Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
de coloriste et une fougue de composition parti-
culièrement remarquable dans la dernière des
œuvres citées.
Une grande toile du milanais Carlo Fornara
mérite de retenir l’attention. C’est un paysage
alpestre, visiblement inspiré par la manière de
Segantini. C’est d’un impressionnisme savou-
reux, avec la prairie d’un vert d’émeraude, où
paissent quelques bestiaux qui font sur elle une
tache vivante de couleurs et la montagne, avec
ses plans distincts sur laquelle les maisons, di-
versement colorées, forment contraste, tandis
que la flore et la végétation alpestre pare d’une
couronne de splendeur l’AIpe majestueuse.
LEOPOLDO MARIOTTI. — Couchcr de Soleil.
Nous signalerons encore le Mont Blanc, de
M. Alberto Rossi, qui nous donne une agréa-
ble impression de montagnes. Cela nous rappelle
qüe les Italiens, voisins des Alpes, peuvent re-
vendiquer l’honneur d’avoir eu parmi eux en
Segantini l’interprète le plus puissant de la
nature alpestre, après le Suisse Calame, qui
ne fit qu’en indiquer l es splendeurs et ne pé-
nétra point dans sa caractéristique intimité.
Nous nous arrêterons encore devant la toile
de M. Girolamo Cairati : le Lac de Seeben dans
les Alpes bavaroises, où nous admirons encore
une intéressante interprétation du paysage
alpestre.
M. Girolamo Cairati est né à Trieste, et
comme tel, il a participé aux deux civilisations
italienne et germanique. Italien, il l’est certes
par sa manière et ses aspirations. Il vécut
d’abord à Milan, où il suivit les cours du peintre
Luigi Conconi, dont nous pouvons admirer
une œuvre curieuse dans la même section ita-
lienne: l’Etoile du poète. Puis, maître de sa
technique, il alla se fixer à Munich où il
représenta dignement l’art italien. Peut-être
prit-il en Allemagne le goût des sévères médi-
tations artistiques et cette prédilection un peu
mélancolique à rendre du paysage l’intimité pro-
fonde, calme et reposée, l’aspect adouci dont
s’enveloppe la nature aux heures de l’aurore
ou du crépuscule. M. Cairati semble préférer
la nuance à la couleur et les demi-ombres du
jour à la clarté parfois trop lumineuse du soleil.
Mario de Maria, qui expose sous le nom de
Marius Pictor une toile étrange portant le nom
de Les Moines sans yeux, est une personnalité
curieuse. C’est un romantique attardé ou plutôt
un Baudelairien, qui chercherait volontiers
ses inspirations dans la lecture d’un Edgar
Poë. C’est un artiste d’à-côté, qui s’attarde
un peu, mais qui ne manque pas d'originalité.
Il nous représentera volontiers un coin de calle
vénitienne illuminée par la lune, ou bien encore,
sur les bords d’un canal, un vieux palais du
XVIe siècle que recouvre une luxuriante végé-
tation. Il fut l’ami de ce peintre catalan depuis
longtemps fixé à Rome, Enrique Serra, qui ex-
celle dans la peinture de ces paysages littéraires
qu’orne invariablement une pierre ou une ruine
antiques, et, comme lui, il s’efforce de dramatiser
la nature par des moyens curieux, mais incon-
testablement artificiels.
Arthur de Rudder.
Le Cortège des anciens “ Serments,,
Le défilé des anciens Serments à Bruxelles-
Kermesse, dimanche dernier, offrait un spectacle
trop curieux et d’un intérêt historique trop inté-
ressant pour que nous ne nous occupions pas
ici de ces anciens « schutters » ou tireurs qui
occupaient dans la milice des villes, au moyen
âge, ce que l’on appellerait de nos jours les
armes spéciales.
Quelques-uns, se basant sur le fait que les
armoiries des archers ressemblent tout à la fois
à celles de la ville de Jérusalem et à celles
des ducs de Bouillon, font remonter leur ori-
gine au héros qui délivra la Terre-Sainte du
joug des infidèles.
Mais cette opinion est erronée : les Serments
ne sont pas plus anciens que les Gildes, car
si celles-ci, qui correspondent si parfaitement
à l’esprit d’association du peuple belge, ne sont
que des réunions d’hommes d’un même métier
destinées à protéger les droits et les intérêts
de ceux-ci, de même les tireurs à l’arbalète
s’unissaient non seulement pour exercer leur
adresse à ces sortes de sport, mais pour apporter
une aide efficace aux villes qu’en temps ordi-
naire ils protégeaient contre les malfaiteurs,
tandis que lors des guerres ils comptaient
comme leurs plus braves défenseurs. Lorsque
les princes entreprenaient quelque expédition
contre les ennemis du dehors et souhaitaient se
voir accompagner non par une levée générale
des bourgeois qui, vu les dangers de l’époque,
étaient toujours prêts à prendre les armes, mais
par des troupes peu nombreuses, c’étaient les
« Serments » qui leur étaient envoyés par les
villes. Ce qui a pu faire supposer aussi que les
LE CORTÈGE DES SERMENTS A BRUXELLES-KERMESSE.