Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
gloire ; les autres systèmes sont encore à la
peine. Ont-ils de l’avenir ? Auront-ils un jour
leur Wilbur Wright ? On ne sait : Ce sont les
ornithoptères et les hélicoptères. L’ornithoptère,
comme son nom l’indique, veut arriver à la
propulsion et à la sustentation, comme l’oiseau,
par des battements d’ailes. L’hélicoptère est
destiné à s’enlever de terre par ses hélices tour-
nant sur un axe vertical. Ces deux appareils,
quand ils parviendront à voler, présenteront le
grand désavantage de présenter le minimum
de sûreté, car leurs moyens de sustentation sont
faibles en cas de panne du moteur. L’aéro-
plane, au contraire, présente un maximum de
sûreté, car dans le même cas ses larges sur-
faces portantes permettent un atterrissage rela-
tivement doux et facile, de 7 à 8 mètres de
glissement par mètre de chute.
*
* *
Maintenant que nous voici un peu maîtres de
l’air, grâce à l’application entendue de quelques
principes de physique fort simples, des hauteurs
où nous sommes parvenus avec nos modèles
1910, jetons un coup d’œil sur les travaux
des devanciers qui nous ont permis cette gloire
et qui nous ont fourni le moyen de réaliser
un rêve, toujours poursuivi par les hommes,
depuis Icare et avant lui !
L’histoire de l’aviation est longue, mais d’his-
toire pas trop n’en faut, nous en donnerons
le nécessaire. Tout de suite nous remontons
aux frères Wright, qui pour la première fois
réussirent, en 1903, en aéroplane monté, un
parcours de 260 mètres environ.
Antérieurement il y avait eu d’innombrables
essais infructueux. Le premier, M. Ernest Arch-
deacon, prenait l’initiative d’un concours, d’ap-
pareils d’aviation non montés, en 1904. Il créa
le Prix Deutsch Archdeacon et divers autres
prix. Le concours eut lieu à Paris et
réunit une trentaine d’inventeurs qui présentèrent'
en tout une cinquantaine de modèles réduits.
Résultats du concours: minces. Plus anté-
rieurement encore nous devons citer un héli-
coptère inventé par l’ingénieur italien Forlanini
en 1877, appareil qui fut perfectionné plus tard
par les frères Dufaux. La machine aérienne,
chargée d’un poids de 4 kilogrammes, s’élevait
fort bien jusqu’au sommet du hangar qui la
renfermait. Nous attirons l’attention sur l’héli-
coptère, parce que cet appareil, combiné avec
l’aéroplane, a des chances de succès. Il pourrait
fournir un jour à l’aéroplane les moyens de
s’enlever sur place, sans roulement préalable,
indispensable aujourd’hui. On peut voir, à l’Ex-
position, un modèle réduit d’hélicoptère.
Avant les Wright, l’Allemand Lilienthal s’était
signalé, ainsi que Pilcher, Chanute, Ferber, par
quelques vols à l’aide d’un planeur. Quand Wil-
bur et Orville Wright reprirent les études de
ce planeur, ils se plaçaient debout au milieu
de l’aile inférieur ; ils s’élançaient en courant
au-devant de la brise dès qu’elle s’élevait, du
haut en bas d’un terrain en pente. Mais cela ne
constituait guère que des glissades aériennes.
C’est par ces moyens qu’il leur fut possible
de longuement étudier les pressions de l’air
sur les surfaces. Quand ils estimèrent en savoir
assez, ils songèrent à ajouter un moteur à leur
machine. Et l’on sait ce qu’il en advint !
En Europe, Santos-Dumont travaillait. Après
avoir abandonné le ballon dirigeable il s’était
adonné à l’étude des aéroplanes. Le 12 novem-
bre 1906, il parcourait à Bagatelle 220 mètres
sur un biplan avec moteur et hélice ; ce biplan,
amélioré, devint le monoplan Santos-Dumont,
la Demoiselle, aujourd’hui célèbre, universelle-
ment connu. Le 6 décembre 1907, c’était Blé-
riot, le héros de la Manche, qui réussissait des
vols de 500 mètres, rectilignes, et ensuite des
vols circulaires, une année plus tard, en juillet
1908. On voit que les progrès se précipitent.
Blériot, encore, accomplit le premier voyage
aérien avec escales. Esnault-Pelterie, Farman,
Delagrange, accomplirent les mêmes prouesses
et même les dépassèrent. Farman prend à son
bord un passager, M. Archdeacon, les 29 et
30 mai 1908, et gagne les Prix Archdeacon de
50,000 francs et Armengeaud de 10,000 francs.
Le 30 octobre de la même année, il va de Châ-
lons à Reims, effectuant le premier vol de ville
à ville.
Cependant, Delagrange, à Milan, se mainte-
nait une demi-heure dans les airs et parcourait
seize kilomètres.
Entretemps, M. Lazare Weiller avait décidé
les frères Wright à venir en France, avec pro-
messe de leur acheter leur brevet cinq cent
mille francs, « sous condition que l’aéroplane,
monté par deux personnes, réussirait, dans la
même journée, deux vols, atteignant chacun cin-
quante kilomètres, ni l’un ni l’autre ne pouvant
excéder une durée de une heure ».
On connaît les belles envolées de Latham.
Il est le premier qui enlève un passager à bord
d’un monoplan, le 18 mai 1909. Comme expé-
rience, le 12 juin, Latham, à 60 mètres d’al-
titude, coupe l’allumage, et démontre que l’on
peut, sans danger, descendre en vol plané ;
le Ier décembre, il s’élevait à la hauteur, consi-
dérable alors, pour un aéroplane, de 450 mè-
tres ; en course, il a réussi à atteindre des vi-
tesses de 160 kilomètres à l’heure.
Récemment, au meeting d’aviation de la
Grande semaine de Champagne, une émotion
nouvelle gagna la foule quand, parmi la quin-
zaine d’appareils qui tournaient en circuit au-
dessus de la piste, on vit se détacher du groupe
Latham et Morane, s’élever et disparaître der-
rière les nuages, puis revenir, descendus des
altitudes respectives de 1,384 et 750 mètres
où ils étaient montés ! A peu près vers le
même temps, l’Américain Brookins s’élevait à
1,860 mètres d’altitude, à Montréal.
z *
* *
Nous ne pouvons décrire tous les types actuels
d’aéroplanes. Les biplans et les monoplans com-
portent de jour en jour des améliorations suc-
cessives qui créent des variétés nombreuses.
Santos-Dumont en a construit à lui seul une
douzaine et Blériot en compte au moins onze
différents! Il y a peut-être aujourd’hui plus
de variétés d’aéroplanes qu’il n’y a d’aviateurs,
chacun de ceux-ci ayant créé de progrès en
progrès un certain nombre de ces appareils.
Que choisir ?
Comment décider entre le monoplan et le
biplan ? L’un et l’autre triomphent tour à tour.
En tous cas, on sait actuellement que si un
biplan demande pour quitter la terre une vitesse
préalable de 48 kilomètres à l’heure, un appa-
reil monoplan ne s’enlève, dans les mêmes con-
ditions, qu’au moment où il a atteint sur le sol
une vitesse de 75 kilomètres à l’heure.
*
* *
Dirons-nous un mot des prix, pour les ama-
teurs ? Selon le moteur et selon les dimensions,
ils sont de 22,000 francs au maximum et des-
cendent à 7,500 francs pour le plus petit
modèle.
*
* *
Nous avons montré, au cours de cet article,
que les problèmes de l’aviation sont encore
nombreux, particulièrement en ce qui concerne
la stabilité d’un aéroplane et le choix de son
moteur. Les moyens de départ ne sont pas
encore très satisfaisants non plus.
Le meeting de Stockel nous aura-t-il rappro-
ché de quelques solutions ? Plus on vole, mieux
on vole. On peut tout espérer de la ténacité,
de l’hardiesse et de l’ingéniosité de cette classe
naissante d’hommes nouveaux, dont les peuples
jeunes eussent fait jadis les demi-dieux, cons-
tellations inattendues au ciel!
D’ailleurs, nous ne leur marchandons pas l’en-
thousiasme !
Seulement, les demi-dieux s’appellent chez
nous recordmen.
Les premiers résultats
La grande quinzaine d’aviation a été inau-
gurée samedi après-midi sur le champ de
courses de Stockel. Malgré le mauvais temps,
Van den Born, Lanser et Olieslagers ont fait
quelques vols. Le Roi et la Reine assistaient
à la réunion.
Dimanche, Olieslagers est monté à 1,100 mè-
tres. Lundi et mardi, le mauvais temps a em-
pêché les aviateurs de sortir leurs appareils des
hangars.
Mercredi, on a eu de beaux vols de Lanser,
Kinet, Olieslagers, Tyck, Van den Born et de
Ridder. Le Roi et la Reine ont assisté aux
diverses épreuves et félicité les aviateurs.
INFORMATIONS DIVERSES
Le comité
de la presse chez le baron Janssen.
C’est dans leur superbe demeure de Wolven-
dael sous Uccle que le président du comité
exécutif et la baronne Janssen — pour qui
chaque jour marque une réception nouvelle —
offrirent mardi soir un grand dîner en l’honneur
des membres du comité de la Presse.
La baronne Janssen présidait la fête avec sa
grâce accueillante et sa simplicité ravissante.
Parmi - les convives: MM. Rotiers, de la
Chronique, président ; Edm. Patris, du Soir,
président-adjoint ; Thomas, du Courrier, Gille,
du Journal de Bruxelles, vice-présidents ; Ooms,
Cattier, de la Gazelle, De Ceuster, du Nieuws
van den Dag, De Landsheere, du XXe Siècle,
et Hoste, du Laatste Nieuws, du Comité de
la Presse ; Emile Rossel, directeur du Soir;
Paul de Laveleye, du Moniteur des Intérêts
Matériels; René Delforge, du Courrier du Soir;