Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Bernier, De Geynst et Van Gelder, de \' Etoile
Belge; Shéridan, du Nouveau Précurseur; Eu-
gène Tardieu, de la Chronique des Travaux
publics; Verhoeven, de la Qazette de Charleroi;
Waechter, directeur de la Chronique ; Jonghbsys,
de la Gazette; Hamaide, de YIndépendance ;
Franz Fischer, du Peuple; Gérard Harry, Du-
chesne, Duwaerts, Daras, Van den Berg, Reding ;
nos confrères allemands Falcke, Hochdorf,
Neter, Weitheimer. Et encore MM. le comte
A. Van der Burch et Raoul Van den Bulcke, du
comité exécutif ; Albert Janssen, les ingénieurs
Dugniolle et D’Hoop, MM. Duprez, Carsoel/
Bernaerts, secrétaire communal d’Uccle, etc.
Le baron Janssen, qui toaste avec un esprit
et un à-propos justement admirés, prononça ce
speach charmant :
« Messieurs et chers Amis,
» Puisque j’ai le féroce plaisir de vous tenir
ce soir sous ma patte, vous n’échapperez pas
au toast fatidique. Nous aurions trop de chance,
vraiment, vous, d’éviter mon éloquence à répé-
tition, moi, de me soustraire aux accès chro-
niques d’incontinence verbale qui me sont de-
venus comme une seconde nature.
» S’il est des toasts de convenance et des
discours d’obligation, il est aussi des speechs qui
d’eux-mêmes vous viennent aux lèvres avec une
sensation de plaisir et qu’on serait fâché de ne
pouvoir point dire — et c’est pourquoi je
m’excuse de ne pouvoir me taire en ce moment !
» Tout aussi bien, j’ai des confidences à vous
faire, qui ne courent aucun danger d’être ébrui-
tées puisque je ne les dis qu’à des journalistes !
» Quelqu’un m’a dit un jour que j’étais un
thuriféraire de la Presse, que c’était une opinion
fort répandue sur mon compte, et qu’en cela,
je savais fort bien ce que je faisais 1
» C’est ainsi que, par des âmes charitables,
on arrive à se connaître soi-même et à s’épou-
vanter de sa propre perversion.
» S’il est vrai, Messieurs, que j’ai conquis
les journalistes par l’enjôlerie ou par l’astuce,
je voudrais bien que l’un de vous me dise
comment je m’y suis pris pour le « thurifé-
rer » et si je dois connaître la déception de
compter dans la Presse autre chose que des
amis naturels et spontanés !
» La vérité — et j’aime à vous la dire sans
fard — c’est que j’ai toujours éprouvé pour ceux
qui manient la plume, une sympathie instinctive,
acidulée d’un rien de jalousie. Combatif et
entreprenant par nature, il m’a manqué, parmi
les chances de mon existence, le talent et l’occa-
sion de faire gémir les presses sur les produits
de ma pensée et de communier avec le grand
public, comme chacun de vous le fait quoti-
diennement.
» Un consolateur très poli me dira que c’eût
été le « violon d’Ingres » ; je lui répondrai que
c’est tout bêtement le « raisin de la fable ».
» Il n’en est pas moins vrai que dans ma
vie — déjà longue, hélas ! — où j’ai vu et
expérimenté tant de progrès, où je me suis
trouvé en contact avec tant de chercheurs et dç
créateurs géniaux luttant contre l’espace, contre
le temps, contre la résistance, contre ce qui,
dans la nature, met obstacle à la volonté de
l’homme, toujours, lorsque j’ai trouvé le loisir
de réfléchir pour mon propre compte, j’ai placé
deux inventeurs au-dessus de tous les autres
pour ' leur supériorité écrasante et leur influence
décisive sur le monde :
» C’est, d’abord, l’obscur Phénicien de la ville
de Sidon qui inventa l’écriture. C’est ensuite
et surtout le besogneux fabricant de miroirs
qui s’appelait Gutenberg et qui, en donnant
aux hommes la presse typographique, a créé un
foyer de lumière plus vaste que celui de Pro-
méthée.
» Voilà, messieurs, pourquoi j’estime et j’af-
fectionne, en les enviant un peu, les remueurs
de la pensée que vous êtes et qui mettent quo-
tidiennement en valeur les deux plus admirables
inventions des hommes.
» Mais vous, mes chers hôtes, vous avez un
titre de plus que les autres journalistes à ma
considération et, je vous l’ai dit plus d’une
fois, à ma cordiale gratitude.
» Vous formez l’état-major de la presse auprès
de l’Exposition de Bruxelles et, outre la tâche
spéciale et délicate que vous avez assumée en
tant que comité, chacun de vous, dans le journal
où s’exerce son activité, a largement contribué
à assurer la vogue, le succès, le triomphe de
de notre œuvre patriotique.
» Un célèbre criminel, le cou sur la guillotine,
a lancé cette apostrophe fameuse : « Et surtout,
n’avouez jamais ! »
» Je ne veux rien avoir de commun avec ce
gentleman, et il me plaît, au contraire, de vous
avouer qu’inopinément investi de la présidence
de l’Exposition, je fus effrayé et confondu de la
responsabilité qui pesait sur les organisateurs.
» C’est qu’une exposition, messieurs, est tout
l’opposé de ces entreprises qui se mettent sur
pied avec la sécurité que fournit l’expérience
et les éléments de garantie que donnent des
calculs minutieux.
» Et je pus me rendre compte de ce qu’il y a
d’imprévu, de téméraire, d’aventureux même,
mais aussi de chevaleresque dans une œuvre
de cette sorte. On a défini le poète : Un mon-
sieur qui met une échelle contre une étoile et
qui monte en jouant du violon. C’est, en somme,
à cet exercice périlleux que nous nous sommes
livrés : l’échelle valait vingt-cinq millions et nous
ne savions ce que nous réservait notre étoile...
Nous avons gravi, en poètes, peut-être, au risque
de nous rompre les os. Mais c’est vous,, mes-
sieurs, qui, entraînés par la part d’idéal qui
domine cette grandiose manifestation belge, c’est
vous qui avez soutenu notre enthousiasme et
notre confiance en jouant du violon de tout
votre cœur !
» Aujourd’hui, c’est la victoire ! Je sais dans
•quelle large mesure elle vous est due et j’ai
besoin de vous redire combien je suis touché
de l’élan patriotique qui anime la presse belge
tout entière, à l’occasion de l’Exposition de
Bruxelles, au point que je ne me figure plus
une plume de journaliste au-dessus de laquelle
ne flotte un petit bout de drapeau I
» Mais, en vous remerciant de ce que vous
avez fait pour l’Exposition, je serais tenté de
vous gronder des bontés continuelles que vous
avez pour son président, auquel vous donnez
le grand plaisir de vous recevoir ce soir. Vrai-
ment, vous ne vous y seriez pas pris d’autre
sorte si vous aviez comploté de faire chavirer
en moi toute modestie. Mais si c’est là votre
dessein, j’aime mieux vous dire tout de suite
qu’il faut vous préparer à un échec, car de vos
excessives bienveillances pour moi je suis résolu
à ne tenir que l’indulgente sympathie et la
bonne amitié qui les ont dictées.
» C’est à cette sympathie, à cette amitié que
je lève mon verre, messieurs, en vous les réci-
proquant de toute la force de ma sincérité et
de ma cordialité ! »
Après ce toast longuement acclamé, M. Ro-
tiers, président du comité, leva son verre à la
santé du baron Janssen et exprima la sympathie
de tous pour le président actif, aimable, infa-
tigable de l’Exposition de Bruxelles.
M. Edmond Patris célébra ce qui fait la force
du baron Janssen: sa bonté native, simple,
aimable, agissante qui a su gagner tous les
cœurs. Et M. Neter remercia au nom des con-
frères étrangers.
Après avoir applaudi l’excellent orchestre
hongrois de Voros Miska, qui fut superbe
d’entrain et de brio, l’on alla dans le parc,
où un feu d’artifice magnifique fut tiré en
l’honneur des hôtes du baron et de la baronne
Janssen.
Et, vers il heures, des trams illuminés, aux
armes de la presse et aux couleurs de la ville,
les ramenaient en ville ravis de la belle soirée
qu’ils venaient de passer.
Le pavillon du Mozambique.
Depuis quelques jours s’est ouvert au public
un petit pavillon désigné sous le nom d’Agence
de la Province de Mozambique.
Si les allures extérieures de ce pavillon sont
modestes, la disposition intérieure en est des
plus coquette. Nous y avons trouvé des rensei-
gnements précieux. Sur cette importante colonie
portugaise dans l’Afrique orientale qui, comme
on sait, est dotée de deux des principaux ports
de mer: Lourenço-Marques, le port géogra-
phique et économique du Transvaal, et Beira,
la route directe pour la Rhodesie et le Katanga
belge.
Une superbe collection de vues sur les chemins
de fer, l’agriculture, etc., nous donne une idée fa-
vorable de la civilisation croissante en cette grande
et merveilleuse contrée. Sont exposés là égale-
ment quelques produits oléagineux et autres dont
le chiffre d’exportation augmente chaque année.
L’entreprise de cette exposition collective est
V
A
IMI
LE PAVILLON DU MOZAMBIQUE.
due à un de nos compatriotes au service du
Portugal depuis plus de 14 ans et qui, profitant
de son séjour parmi nous, a tenu ainsi à mieux
mettre en lumière la richesse de la province
du Mozambique.
La visite du Lord-Maire.
Le président du Comité exécutif a offert sa-
medi un déjeuner, en son château d’Uccle, en