Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Il y a donc la sustentation, que l’on a obtenu
par des plans de toile ou de soie sur châssis,
plans en une rangée pour les monoplans ; plans
en deux rangées pour les biplans. A la susten-
tation vient s’ajouter, pomme nous l’avons vu,
la nécessité de la propulsion : c’est le rôle de
l’hélice.
*
* *
On peut dire qu’en créant l’hélice, l’homme
a réalisé un organe plus parfait qu’aucun des
organes de locomotion qui existent dans aucun
être vivant. Ce qui fait au point de vue loco-
motion l’infériorité des membres des organismes
vivants, c’est que l’organe doit être nourri, et
la circulation nutritive est réalisée dans les bras,
les jambes, par des canaux, qui s’opposent à
la rotation indéfinie. Certes, la nature aurait pu
combiner un mode de nutrition par endosmose
et insérer dans une cavité appropriée, par
exemple, la tête d’un os rotatoire, mais enfin,
elle ne l’a pas fait et ce fut l’homme qui dut
créer pour ce mouvement un organe que nous
avons appelé, ici, l’hélice.
Le mouvement rotatif est beaucoup plus par-
fait que tous les autres, celui des jambes ou
des ailes, car la rotation comporte une perte
de force beaucoup moindre que le mouvement
alternatif. L’hélice pénètre dans l’air, comme
fait une vis dans le bois.
*
* *
Quelles considérations ont déterminé la place
de l’hélice ? Lorsqu’une hélice fonctionne, elle
aspire l’air qui est devant elle, ainsi que l’air qui
se trouve dans le plan de ses ailes, et elle
refoule tout cet air derrière elle sous forme
de cylindre évasé. Les uns sont partisans de
l’hélice qui tire l’aéroplane, les autres de l’hé-
lice qui pousse. L’hélice placée à l’avant de
l’appareil, montée directement sur l’axe du mo-
teur, procure l’avantage de servir en même
temps de refroidissement du moteur qui se
trouve juste dans la colonne d’air refoulée.
Ainsi fait M. Esnault-Pelterie.
*
* *
Jusqu’ici notre aéroplane type, tel que nous
en avons décrit les parties, se compose des
plans de sustentation et de l’hélice avec son
moteur. Voyons ce qu’il a fallu imaginer, une
fois ce système porté en l’air, pour parvenir
à lui procurer l’équilibre dans sa course. Un
aéroplane mal équilibré roule et tangue sur les
vagues de l’air, comme fait un navire sur l’eau.
C’est ici qu’intervient la manœuvre du gou-
vernail de profondeur, que les frères Wright
ont rendu célèbre. Le gouvernail est placé à
l’avant. Il est composé de deux plans parallèles
horizontaux. L’aviateur en varie à volonté l’in-
clinaison. Si l’appareil vient à plonger vers
l’avant, un coup au gouvernail relève les surfaces
composant ce gouvernail, et en augmente par
conséquent l’angle d’attaque ; cette partie se
relève par suite de la résistance de l’air devenue
plus grande devant elle, et dans son mouvement
elle entraîne tout le reste de l’appareil à se
relever également. La manœuvre inverse est
pratiquée si l’appareil rencontre le dos d’une
grosse vague d’air qui tend à le faire piquer
trop haut. L’inconvénient du système, c’est que
les mains de l’aviateur sont occupées tout le
temps.
On espère arriver à la stabilité automatique.
L’aéroplane Voisin possède, dans ce but, une
queue cellulaire, à surfaces horizontales, placée
à une certaine distance des ailes, et qui en re-
produit exactement, en petit, les dispositions.
Cette queue fonctionne comme le gouvernail
de profondeur, avec cette différence qu’elle
s’équilibre seule: l’avant de l’appareil venant
à se relever, l’air vient frapper le dessous des
surfaces de la queue, le fait monter, change
l’équilibre de l’ensemble, l’avant de l’appareil
LE ROI REÇOIT L’AVIATEUR VAN DEN BORN.
(Photo. Auriin.)
s’incline, jusqu’à ce qu’il ait repris l’horizon-
talité. *
* *
On compte beaucoup sur les propriétés du
gyroscope pour établir d’autres systèmes de
stabilisation automatique. Le gyroscope Mar-
monier est suspendu à la partie inférieure de
l’aéroplane par une tige articulée, et il est relié
aux extrémités des ailes par de légers câbles
qui produisent des gauchissements.
Toutefois la question de stabilité reste posée.
On ne peut guère actuellement compter, pour
l’obtenir, que sur l’augmentation de l’envergure
et l’accroissement de la vitesse. Pour le mo-
ment, l’accroissement de la vitesse est difficile
à réaliser avec les moteurs dont on dispose ;
et quant à l’augmentation de la voiture, cette
ressource présente bien des dangers, tellement,
que l’idéal de la sécurité commande, au con-
traire, qu’on la restreigne le plus possible.
On voit que si l’aviation a fait dans ces der-
niers temps des progrès rapides, elle se trouve
dans une passe difficile.
*
* *
Les moyens fournis par la manœuvre du gou-
vernail de profondeur pour ramener l’appareil
dans le plan horizontal, mettent en même temps
à la disposition de l’aviateur la faculté de re-
gagner le sol, en piquant vers le bas, où les
nues, en piquant vers le haut. Il lui suffit de
redresser ou d’incliner ses plans.
Voyons maintenant les virages. Ils sont assu-
rés par le gouvernail de direction. Veut-il aller
à gauche ? L’aviateur manœuvre un levier placé
sous sa main. Le gouvernail de direction s’in-
clinant vers la gauche tire sur les câbles qui
abaissent les extrémités gauches des ailes en
même temps qu’ils relèvent leurs extrémités
droites. L’extrémité gauche des ailes abaissée
fait légèrement frein, tandis que l’extrémité
droite relevée, garde plus de vitesse ; il en
résulte un commencement de rotation, un virage
à gauche, que l’aviateur arrête à son gré dans
la direction voulue.
Dans la construction de son monoplan, la
Demoiselle, le plus petit des aéroplanes, M.
Santos-Dumont a ajouté à son siège un dossier,
qui est utile à la manœuvre, car, par des dé-
placements que lui imprime le corps de l’avia-
teur, il agit sur le gauchissement des ailes. C’est
un caractère des recherches de M. Santos-
Dumont de toujours réduire les agencements
au minimum. *
* *
Une importante question, aussi peu résolue
d’ailleurs que toutes les autres, est celle du
moteur d’aviation. On en compte déjà d’in-
nombrables systèmes. Leurs inconvénients sont
la trépidation. Quiconque a entendu le vacarme
que produit un moteur d’aéroplane en marche
a pu se rendre compte de l’agitation extra-
ordinaire que le travail produit dans cet organe.
Or, toute cette ardeur n’a pas, comme pour
le moteur d’automobile, le sol à sa disposition
pour s’amortir. C’est le moteur lui-même qui
doit tout absorber et il en résulte une dislo-
cation rapide de ses parties. On cherche à
remédier à l’influence néfaste de cette trépida-
tion par l’emploi des moteurs symétriques et
des moteurs rotatifs. Mais, en aviation, l’avenir
semble plutôt appartenir à la turbine à gaz, à
combustion sans explosions, et qui n’engendre
que des vibrations insignifiantes.
Quant au refroidissement, nous avons vu plus
haut que M. Esnault-Pelterie l’obtient en pla-
çant le moteur dans le cylindre de vent produit
par l’hélice. On l’a réalisé aussi ’par la rotation
du moteur lui-même autour de son axe. Le
refroidissement par l’eau, malheureusement assez
compliqué, semble cependant ce qu’il y a de
préférable jusqu’ici.
*
* *
Il existe, comme on sait, plusieurs types d’ap-
pareils d’aviation. Les aéroplanes sont seuls à la