Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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DANS LES GALERIES ITALIENNES
De l’avis général, la participation italienne
est une des plus intéressantes de notre Expo-
sition. Une de ses caractéristiques est sa variété.
En effet, elle réunit la science et l’art, l’utile
et le beau. Après avoir traversé la galerie
d'honneur décorée d’une manière si originale
et où sont exposés les produits de la statuaire
moderne de l’Italie, nous pénétrons dans les
salles où sont placés les grands tableaux
statistiques du ministère des travaux publics,
des écoles et des académies, des services publics
LA SECTION ITALIENNE. — UNE VISITE DU ROI ALBERT.
de la ville de Milan, des instituts de bienfaisance
et de prévoyance, des écoles des arts et métiers,
de l’administration de la police et de l’hygiène,
du département du travail. Si nous ajoutons
Que les galeries voisines sont occupées par
des spécimens des produits de l’alimentation :
liqueurs, conserves, biscuits, huiles et vins, on
verra que cette exposition présente un ensemble
complet et qu’elle réunit ces deux pôles de
1 activité humaine, la science pratique et le culte
du beau.
A quelques pas des halls de l’industrie, s’élève
d ailleurs un élégant et coquet pavillon qui syn-
thétise encore mieux la double idée qui présida
a l’organisation de cette belle participation.
Dans ce bâtiment construit dans le style de la
Renaissance italienne, et décorée intérieurement
Par les peintres Galileo Chini, Pallanti et Scan-
dellari, nous admirons les produits de l’art
Populaire italien. On connaît cet art, secondaire
81 lon veut, mais si vivant, si original, par
lequel se perpétuent les traditions artistiques
de la race. Au dessus de la porte principale,
on peut lire une inscription ainsi conçue : « ...il
bel paese que Apennin parte, il mar circonda
e 1 Alpe ». C’est un vers de Dante qui signifie :
(< •••le beau pays que divise l’Apennin, et
qn entourent la mer et les Alpes ». A ces sim-
ples mots, il semble que s’évoquent la beauté
du paysage italien et les souvenirs glorieux qui
restent attachés à cette terre de gloire et de
splendeur.
On passerait des heures dans ces halls, dans
ces pavillons où à la grâce de la beauté latine
s’ajoutent la gravité et le sérieux d’une nation
qui a compris les exigences de la vie moderne,
qui travaille et progresse sans cesse.
L’emplacement choisi par la « mostra » ita-
lienne est d’ailleurs excellent. Les organisateurs
de la section s’y sont pris à temps. Ils ont été
les premiers à choisir leur place dans les gale-
ries, et le succès a récompensé leur activité
et leur initiative. Quand, du haut du grand
escalier qui mène de la Section britannique
aux halls de la France, l’œil plonge sur le
vaste espace qui se déroule à perte de vue
jusqu’à la galerie des machines, l’exposition de
la péninsule s’offre à notre admiration, avec sa
belle grille dorée si finement ouvragée, son
portique rehaussé des écussons de la maison de
Savoie, l’enfilade de ses stands décorés avec
un goût parfait et la perspective de ses galeries
STAND DE LA MAISON A. MONZINO ET FILS DE MILAN.
aux couleurs chatoyantes que termine la silhouette
d’une gracieuse fontaine aux eaux d’azur.
Si nous pénétrons à l’intérieur des galeries,
notre attention est bientôt attirée par l’exposition
des instruments à cordes de la maison A. Mon-
zino et fils, de Milan. Dès le premier coup
d’œil, on voit que l’on se trouve en présence
de vrais chefs-d’œuvre du genre. La maison
exposante est d’ailleurs connue. Il n’est pas
d’artiste qui l’ignore. Elle fut fondée en 1750,
et, comme ceux qui la dirigeaient possédaient
de sérieuses connaissances artistiques, elle ne
tarda pas, grâce à leur activité et à leur habi-
leté, à acquérir une grande renommée. Le grand
souci de ses propriétaires fut de perfectionner
leur art.
Dans la visite de l’établissement Monzino et
fils, de Milan, l’attention est spécialement attirée
par l’atelier que dirige l’artiste le plus célèbre
des temps modernes, M. Riccardo Antoniazzi,
de Crémone, fils de Gaetan Antoniazzi, élève de
prédilection du Ceruti, le dernier des maîtres
illustres de Crémone.
Pour la confection des instruments à arc
("abriqués exclusivement par la maison A. Mon-
ino et fils), Antoniazzi se sert d'un vernis com-
posé d’après une méthode que lui seul connaît,
et cela, parce qu’il est le gardien jaloux de la
recet.e qui a été transmise à ses élèves par le
célèbre Stradivarius lui-même.
Il faut remarquer, à propos de vernis, que de
nombreuses imitations ont été faites. Celles-ci
avaient été facilitées par les récentes décou-
vertes opérées dans le domaine de la chimie.
Mais il n’a pas été possible, jusqu’ici, et il ne
le sera pas dans l’avenir, d’obtenir, à l’aide de
ces imitations, ce qu'obtinrent les sommités de
l’art, au moyen d’une sélection, d’un dosage et
d’un mélange rigoureusement exacts de tous
les ingrédients indispensables au succès, et
c’est cela surtout qui caractérise les produits de
la maison A. Monzino et fils, de Milan.
Outre les instruments à arc, spécialité exclu-
sive de cette firme, la perfection a été obtenue
aussi dans la fabrication des instruments à lyre
et à pincement, et nous regrettons qu’il n’y ait