Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
siège mobile pour le patient, enfin, un cadre
lumineux, sur lequel se projettera la partie cor-
porelle désignée pour l’observation. L’opérateur
étend la main derrière le cadre, et tandis que,
dans le récipient traversé d’un courant électrique,
les rayons X accusent leur présence par une belle
coloration verte, la main reproduite sur la sur-
face sensible apparaît décharnée ; toute sa cons-
titution anatomique se manifeste au regard ;
LA GALERIE DES GRANDS PENSEURS.
seule l’opacité d’une bague et celle d’un bouton
de manchette rappellent que cette main est celle
d’un être vivant, vêtu comme vous.
Après cette première expérience, d’autres non
moins convaincantes ; puis nous nous engouf-
frons, par l’escalier du fond du stand, dans un
trou noir qu’éclairent tout à coup des poires
électriques. O stupeur ! Une salle spacieuse,
avec vingt sièges, un écran et un appareil à
projections, tout est disposé pour une confé-
rence qui est gracieusement offerte à la curio-
sité du public. On s’assied et après un bref
préambule historique sur le radium, on projette
sur l’écran des formules, des chiffres et des
dates, enfin des minerais d’où l’on extrait l’ura-
nium, cette substance dont la découverte a con-
duit à celle du radium. Et voici — pareille à la
relique précieuse et rare des vieilles dévotions
- voici le tube où se dissimule, presqu’invisible
à l’œil nu, le précieux talisman. On nous en
détaille les vertus curatives ; on en réalise quel-
ques prodiges devant nous : activation d’un cou-
rant électrique, propriété de rendre lumineux
dans l’obscurité des sels qui jusque-là échap-
paient au regard, etc., etc. ; mais surtout M.l’in-
génieur Novent nous laisse entrevoir tout un
avenir fécond de découvertes nouvelles, et
comme un monde nouveau s’ouvrant aux re-
cherches de laboratoire, puis aux réalisations
humanitaires.
Et que d’autres thèmes à émerveillement !
C’est le laboratoire de métallographie micros-
copique, où M. Jacobsen, de l’Université de
Bruxelles, fait avec ses assistants des démons-
trations, dont l’intérêt pour nos industriels est
aussi puissant que neuf ; c’est le musée popu-
faire d’anatomie, qui est inspiré par les mêmes
préoccupations que le laboratoire de M. Golds-
chmidt ; l’activité de l’Université libre se mani-
feste ici avec une intensité et une ampleur qu’on
peut regretter que les établissements de l’Etat
n’aient pas cru devoir déployer ; elle déborde
le cadre un peu étroit où officiellement elle est
enfermée. Mais quoi ! les vieilles maisons ne
sont au coin d’aucun quai. Elles ont leur clien-
tèle bien établie, et elles dédaignent une réclame,
même de ton élevé. Liége, au-dessus de la
porte du salonnet qui lui est pourtant réservé,
a simplement inscrit trois chiffres: 259 élèves
en 1817, 372 en 1833, 2724 en 1910. Voilà
de l’éloquence... sans phrases.
Ce salonnet vaut, d’ailleurs, qu’on y fasse une
courte halte. Des livres employés dans l’ancien
collège des jésuites anglais, dont les locaux
sont occupés par nos universitaires, des docu-
ments officiels remontant au régime hollandais,
des livres rares, même les cahiers de cours
de quelques illustrations professorales, voilà,
avec des bustes, les principaux ornements d’une
exposition d’où l’actualité semblerait systémati-
quement bannie, si nous ne constations qu’outre
les chiffres précités, elle se manifeste à nous par
un autre symbole. En effet, lorsque nous levons
les yeux, nous admirons une frise composée des
écussons nationaux de plus de vingt Etats.
Qu’est-ce à dire, sinon que les fils d’autant
de nations viennent demander à l’université
mosane de les instruire et de leur donner la
consécration officielle du savoir ?
Gand ne s’est pas non plus mis en grands
frais. Une maquette d’instituts, le projet du
monument Laurent, quelques diplômes, graphi-
ques et vues photographiques, voilà ce qui
signale ici l’existence de son université. Lou-
vain a, au contraire, enfermé dans un bref
espace toute une exposition démonstrative, qui
se rapporte à certaines spécialités scientifiques.
Les travaux du professeur Van Gehuchten sont,
avec une incontestable habileté, rendus inté-
ressants pour le visiteur ; quand celui-ci aura
vu le parti qu’on peut tirer, par exemple, du
cinématographe pour préciser les observations
sur les maladies nerveuses, il aura appris
quelque chose. De même, combien de Belges
ayant suivi de loin l’œuvre si patriotique de La
Belgica, seront curieux de voir les observations
faites par M. de Gerlache et ses compagnons
servir de base à des travaux de M. Meunier !
En somme, d’une visite sommaire à notre
exposition des Sciences et d’Enseignement supé-
rieur, il se dégage quelques conclusions particu-
lières, dont notre amour-propre peut être satis-
fait. On y voit nos savants sacrifier d’intelligente
manière à l’actualité, j’entends au souci des
dernières enquêtes et des découvertes toutes
neuves qui ont fait progresser notre connaissance
de la nature. D’autre part, la préoccupation
de rendre le savoir accessible à un plus grand
nombre se manifeste avec une belle netteté,
et la décentralisation du labeur reste conforme
à nos traditions intellectuelles. Voilà qui va
bien. M. Wilmotte.
AVIATION. — LES AÉROPLANES
Réalisation laborieuse de principes très simples.
La Sustentation : Les Plans — La Propulsion : l’Hé-
lice. — L’Hélice organe parfait qui ne se trouve pas
réalisé dans la nature. — La stabilité : Gouvernail de
profondeur. — Stabilité automatique : La queue. — Le
Gyroscope. —- Limitation momentanée. — La Direc-
tion : Les Vagues de l’air. — Roulis et Tangage. — Les
Moteurs. — Avenir de la Turbine à gaz. — Les Orni-
thoptères. — Les Hélicoptères. — Croisement. —
Minimum et Maximum de sûreté. — Historique ; Icare.
Archdeacon. Forlanini. Dufaux. Lilienthal. Pilcher.
Chanute. Ferber. Wilbur et Orville Wright. — Santos-
Dumont. — Les Prouesses : Blériot. Farman. Dela-
grange. Morane. Latham. Brookins. Monoplans ou
Biplans ? Prix.
C’est, peut-être, accroître le plaisir de nos
lecteurs, en cette semaine d’aviation, qui com-
plète si à propos l’exposition des appareils, de
décrire sommairement quels sont les moyens
mis en œuvre par l’aviateur dans son aéroplane
pour s’élever, se soutenir en l’air, monter, des-
cendre, virer. Nous dirons aussi quelques mots
des hélices, des moteurs du présent et de l’ave-
nir. Le plaisir de comprendre augmente tou-
jours celui de voir. Et les perspectives sur
l’avenir charment nos personnes éphémères.
Nous aurons garde d’oublier dans notre course
rapide le salut auquel ont droit les pionniers de
l’aviation et nous terminerons en rappelant leurs
exploits qui font désormais partie de l’histoire
des progrès du génie humain.
Allons au plus pressé d’abord: l’aréoplane
1910.*
* *
Le principe de l'aéroplane est excessivement
simple. On s’étonne qu’il ait fallu des milliers
d’années pour en donner une réalisation pra-
tique. De quoi s’agit-il ? De maintenir sur l’air
un corps lourd, au “moyen d’une vitesse suffisante
pour annuler partiellement son poids. Il faut
que la vitesse le propulse avec une force capable
de vaincre la pesanteur qui cherche à le retenir
à terre ou à le faire tomber des hauteurs.