Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
tient sur la tête une corbeille de pommes vertes,
produits des vergers de l’endroit apporté en
hommage à la reine du Ciel. L’artiste a eu soin
de mettre au premier plan une autre corbeille
de fruits et le pot de grès grisâtre où sans
doute fermente le vin nouveau. Ces objets vul-
gaires, et plus encore les figures singulièrement
s. rusinol. —
rustiques et bizarres des assistants, donnent au
tableau un caractère de réalisme saisissant et
l’étrangeté du premier plan est encore accrue
par le paysage qui se déroule dans le lointain
et surtout par l’insistance que met le peintre
à rechercher les nuances sombres des verts que
relève parfois un ton de blanc ou de noir.
Le vieux Breughel semble revivre en ces com-
positions, tout à la fois par la fantaisie et le
réalisme de l’imagination. Le paysage et les
personnages représentés portent la trace evi-
dente de cette réminiscence.
Nous retrouvons cette humeur breughélienne
dans une autre toile de M. Zubiaurre, dans une
page amusante qui a pour titre les Intellectuels.
Sur le fond vert du tableau se détache quatre
Vallée de Soller.
dont aime à se jouer la virtuosité de l’artiste.
Les quatre individus qu’il nous représente sont
d’ailleurs parfaitement grotesques. Ce sont des
« intellectuels » de villages dont les attitudes
seules provoquerait l’hilarité du visiteur. Et les-
faces hébétées ajoutent encore à l’aspect ridicule
de ces magisters villageois. Un nain, placé a
gauche, achève de donner à cette étrange com-
position son caractère de violente satire.
M. Zubiaurre se plaît à ces bizarreries, dans
la composition desquelles il révèle un incontes-
table talent. Nous nous souvenons d’un tableau
de cet artiste qui figurait l’année dernière à
l’exposition du Glaspalast, à Munich, et qui
représentait quatre paysans d’aspect sombre et
sinistre, prenant leur repas de midi. Ce qui
distinguait cette toile, c’était aussi ce mélange
de réalité et d’étrangeté dans le sujet traité
et dans le coloris, qui donne à toutes les oeuvres
du maître une caractéristique si puissante, qui
fait qu’on ne les oublie pas, lorsqu’on les a vues,
ne fut-ce qu’une seule fois.
Nous passerons, sans nous arrêter, devant
certaines œuvres médiocres, telles que le Sanc-
tuaire gréco-ibérique, de M. José Garnelo, qui
ne semblent placées en cet endroit que pour
mieux faire valoir le mérite des toiles remar-
quables qui les entourent, et nous signalerons
le joli tableau de M. Martinez Cubbels, un élève
de M. Sarrolla, le maître de l’école de Valence :
Après la Pêche. M. Martinez Cubbels excelle
dans ces toiles où il fait miroiter, en de belles
nuances fraîches, la coloration des fruits de la
mer. Nous nous rappelons une œuvre remar-
quable du même artiste, que nous vîmes à Mu-
nich : le Pêcheur de Cantatrico, une barque
remplie de poissons, avec, dans le fond, la
vision de la mer argentée. La même virtuosité
de coloris se remarque dans toutes les toiles
de ce peintre.
Enfin, parmi les œuvres les plus caractérisées,
- son auteur se rattache, croyons-nous, aux
tendances de l’école de Madrid, -- nous citerons
les Coutumes de Qalice, de M. Corredoira,
trois personnages errant dans les rues obscures
d'une ville, personnages à l’aspect étrange et
saisissant.
Ce simple aperçu doit nous rappeler qu’il
existe en Espagne des peintres remarquables,
d’une extraordinaire puissance d’expression et
de coloris, en qui se retrouvent parfois les tra-
ditions de Velasquez et du Gréco et qui ont su
se moderniser tout en développant les théories
et en gardant les enseignements des vieux
maîtres.
Arthur De Rudder.
Les
Deux avocats du Barreau de Bruxelles, Mes
Dorff et Pholien, viennent de faire paraître
un ouvrage fort de 300 pages s..- les Exposi-
tions et le Droit. Les auteurs an., vsent avec
clarté et méthode l’organisation des expositions
et en particulier celle de Bruxelles 1910. Abor-
dant les questions juridiques proprement dites,
ils s’occupent de la situation des organisateurs
de l’entreprise et des locaux, statuts des com-
missions organisatrices, caractère public des
fonctionnaires préposés à l’organisation, carac-
tère diplomatique des commissaires étrangers et
exterritorialité des loçaux de leur section, carac-
tère administratif, civil et commercial des di-
verses entreprises d’exposition, caractère mobi-
lier et immobilier des constructions. Puis se dé-
roulent successivement : l’analyse des contrats
d’exposition, de concession, de monopole ; en-
Expositions et le
suite, l’examen des questions spéciales : com-
pétence territoriale des tribunaux, situation des
sociétés étrangères exposant en Belgique, limi-
tes des obligations personnelles des commis-
saires étrangers à l’occasion de leurs conven-
tions, responsabilité résultant de mentions aux
catalogues, mesures d’exception, situation des
ouvriers étrangers.
Les auteurs se sont inspirés de l’expérience
des grandes expositions passées et particulière-
ment des discussions des congrès des comités
permanents d’expositions où les spécialistes de
tous pays ont échangé leurs observations. Les
derniers chapitres s’occupent de la protection
de la propriété industrielle, artistique et litté-
raire, du régime des récompenses industrielles,
des « expositionettes » et des « expositions bor-
gnes ». Ces questions seront soumises à l’appré-
Droit
ciation d’une conférence diplomatique qui se
réunira à Berlin cette année même, dans le but
de réaliser une entente internationale.
L’étude de MM. Dorff et Pholien expose
avec précision et sobriété tout ce qui est essentiel
en ces matières si nouvelles et si peu explorées.
Leur ouvrage est destiné à rendre de grands ser-
vices non seulement aux juristes mais également
aux organisateurs d’expositions et aux exposants.
Tout ceux qui s’intéressent aux choses d’expo-
sition liront avec plaisir la préface très litté-
raire de M. H. Carton de Wiart et l’étude iné-
dite sur l’histoire des expositions belges qui
forme la matière du premier chapitre.
En résumé un ouvrage bien fait et qui répond
exactement au but poursuivi par les auteurs.
C’est un éloge qu’il n’est pas aisé de décerner
souvent.