Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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l’excellence de l’enseignement belge et l’état
si remarquable du pays qui est comme un
raccourci de la civilisation européenne. C’est
aussi notre situation de petite nation au
point de vue militaire et politique. Nous
ne pouvons prendre ombrage de la Chine. La
Chine ne peut prendre ombrage de nous. Quelles
meilleures conditions pour s’entendre ?
D’autre part, nous sommes faits pour nous
entendre avec les Américains qui ont pour eux
la puissance financière. Cette idée d’une colla-
boration belgo-américaine en Chine fut lancée
par Léopold II qui la mit en pratique, d’ailleurs,
et qui la recommandait encore, dans une inter-
view du New-Ydrk Herald, quelques mois avant
sa mort. (H
Léopold II avait surtout en vue, en préco-
. nisant cette union, la participation belgo-amé-
ricaine aux grands travaux publics qui sont
au programme du gouvernement chinois et qui
concernent surtout les ports et les routes. Un édit
de la défunte impératrice les a échelonnés sur
neuf années. Il n’y en a encore qu’une minime
partie qui soient en train actuellement. Ce qui
reste à faire est immense et nécessite, à toute
évidence, la collaboration étrangère.
La Chine se transforme
Ce n’est là, d’ailleurs, qu’un des aspects de
la transformation de la Chine. A côté des grands
travaux publics, il faut signaler une série déjà
majestueuse de réformes accomplies ou en train
de s’accomplir.
La réforme de l’enseignement d’abord. La
Chine a établi dans ses diverses provinces des
écoles secondaires à programme moderne qui
préparent les jeunes gens aux études supé-
rieures à la mode d’Occident. Elle y a maintenu
avec soin l’étude de la langue et de la littérature
nationales que l’on avait semblé, un moment,
vouloir abandonner. Les jeunes gens sortis de
ces écoles vont au Japon, aux Etats-Unis et en
Europe faire leurs études complémentaires.
Bientôt, de véritables universités, desservies par
un corps professoral chinois, verront le jour
et la Chine possédera alors un enseignement
complet lui appartenant en propre.
Passons à la réforme militaire. Elle se ratta-
che, par de multiples liens, à celle de l’enseigne-
ment. L’éducation nouvelle est, de fait, une édu-
cation militaire, où les exercices physiques, la
gymnastique, la pratique des armes, tiennent
une large place. Les photographies exposées
dans la Section chinoise et représentant des
classes de jeunes gens à divers degrés de l’en-
seignement, illustrent ce fait important.
L’armée nouvelle possède donc un corps d’of-
ficiers imbus des méthodes modernes. L’arme-
ment est perfectionné, l’uniforme a été trans-
formé, et l’armée est pourvue d’artillerie, de
trains, d’ambulances, d’aérostats, de télégraphie
avec et sans fil, etc. Il n'y a que le soldat
qui manque encore. Faute d’argent. On doit
le payer ; il est volontaire. On doit le nourrir,
l’équiper... La Chine a dès maintenant 36 divi-
sions, soit 360,000 hommes, en bon état et de
toutes armes. Cette armée représente un effort
financier sérieux, étant donné la situation du
trésor. L’établissement d’une grande force
militaire ne pourra se faire qu’après la réforme
financière et au fur et à mesure de la trans-
formation économique.
Même remarque pour la marine. L’empire a
été classé par la seconde conférence de La Haye
parmi les puissances de second rang. La raison :
pas de marine. L’orgueil national chinois en
a été vivement froissé et depuis lors on a
voulu rétablir une respectable force sur mer :
envoi de missions à l’étranger, création d’écoles
navales, conscription maritime, recherche des
ressources nécessaires. Le tout se réduit jusqu’à
présent à la commande récente de deux croi-
seurs de tonnage moyen et de quelques tor-
pilleurs, en Allemagne et en Angleterre.
La réforme financière est, d’ailleurs, la chose
la plus ardue. Il faudrait établir un budget
impérial, là où il n’y eut jamais que d’innom-
brables taxes provinciales et mandarinales ins-
pirées par d’étroits besoins locaux et par la
pratique du « squeeze ». Le gouvernement chi-
nois entreprend en ce moment la centralisation
du monopole du sel. Il veut s’entendre avec
les puissances pour abolir les likins tout en éle-
vant considérablement les droits de douanes
extérieurs. Il a établi un droit de timbre sur
les transactions qu’il n’a pu guère appliquer
jusqu’ici par suite des protestations des com-
merçants. Le gouvernement eut pu trouver, dans
le monopole de l’opium, une source de revenus
qui l’eut tiré vraisemblablement d’embarras, mais
il y a renoncé au nom des intérêts de la santé
des populations et il poursuit la lutte contre les
champs de pavots de l’intérieur, tout en pro-
hibant l’entrée de l’opium des Indes. Comme
on le voit, la situation financière est singulière-
ment difficile. Les années qui vont suivre ver-
ront la crise du trésor se poursuivre, à moins
d’un énergique effort fait par le peuple
lui-même pour l’établissement du régime con-
stitutionnel et du contrôle parlementaire des
finances.
Le parti constitutionnel chinois
Grâce au changement de règne, le parti con-
stitutionnel chinois a pu s’affirmer. Autrefois,
il restait écrasé entre le parti conservateur et
les révolutionnaires. Le régent a appelé dans
l’administration un grand nombre de Jeunes-
Chinois. Des parlements provinciaux ont été
établis l’année dernière. Des pétitions sont
adressée en ce moment au Trône pour obtenir
la convocation à bref délai d’une assemblée
nationale. Une commission spéciale étudie toutes
les questions relatives au régime constitutionnel
et parlementaire. Un Sénat, élu par moitié par
les assemblées provinciales, nommé pour l’autre
moitié par le Souverain, sera ouvert au mois
d’octobre prochain. Le parlement national le
suivra sans doute de peu. La transformation
de la Chine marchera alors à pas de géants...
La Section Chinoise de l’Exposition
Ce n’est plus la Chine ancienne, figée depuis
trois mille ans, qui expose à Bruxelles. C’est
la Chine rénovée, rajeunie, prête à une vie éco-
nomique et politique plus large et plus pro-
fonde.
Cette Chine nouvelle a voulu donner à la
Belgique un témoignage de sympathie. Sur
l’initiative d’un des plus distingués diplomates
chinois; M. Wang-Mou-Tao, secrétaire de la
légation de Bruxelles, le gouvernement de Pékin,
malgré, le deuil national résultant de la mort
des deux souverains, malgré l’ouverture à Nan-
kin de la première Exposition nationale chinoise,
à laquelle il a consacré de grands efforts, a
décidé de participer officiellement à l’Exposition
de Bruxelles. Le ministre de Chine à Bruxelles,
Son Excellence Yang-Chu, a, dans son discours,
excellemment exprimé les intentions et les senti-
ment si particulièrement cordiaux de la Chine
à notre égard. Aussi, les vœux et la bonne
volonté des Belges sont-ils acquis à l’Empire du
Milieu dans sa tâche de transformation.
Un vaste champ est ouvert à la coopération
des deux nations : lignes de navigation, chemins
de fer, postes, exploitation des mines, ensei-
gnement, travaux publics... Qui sait jusqu’où
ira la civilisation chinoise ?
Quand, à la fin du XIIIe siècle, Marco Polo,
après avoir découvert la Chine et y avoir
vécu dix-sept ans, revint à Venise, ses con-
citoyens ne voulurent point croire les mer-
veilles qu’il racontait sur le grand Kou
bilai-khan et le mystérieux royauine de Cathay.
A son lit de mort, on le pressait encore
de rétracter le récit de ses voyages. Le jour
viendra peut-être où les Marco Polo de la fin
du XXe siècle ne seront pas cru davantage quand
ils raconteront ce qu’ils auront vu dans la Chine
de demain.
Maurice de Miomandre.
INFORMATIONS DIVERSES
Avis.
Bruxelles, 23 juin 1910.
Nous mettons à nouveau le public en garde
contre la publicité qui est faite par certains
Promoteurs d’une entreprise d’exposition privée
Qui n’a aucun point de contact avec l’Exposition
Universelle et Internationale de Bruxelles et
dont les réclames peuvent provoquer une con-
fusion au sujet de laquelle diverses plaintes ont
été transmises au parquet.
Bour accentuer cette confusion, les promo-
teurs dont il s’agit annoncent la création d’une
section des Beaux-Arts qui, nous le répétons,
n’a rien de commun avec la section des Beaux-
Arts organisée par le gouvernement belge à
l’occasion de l’Exposition Internationale.
Le Président du comité exécutif,
Baron Janssen.
Les Directeurs-généraux,
E. Keym.
Comte A. van der Burcii.
Le bal d’enfants.
Le bal d’enfants qui eut lieu jeudi après-midi
dans la salle des fêtes de l’Exposition a obtenu
un succès aussi vif que mérité. Plusieurs cen-
taines de bambins costumés — dont plusieurs
adorablement — y ont pris part. Leur défilé,
précédé d’un Génie couronnant l’Exposition -
Génie et Exposition personnifiés par deux char-
mantes fillettes — fut justement acclamé.
Et gamins et fillettes esquissèrent des me-
nuets, valsèrent et polkèrent devant les centaines