Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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chets qui mettent en mouvement les marteaux
aménagés à l’intérieur des cloches ; le carillon
chante un morceau de cent-huit mesures dont
la durée est de 4 minutes, chaque fois qu'il
annonce les heures ; un autre de quarante-huit
mesures et demie pour faire connaître les demi-
heures ; enfin il sonne durant huit mesures pour
annoncer chaque quart d’heure et deux mesures
pour les demi-quarts ; il est pourvu de deux
claviers (manuel et pédales) qui sont reliés
par de nombreux fils de fer aux battants des
cloches, dont trente-neuf sont à l’étage plus bas.
Mais ce qui rend le carillon de Malines
surtout intéressant, c’est qu’une âme humaine
vibre souvent dans la voix de ses cloches. En
effet, non seulement tous les dimanches, les
lundis et les samedis de l’année entre 11 heures
a midi, mais les lundis de mai, de juin, d’août
et de septembre de 8 à 9 heures du soir, un
concert aérien trouble harmonieusement le
sLence monacal de Malines. Des étrangers
viennent de loin, l’été, pour assister à ces
concerts du lundi soir, dont les programmes
sont soigneusement composés d’airs anciens
et de pièces modernes, et ils se joignent aux
groupes de Malinois stationnant dans les rues,
la où les sons du carillon se peuvent percevoir
le plus distinctement.
Chose étrange, aucun café ne s’établit dans
ces parages, offrant les chaises de ses terrasses
aux auditeurs, comme si l’on craignait que le
cliquetis des verres ou le son des voix n’en
vînt amoindrir le charme.
Des prêtres, des jeunes gens, des couples
clégants, des ouvriers, des enfants sont là,
adossés aux vieilles demeures, appuyés au
tronc des quelques arbres bordant le quai,
au pied duquel la Dyle traîne silencieusement
ses eaux sombres, et il semble que, parfois,
retombent les notes tristes du carillon, tandis
que s’envolent là-haut ses chants clairs. Et tous
écoutent, dans un recueillement profond, l’artiste
carillonneur, Jef Denyn, qui fait vibrer l’âme
de toutes les cloches de Saint-Rombaut. Son
père, l’ancien carillonneur de Malines, étant
MARIA BIERMÉ.
devenu subitement aveugle, il le remplaça, à
l’âge de 19 ans, et après avoir réussi à exécuter
la Flûte enchantée sur le carillon, il se mit
à adapter toute la littérature musicale ancienne
et moderne au jeu de son instrument.
Voulant comprendre, par nous-même, com-
ment il était possible de faire « parler » de
la sorte un instrument aussi difficile à manier,
l’an dernier, un des premiers lundis du mois
d’août, nous avons gravi les 409 degrés de
pierre qui mènent au sommet de la tour de
Saint-Rombaut. Arrivé là-haut, d’où Malines
nous apparaissait telle une ville minuscule éclai-
rée à la lueur de lanternes, et tandis que le vent
s'engouffrant dans la tour y mêlait des rumeurs,
effroyables aux voix éclatantes du carillon, nous,
fûmes saisi d’une sorte de frayeur, et une
impression des plus mélancoliques nous em-
poigna lorsque nous entendîmes, si près de nous,
la voix de la grosse cloche accompagner le
Cortège funèbre du Franciscus, de Tinel.
M. Denyn, lui, ne s’en inquiétait guère, et
tous les efforts de sa pensée comme tous ceux
de ses muscles violemment tendus étaient con-
centrés sur ces claviers qu'il faisait chanter non
seulement des doigts, mais des poings et des
pieds.
Seulement, cette musique est trop puissante
pour être entendue de si près, et nous descen-
dîmes bientôt, pour venir nous joindre à la foule
des auditeurs qui écoutaient en bas, dans un
religieux silence, cette envolée de sons tantôt
douloureuse comme la musique souffrante de
Chopin, tantôt bruyante et gaie comme celle
de Verdi, naïvement tendre com,me un vieux'
Noël, délicieusement badine comme une chanson
du XVIIIe siècle, ou infiniment pieuse comme
l’Ave Verum de Katharina, dont M. Denyn
exprima si intensément le sentiment d’adoration
émue que la foule applaudit avec enthousiasme,
oubliant que le vent n’apporterait pas jusqu’au
carillonneur le bruit flatteur de cette ovation
spontanée.
Quand celui-ci redescendit de la tour de
Saint-Rombaut, Malines était retombée d ns son
silence habituel, et nous emportions le souvenir
des chansons ailées qui s’étaient envolées plus
haut, peut-être, que les étoiles.
Maria Biermé.
L’ENSEIGNEMENT MOYEN
Le compartiment réservé à l’Enseignement
moyen s’ouvre au fond de la grande annexe
de la section belge, à quelques pas des colonies
françaises. Sa disposition est réellement char-
mante. D’un espace relativement restreint,
Ingéniosité et le goût sûr de M. Montfort,
inspecteur du dessin, ont tiré un excellent
Parti. Un couloir central partage le com-
partiment en deux parties nettement dis-
Rctes. Celle de droite est consacrée à
enseignement des sciences, de la physique,
rie la chimie, du commerce, de l’histoire et de la
Geographie, des langues anciennes et modernes.
Celle de gauche est occupée par le dessin, la
musique, la gymnastique, l’art à l’école et les
travaux manuels. On y a groupé également, dans
c®s ensembles harmonieux, les soyeuses ban-
nieres de quelques-uns de nos grands établis-
senrents d’instruction. Le couloir lui-même est
orne de tableaux — plusieurs sont des œuvres
e valeur — peints par des professeurs de dessin
^ans les athénées ou les écoles moyennes de
Etat. De distance en distance, des stéréoscopes
Permettent au visiteur d’admirer les photo-
graphies prises en cours de route par les
Professeurs dirigeant des excursions scolaires.
‘11 fond du couloir, deux grands tableaux lumi-
oeux montrent, dans le même ordre d’idées,
oEchés de M. De Deyne, directeur de
nole moyenne de Blankenberghe, et ceux de
M. Kemna, l’éminent professeur de l’Athénée de
Liége : ces clichés reconstituent d’une manière
vivante les procédés de certaines fabrications
ou les différentes phases d’une visite aux
SECTION DE l’enseignement.
principales curiosités de notre pays. Le couloir
débouche ensuite dans la grande salle de confé-
rences, commence aux expositions particulières
des trois enseignements: primaire, moyen pt