Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
que quelques exemplaires de ceux-ci qui soient
offerts ici à l’admiration des amateurs et
des connaisseurs, car nous savons de source
certaine qu’une exposition permanente très
remarquable et très riche de ces instruments,
parfaits sous tous les rapports, est ouverte dans
les locaux de l’établissement A. Monzino et fils,
à Milan. Une exhibition de ce genre a de quoi
éveiller l’intérêt de tous ceux qui s’intéressent
aux progrès de l’art musical et de l’instrumen-
tation en particulier.
Il y a encore un point sur lequel nous voulons
attirer l’attention de nos lecteurs. Il s’agit de
la fabrication, très soignée, des cordes harmo-
niques, autre spécialité très précieuse de la
maison qui montre le degré de perfection auquel
elle est parvenue en ce genre. Elle met dans
le commerce des cordes très résistantes et fine-
ment travaillées. Sous ce rapport aussi elle ne
craint aucune concurrence.
Aussi n’est-il point étonnant que la firme
Monzino et fils ait obtenu à toutes les exposi-
tions importantes les plus hautes distinctions.
Nous en citerons quelques-unes: en 1906, un
grand prix à Milan ; en 1907, un grand prix
à Bordeaux ; à Plaisance, un grand prix en
1908; une médaille d’argent donnée par le
ministre de l’agriculture et de l’industrie et du
commerce, à la même exposition ; enfin, une
médaille d’or à Quito (Equateur), en 1909.
Nous souhaitons que la firme Monzino et fils,
de Milan, continue à prospérer. Un intérêt
supérieur est attaché à son succès. Et nous
ne pouvons mieux faire, en terminant, que
d’applaudir aux efforts des directeurs de cette
maison, dont le sentiment d’art est si développé.
LA PARTICIPATION CHINOISE
S’il est un ordre de faits où l’action puissante
exercée sur la nation belge par le roi Léopold II
se montre bien, c’est dans nos relations poli-
tiques et économiques avec l’Extrême-Orient et
spécialement avec la Chine.
Dans une récente interview parue dans le Soir,
le baron Constant Goffinet, retour du Japon,
exprimait cette idée : La Belgique et Léopold II,
LE PAVILLON CHINOIS.
Léopold II et la Belgique, ce sont deux noms
qui se tiennent dans l’esprit des Orientaux. Le
rayonnement de la personnalité du roi fait en
grande partie la renommée de la Belgique.
Cette idée s’applique très exactement aux
relations sino-belges. Dans sa jeunesse, le roi
Léopold visita l’Empire du Milieu et, comme
en d’autres endroits de ses voyages, comme en
Egypte, par exemple, son attention fut fortement
attirée par ce qu’il y vit. Le roi comprit qu’il
y avait pour la Belgique un rôle important à
jouer en Chine et que, au milieu des compé-
titions des puissances, notre pays avait des
chances de se concilier la sympathie des Célestes
et d’obtenir leur confiance.
C’est ainsi que les Belges ont pu, grâce à
l’initiative et à l’appui du Souverain, prendre
une part si considérable dans la transformation
économique de la Chine. Ils se sont intéressés
à de multiples affaires, mais leurs deux entre-
prises essentielles ont été l’armement et la mise
en exploitation des grandes mines de charbon
de Kaiping et la construction de la longue
ligne du chemin de fer Pékin-Hankow.
Cette voie ferrée est la plus importante qu’il
y ait en Chine. De son achèvement date une ère
nouvelle dans la situation intérieure de l’empire
jaune. Se rendre, en quelques heures, de
Pékin, la capitale du Nord, à Hankow, la capi-
tale du Centre, la ville immense qui est comme
le cœur du commerce chinois, c’est là une
véritable révolution dans la vie chinoise. Et de
cette œuvre première doivent découler des trans-
formations nouvelles : la prolongation de la ligne
jusqu’à Canton, de manière à traverser de part
en part l’empire, du Nord au Sud, la construc-
tion d’un embranchement à partir de Han-
kow vers la province du Sze JChouan et
vers le Thibet, ouvrant ainsi la contrée la
plus sauvage des régions habitées à la civi-
lisation et à l’exploitation industrielle, et la
construction d’un autre embranchement de
Hankow vers l’Est et vers la mer, qui mettrait
les riches provinces maritimes, y compris le
Chantoung et les lignes allemandes en commu-
nication avec le reste du pays.
Voilà ce qui s’est fait dans le passé. Il est
vrai que la ligne Pékin-Hankow a été rachetée
aux Belges. Mais le rôle de ceux-ci en Chine
ne fait sans doute que commencer. Les compé-
titions des puissances sont devenues plus âpres
que jamais et la Chine a pris clairement cons-
cience du danger qu’il y a pour elle à accorder
des concessions de mines, de chemins de fer et
autres à ces colosses européens. L’influence de
ceux-ci n’est pas affaire commerciale et indus-
trielle : elle prend une tournure politique carac-
térisée. Tout en respectant nominalement la
souveraineté de la Chine, c’est à une sorte de
partage d’influences que se livrent les grandes
puissances, quand ce n’est pas le partage pur
et simple du territoire. L’exemple est là des
Russes dans la Mandchourie du Nord, des Japo-
nais dans la Mandchourie du Sud, des Anglais
à Weï-Hei-Weï, des Allemands à Kiao-Tchéou
et aux environs, des Français dans le Sud du
Yunnan. La Chine a couru, un moment, le plus
grave danger de morcellement entre les puis-
sances. Heureusement pour elle, la crise a été
conjurée et a déterminé tout un mouvement de
renouveau qui ouvre à l’Empire de vastes hori-
zons.
Les Belges et la Chine nouvelle
Cette Chine nouvelle, qui se crée depuis 1900,
d’une manière officielle, mais qui se préparait
depuis un quart de siècle, est digne de tout
notre intérêt.
Il y a là une nation qui comprend près du
tiers des habitants de la terre, nation qui passa
par des fortunes diverses mais qui a conservé
cet étrange privilège de n’avoir changé ni de
civilisation, ni de culture, ni de mœurs, ni d’ins-
titutions au cours de ses multiples aventures
intérieures et extérieures. Alors, le spectacle
est presque prodigieux de voir à la fin du
XIXe et à l’aube du XXe siècle, cette nation
s’éveiller à une vie nouvelle et songer à refor-
mer son antique enseignement, sa culture pres-
que millénaire, ses institutions qui ont fixé sa
figure dans l’histoire et jusqu’à ses mœurs pour
se mettre à la mesure des nations occidentales.
Œuvre immense et périlleuse ! Œuvre lente
et multiforme ! Aucun pays ne l’a pu entre-
prendre sans des conseils, des directions, des
lumières, des appuis basés sur l’expérience
d’autrui. Le gouvernement chinois le comprend
fort bien, semble-t-il, et se rend un compte
exact de la nécessité de la collaboration occiden-
tale. Il a cherché ces appuis nécessaires. Serait-il
trop téméraire d’affirmer qu’il les trouve d’une
manière particulièrement avantageuse, chez les
Belges et chez les Américains ?
Ce sont les faits qui parlent. La Chine veut
nous envoyer, de plus en plus, ses aspirants-
ingénieurs, ses futurs professeurs techniques.
Feu Chang-Chi-Tong, grand Conseiller impé-
rial, l’a proclamé ouvertement. La raison ? C’est