ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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168 L’EXPOSITION DE BRUXELLES laquelle un tablier noir met à peine une tache d’ombre, relève encore la pureté et la blancheur du visage. L’image, si c’en est une, est assuré- ment charmante. Nous retrouvons ces qualités aimables de coloris dans un autre tableau du J.Ht- wjjs.muller. — Jour d’Été. même peintre, dans VAdagio, d’une jolie variété et d’une vibrante animation. Cet art d’animer les sujets se retrouve chez Isaac Israëls, un peintre d’Amsterdam actuelle- ment établi à Paris. On pourrait dire que cet artiste a perdu un peu des caractéristiques de la race, si l’on ne considérait que les compositions qu’il choisit de préférence, scènes de la rue, aspects d’ateliers, etc.; il y a dans son talent beaucoup de virtuosité, et celle-ci se révèle d’une manière fort heureuse dans la Joueuse de Tambour, qui est incontestablement l’œuvre d’un peintre très habile. Avant de passer aux paysagistes ou aux mari- nistes, et pour résumer ce qui précède, nous constaterons la tendance bien accusée chez les peintres modernes de Hollande à peindre des tableaux de genre, à renouveler, clans une note très moderniste assurément, la peinture d’inté- rieur qui fut une des gloires de ce pays. En l’absence d’un Terburg, d’un Steen, ces peintres peuvent tenir une place très honorable dans l’art universel et maintenir, avec une piété pa- triale, un genre qui produisit jadis des chefs- d’œuvre. M. Willem Maris est un des paysagistes les plus remarquables de la Hollande contempo- raine. Il y a dans ce pays une dynastie des Maris, Jacob Maris, Mathijs Maris, mais parmi eux Willem tient la première place. Cet artiste est bien représenté dans la section. Il n’a pas moins de cinq toiles et deux aquarelles. Un sujet qui se répète souvent: des vaches paissant dans ces prairies humides, au milieu de cette atmosphère un peu vaporeuse qui donnent aux campagnes des Pays-Bas une si caractéristique saveur. Ces toiles sont patiemment et habilement peintes. Une douce et fluide lumière les baigne, se joue dans les hautes herbes qui montent des étangs, caresse la robe des bestiaux, et en tra- versant les lourds nuages pesant sous le ciel donne à toutes les choses ambiantes, un charme atténué, une joie discrète par lesquelles se précise l’impression de douceur que nous suggèrent l'atmosphère, les ciels et les campagnes de Hollande. Nous signalerons encore un paysage sous la neige de M. Louis Apol, le Ter Schelling du professeur Dake, le Dolce Farniente de M. Van der Maarel, une toile (nature morte) de M.Roc- lof, la Plage de Willy Sluyter, le Vlieger de M. Wiggers. Deux peintres, d’un talent universellement reconnus, et par lesquels nous ne pouvons mieux terminer cette trop courte visite de la section hollandaise, exposent aussi : c’est M. Mesdag, le mariniste, dont une grande toile, le Matin d’été à Scheveningue, nous rappelle le talent puissant de ce maître évocateur de la mer, de ses colères et de ses tendresses ; M. Breitner, personnalité originale et qui s’est imposé par tant d’œuvres saisissantes. Toute une école d’aquarellistes et d’aquafor- tistes prospère en Hollande. Il serait trop long d’énumérer ici les œuvres qui retiennent l’atten- tion. Nous citerons simplement pour mémoire les eaux-fortes suggestives de M. Bauer (visions d’Orient), les lithographies de M. Van Hoytema, le Vieux rempart de M. Witsen, des œuvres de Dake, de Graadt van Roggen, de Van Gra- vesande, des aquarelles des Israëls, des Maris, des Mesdag. Nous conclurons brièvement. La section hollandaise est assurément remarquable, mais elle ne nous révèle guère de personnalités nou- velles. Les grands noms que nous y rencontrons sont depuis longtemps connus. Les Mesdag, les Israëls, les Maris, les Breitner, les Blommers ont leur place dans l’histoire de l’art contem- porain. C’est presque une revue rétrospective que l’on passe, en parcourant ces salles où tant de beaux talents se rappellent à notre souvenir. Arthur De Rudder. LA FRANCE ÉCONOMIQUE Le 19 novembre 1908, M. de Bülow, chance- lier de l’Empire, disait au Reichstag: « Les Français sont toujours le peuple le plus riche du globe... La France doit sa richesse à son sol béni, plus encore au labeur et à l’ingéniosité de ses habitants ; mais surtout à sa puissance mer- veilleuse d’économiser, à cette force d’épargne qui distingue chaque Français, chaque Française. La France est aussi devenue le banquier de l’univers. Les Français sont un peuple de ren- tiers enrichis par le travail de l’étranger, qui recherche leurs capitaux et leur procure des revenus... » L’éloge est flatteur. En y regardant bien, il demande des corrections. En ce XXe siècle, de productivisme intensif, est - ce un avan- tage pour un peuple de vivre, en rentier, du revenu de ses capitaux ? Ne vaudrait-il pas mieux une richesse plus féconde, moins d’or mais plus d’initiative, plus d’activité intérieure ? Et la France, tout en étant le banquier ;de l’univers, ne serait-elle pas en réalité moins riche que telle ou telle nation qui amasse moins d’argent, qui n’en prête pas autant, mais qui le fait circuler davantage chez elle, parmi ses nationaux, afin d’augmenter leur bien-être en augmentant ainsi sa puissance productive ? Mais il importe de savoir tout d’abord si les Français ne sont réellement que prêteurs d’argent, vivant du travail des autres, « les pieds dans les pantoufles ». Il est de mode, et les paroles de M. de Bulow en font foi, de considérer la France comme une nation à peu près stationnaire dans ses progrès comme dans sa population, et peuplée surtout de paisibles bourgeois, fonctionnaires ou aspi- rant à l’être, et redoutant tout ce qui demande l’effort, la lutte. La France d’aujourd’hui mé- rite-t-elle bien cette réputation ? Ah ! sans doute, la France accumulatrice de capitaux est par trop encline à se gorger de papiers improductifs, c’est-à-dire qui n’ajoutent rien à la richesse générale. Elle a la marotte des fonds d’Etat. Elle a par trop la frayeur des placements industriels, commerciaux et agri- coles, les seuls qui soient une source de richesse directe. Elle oublie trop peut-être qu’on ne vit pas de papier et d’or ; que l’argent ne nourrit son détenteur que par l’emploi lucratif qu’il en fait, à condition qu’il le vivifie par le travail ;. que c’est surtout l’activité laborieuse et utilitaire de la population qui fait la fortune d’un pays. Elle oublie trop, en effet, cette vérité essentielle qu’il n’y a de véritable richesse que dans la production. Mais examinons de près la fortune de la France, les sources de cette fortune et sa répar- tition. D’après M. Neymarck, dont les calculs pa- raissent assez précis, le stock or de la France serait d’un peu plus de six milliards, sans compter le montant des lingots qui se trouvent à la Banque de France et dans les caisses des établissements de crédit et banques privées. Ce stock-or représente à peu près le dixième de la production mondiale de l’or, tandis que le stock- argent de la France, qui peut être estimé à deux milliards et demi, ne serait que la tren- tième partie de la production totale de l’argent.