Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Serments datent de l’époque de Godefroid de
Bouillon, c’est peut-être la réputation de tireur
qu’on a faite à ce dernier. Les chroniqueurs du
temps content, en effet, que Godefroid aurait,
un jour, tué trois oiseaux d’une même flèche.
Cet exploit aura probablement été chanté par
les poètes de cette époque et aura déterminé
les archers à adopter les armoiries de Godefroid
de Bouillon.
Partout aussi, les arbalétriers ont des dra-
peaux et des statues témoignant du choix qu’ils
ont fait de saint Georges pour leur protecteur.
Mais la légende ne nous montre-t-elle pas saint
Georges sauvant une jeune fille de la mort
en tuant un dragon qui allait la dévorer ? Grâce
à cela, saint Georges est devenu le type d’un
vaillant guerrier se faisant le défenseur de la
Beauté.
Les Serments naquirent et se développèrent
plutôt dans les Flandres que dans le centre de
la Belgique où ils furent, le plus souvent, fon-
dés vers l’an 1300. C’est ainsi que les arba-
létriers de Namur furent institués en 1266 ou
1276 par le comte Guy, celui de Mons en 1316,
les deux Serments de Louvain : le Grand Ser-
ment ou Serment de Notre-Dame et le Petit
Serment ou Serment de Saint-Georges, dataient
de 1312.
Bruxelles paraît tenir le milieu, car elle voit
naître sa plus ancienne confrérie de tireurs
en 1213. C’est celle du Grand Serment de
l’Arbalète, dont le dernier drapeau qui date
du XVIIIe siècle est conservé au Musée com-
munal de la ville. A côté de ce Serment, il en
existait plusieurs autres, tels le Serment des
Archers, le Petit Serment ou Serment de Saint-
Georges, celui des Arquebusiers ou de Saint-
Christophe, celui des Escrimeurs ou de Saint-
Michel. Mais le Grand Serment a acquis une
notoriété historique par ce fait que l’archidu-
chesse Isabelle, infante d’Espagne, participa au
concours de tir à l’oiseau organisé par cette
confrérie en 1615 et abattit le pigeon attaché
par un ruban à la flèche de l’église du Sablon,
événement commémoré par le vieux peintre Sal-
laeft dans un tableau du Musée ancien. Isabelle
fut, à cette occasion, conduite au maître-autel
de l’église, où le prêtre lui remit le baudrier,
emblème de sa dignité. Elle fut ensuite menée
en triomphe à la Maison du Roi où un banquet
fut offert en son honneur. Comme la foule
amassée sur la Grand’Place ne cessait de l’ac-
clamer aux cris de « Vive la Reine », Isabelle
apparut à la fenêtre le verre en main et l’éleva
comme pour porter un toast au peuple, tandis
qu’elle ordonnait à ses officiers de jeter à celui-ci
une pluie d’argent. Un autre tableau de Sallaert
nous montre la Procession des Pucelles du Sa-
blon qui fut instituée à l’occasion du triomphe
d’Isabelle, car celle-ci avait consacré le revenu
du prix de 25,000 florins que lui avait voté
la ville à doter, chaque année, de 200 florins,
six jeunes filles, orphelines de parents honnêtes
et laborieux ayant appartenu soit au Ser-
ment des Arquebusiers, soit à la domesticité de
la cour. Chaque année, ces six jeunes filles
paraissaient à
la procession habillées
d’une
Jup^
bleue, d’une robe de drap blanc,
les
cheveu
pendant et la tête couronnée de liserons. Les
six jeunes filles admises à postuler le prix, l’an
née suivante, y paraissaient vêtues du
costume, mais les cheveux relevés. Les
meme
arque
busiers du Grand Serment vouèrent une véné
ration profonde à Isabelle qui, d’ailleurs, était
fort aimée du peuple, pour la simplicité enjouée
qu’elle mettait à participer à ses festivités, ses
jeux, et ne tirèrent plus à l’oiseau, du vivant
d’Isabelle, nul ne s’en jugeant plus digne après
l’exploit de la gracieuse souveraine. Ils ne le
firent non plus, après sa mort, pour témoigner
de l’affliction du Grand Serment. Ils ne satis-
firent même pas au désir du successeur des archi-
ducs, Ferdinand, l’infant-cardinal d’Espagne,
qui souhaitait participer à ce concours, alléguant
que celui-ci ne pouvait se renouveler avant
qu’Isabelle eût eu un enterrement digne de son
rang, car la Cour d’Espagne n’étant pas assez
riche à la mort de l'Archiduchesse pour lui faire
des funérailles somptueuses, les avait remises
à des temps meilleurs. Mais celles-ci n’eurent
jamais lieu car, seize ans plus tard, Isabelle,
qui avait été inhumée fort simplement dans la
chapelle des palais, fut transférée, plus sim-
plement encore, durant la nuit, à la chapelle du
Saint-Sacrement de l’église Sainte-Gudule.
C’est pourquoi les arquebusiers du Grand
Serment, fidèles à leur parole, renoncèrent, pour
jamais, au tir à l’oiseau.
Maria Biermé.
SECTION BELGE. — INDUSTRIES DIVERSES.
LA PARTICIPATION BELGE
Groupe XV. — Industries diverses.
Nous avons dit déjà, en parlant de l’Angle-
terre, qu’il y avait comme une orientation nou-
velle dans ce qu’on pourrait appeler l’art d’ex-
poser. Jusqu’ici les Français s’étaient montrés
les maîtres ien la matière. En 1910, au Solbosch,
ils ont trouvé des émules dignes d’eux. Les
Anglais, avec le concours du gouvernement
pour la première fois, ont exposé collectivement.
Enfin, le groupe des industries diverses, dans
la participation belge, a fait tout simplement des
merveilles. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à
jeter un regard sur les photogravures qu’illus-
trent cet article. Pour coup d’essai, les organisa-
teurs du groupe XV ont fait un coup de maître.
Ils ont su allier le côté artistique au côté,
pratique, la méthode au bon goût. Tout est mis
en valeur de la plus élégante façon — ce qui
est encore la meilleure manière d’attirer et de
retenir l’attention du visiteur. Aussi les abords
des stands des industries diverses ne désemplis-
sent pas. C’est là une leçon d’un réel ensei-
gnement et qui mérite d’être retenue.
Ceux qui ont été à la peine méritant d’être
à l’honneur, l’organe officiel de l’Exposition
croit de son devoir de donner ici la composition
des comités de groupes et des comités de classes
qui se sont acquittés de leur tâche avec tant
de succès.
Groupe XV. Industries diverses.
Comité de groupe.
Président:
M. Pavoux, Eug., ingénieur, industriel, pré-
sident de la chambre syndicale de chauffage et