ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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150 L’EXPOSITION DE BRUXELLES théorie morale et artistique de Ruskin et des préraphaélites. Trouver dans le travail de la sa- tisfaction et même de la peine, qui est encore une joie ; faire descendre l’art de ses sommets, l’in- troduire dans la demeure du riche et du pauvre, rassasier nos yeux de beautés, afin que les idées nobles qu’elles suggèrent pénètrent plus aisément jusqu’au fond de notre être. Gcethe n’a-t-il pas écrit: « Si j’avais toujours devant moi la tête de Jupiter olympien, il me semble que j’en deviendrai meilleur.» C’est de ces principes que sont nées les ten- tatives en faveur de la vulgarisation de l'art décoratif. Il faut bien le reconnaître, les espé- rances de William Morris et de John Ruskin ne se sont guère réalisées à un certain point de vue que nous considérons comme d’ordre moral. L’ouvrier, mal préparé, ne s’est pas assi- mi'é les conceptions d’art qui auraient renou- velé sa personnalité consciente. La classe bour- geoise n’a ..pas, en général, rompu les chaînes de la routine qui l’attachaient aux errements du passé. Mais les grandes victoires ne s’ob- tiennent qu’au prix de longs efforts. Le mouve- ment dont les Walter Crane et les Morris se firent les initiateurs s’est étendu partout. La question est posée dans toutes les nations cul- tivées. C’est la mission du temps de la résoudre. Ce qu’il faut louer chez ses artisans de la première heure, c’est leur ténacité, leur dé- vouement qui les poussa à se faire ouvriers, tapissiers, imprimeurs, décorateurs, afin de com- muniquer à tous les métiers la marque sacrée de l’art. Une telle œuvre n’est pas restée im- productive. Les Anglais sont, à cette heure, un des premiers parmi les peuples que préoccupent les progrès de l’art décoratif. En l’absence des talents supérieurs qui indiquèrent la voie à suivre, ils y auraient été portés par les dispositions de leur caractère. Ils aiment l’intimité douce du foyer, ils ont besoin de s’enfermer dans des chambres amies où ils se distraient des tristesses de leurs brumes. N’est-il pas naturel qu’ils cherchent à embellir ce foyer, à le rendre conforme à leurs tendances, à y retrouver, parés des grâces de l’art, les objets familiers qui s’offrent sans cesse à leurs regards ? Revenons à la peinture. La glorieuse armée des préraphaélites est aujourd’hui dispersée. Des combattants glorieux subsistent néanmoins, tels que Walter Crane, que nous ne voyons pas figurer à l’exposition du l’arc du Cinquante- naire, et Alma Tadema, dont nous remarquons un Poitier romain. Voici un peintre que nous rencontrons souvent dans nos expositions, c’est le portraitiste Lavery. La finesse de ses tons, le caractère aristocratique qu’il imprime à ses figures l’ont mis au premier rang. Les pay- sages de Grosvenor ont le charme de la vieille école de Gainsborough et de Constable. Non seulement l’ordonnance en est excellente, mais le coloris, varié, pittoresque, imprime une beauté particulière à ces coins de nature où l’on sent l’idéalisation d’un peintre ému et sincère. M. Hornel est un artiste original. Ses Enfants jouant dans les bois nous présentent une déli- cate conception, où les êtres et les choses sem- blent intimement mêlés dans les ors et les ambres de l’automne. D'autres paysages de M. Macaulay Stevenson, de M. Austen Brown, de M. Bridgman forment la chaîne glorieuse qui relie les peintres anglais du plein air à leurs illustres ancêtres. Les portraits de Priestman, de Patry affirment aussi la vitalité de la peinture britannique. Ils nous font regretter de ne pas voir plus nombreuses les toiles où ces artistes, dépositaires d'un art si profondément original et pittoresque, auquel nul alliage étranger ne semble s’être mêlé encore. Et notre regret s’augmente encore de ne pouvoir admirer plus complètement que par trois eaux - fortes ce prodigieux Brangwyn, en qui se résume un art d'une extraordinaire puissance. Arthur De Rudder. L’ART MILITAIRE A L’EXPOSITION Il est curieux, et presque paradoxal, que la Belgique seule ait tenu à honneur de réserver un compartiment spécial à l’art militaire. Notre pays, neutre et pacifique, expose des engins belliqueux, montre le sérieux persévérant de sa préparation à la guerre, et aussi fait avec une légitime fierté l’étalage des souvenirs des ses fastes glorieux, tandis que de formidables puis- sances, offensives et redoutables, ont volontaire- ment négligé d’envoyer à Bruxelles les armes, les munitions, les méthodes fortificatives, les uniformes, les outils, les véhicules de leurs gigantesques armées. S’il y a dans cette abstention de leur part une réserve discrète toute à l'honneur de la sympa- thie que nos grands voisins entendent témoigner à leurs hôtes célébrant la grande fête pacifique du Travail, il faut considérer d’autre part avec crânerie la jolie riposte de notre pays à ce geste courtois. Si vis pacem para bellum, dit l’adage ancien. Nous avons tenu à donner les preuves éclatantes du souci que nous ne. cessons d’avoir de notre désir de défendre notre existence aussi bien que de coopérer au long maintien de l’en- tente internationale, seule source de la vraie prospérité. * * * On pourrait grouper en trois grandes classes les objets exposés dans le compartiment qui a été réservé à l’armée belge et qui, s’ouvrant par un de ces portiques à la fois rustiques et majes- tueux que les soldats du génie excellent à con- struire en mariant les gabions, les fascines, les drapeaux, les outils et les panoplies, s’étend à l’extrémité sud des halles de la section belge, non loin des pavillons coloniaux français. On passerait de la sorte en revue successivement tout ce qui a trait à l’art de la guerre propre- ment dit : les appareils ingénieux, les armes de précision ; ce qui concerne la préparation à la guerre : les travaux des écoles, la confection des cartes ; enfin la fabrication et la construction de tout ce qui est nécessaire à l'entretien du soldat : buffleterie, équipement, conserves, ca- sernes, hôpitaux, etc. Au moment où notre artillerie de campagne est l’objet d’un réarmement et d’une réorganisa- tion qui la mettent à même de rivaliser en puissance et en rendement de tir avec les armes similaires les plus perfectionnées de l’étranger, la participation de la Fonderie royale de canons doit attirer la plus vive attention. Sans entrer dans les détails techniques qu’appelleraient les pièces qu’elle expose, nous nous bornerons à LE LIEUTENANT-GÉNÉRAL EMILE THEUNIS. Ancien inspecteur-général de l’Artillerie. Président du Comité du groupe XX (Armées de terre et de mer). citer sa mitrailleuse Hotchkiss, du modèle adopté en Belgique, sur affût à roues et de rempart ; l’obusier de 8 cent. 7 à tir accéléré sur affût à déformation et le canon de 7 cent. 5 de campagne à tir rapide sur affût à long recul, du type dont sont pourvues depuis quelques mois toutes nos batteries et que nous avons vu passer dans nos rues, léger et pimpant sur son affût et derrière son avant-train gris-bleu, tiré prestement par les six ardennais bien râblés. Voici, ailleurs, tous les engins inquiétants des mines terrestres ou marines du génie. Le visi- teur ne regarde pas sans un peu d’inquiétude ces appareils étranges et compliqués qu’il sait capables d’envoyer la mort soudaine à des kilo- mètres de distance sous le simple jeu d’un bou- ton électrique. Exploseurs, ferme-circuit, piles de tous modèles et de toutes puissances sont là, immobiles et silencieux témoins de la formidable puissance destructive des explosifs exposés à la brusque action de l’étincelle ou du choc. La sphère grise, énorme, qui fait partie du méca- nisme des mines sous - marines automatiques Sautter-Harlé est, parmi tant de présages de mort, vraiment impressionnante. Exposées aussi par le génie, voisinent les multiples voitures des artificiers, des aérostiers, des télégraphistes, au chargement méthodique et compliqué ; l’équipage photo-électrique auto- mobile au puissant projecteur ; l’énergy-car et le matériel des scaphandriers qui. ne perdent rien de leur aspect de monstres grotesques. Sur une longue table, sur des chevalets, dans des vitrines sont rangés les spécimens ou les réductions des multiples inventions ingénieuses d’un sous-officier toujours à l’affût de trou- vailles ou de perfectionnements: le sergent- major Hanquart, du 2e chasseurs à pied. Enfin, dans un stand spacieux, sont exposés quelques types de la cible électro-automatique du capi- taine adjoint d’Etat-major Bremer, qui a valu à son inventeur une renommée universelle depuis qu’elle a été adoptée par de nombreux pays