 1677—Juil. 1677. Immersions tt IX Ræmer expose que l’examen de ces intervalles a donné pour resultat que la durée glo- bale d’un certain nombre d’émersions observées dépasse toujours celle d’un nombre égal d’immersions, et aussi, que la durée moyenne de la revolution du satellite, calculée d’aprés un assez grand nombre d’émersions, dépasse toujours la durée moyenne des révolutions ob- servées tandis qu’une moyenne déduite des immersions lui est toujours inférieure. Il fait remarquer que les intervalles employés dans ces calculs doivent avoir une certaine étendue sans quoi les erreurs ((observation et celles qui sont dues aux perturbations de (atmosphere empéeheraient l’établissement des petites differences. Notons que les observations du premier satellite qui ont été relevées sur la feuille in- folio récemment découverte, et que nous désignerons par F, se rapportent pour la plupart aux intervalles indiqués par Ræmer dans sa lettre å Huygens: sur 67 observations citées3) il y en a 51 qui tombent dans ces intervalles, dont nous venons de donner la liste. J) Par la „premiere cause" le rapporteur entend le retardement de la lumiére. -') Chr. Huygens: CEuvres completes, tome VIII. La Have 1899, p. 30 sqq. 8) Sur 67 observations, 2 sont incomplétes; d’autres sont relatives å la marche du satellite å travers le disque de Jupiter.