Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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ciment artificiel a été employé dans nombre
d’importantes constructions récentes, celle, par
exemple, de l’arcade du Cinquantenaire.
Les bétons armés son,t peu susceptibles d’être
exposés en échantillons. Les grosses firmes qui
se sont fait une spécialité de leur emploi se
bornent en général à rappeler par des vues
photographiques et des tableaux les travaux
qu’elles ont menés à bien. Il est peu de grands
édifices aujourd’hui qui ne contiennent des ap-
plications heureuses du béton armé en corps
creux ou en planchers tubulaires, deux procédés
dont les spécimens figurent, mais forcément
restreints, dans le Palais du Génie civil.
*
* *
Il nous reste à parcourir les deux bâtiments
qui s’étendent, en retour, à l’une et l’autre ex-
trémité de la galerie médiane. Celui de gauche
est occupé par le matériel et les matériaux
qui concernent la construction et l’entretien des
routes. Il n’est pas en ordre encore. On peint,
on cloue, on vide des caisses, on garnit les
stands, on remplit des vitrines... Nous le visi-
terons en détail en même temps que la cour
intérieure lorsque tout sera en place — soit
vraisemblablement le jour où s'ouvrira le
IIe Congrès international de la Route.
Traversons rapidement l’autre bâtiment laté-
ral. Il est réservé à l’exposition des industries
du chauffage, de l’éclairage et de la ventilation.
Les ménagères et les maîtres de maisons, les
propriétaires aussi bien que les locataires y
trouveront ample matière à d’intéressantes obser-
vations.
Du poêle et du fourneau le plus rudimentaire
dont nos pères connaissaient le seul usage, aux
systèmes les plus perfectionnés du chauffage
central par l’eau ou l’air chaud ou par la vapeur,
en passant par tous les procédés qui mettent
le gaz à contribution, aucun appareil ne manque.
Même évolution dans l’éclairage. Ici l’on sent
que c’est vers la découverte d’un moyen de géné-
ration à domicile vraiment pratique de la source
de lumière que sont orientés les efforts des in-
venteurs. L’acétylène, le gazogène, l’air carburé
entrent dans la voie d’une réalisation et d’une
utilisation pratiques.
Il faut signaler aussi l’intéressante appli-
cation de l’acétylène dissous par le moyen
d’une matière poreuse imprégnée d’acétone et
enfermée dans de solides tubes en acier. L’acé-
tylène chimiquement pur et parfaitement sec a la
propriété de se dissoudre dans l’acétone en
quantité proportionnelle à la pression sous la-
quelle s’opère la compression. Il suffit donc
de refouler de l’acétylène dans des bonbonnes
préparées et l’on possède, sous un faible volume,
une source de gaz éclairant, analogue comme
aspect aux tubes contenant de l’hydrogène sous
pression.
P. A.
L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
II
La Belgique
Entre les deux grandes nations voisines qui
se disputent la prééminence intellectuelle, la
Belgique tient une place modeste, mais esti-
mable. Certes, elle n’a ni le glorieux passé de
la France, ni cette floraison scientifique dont
s’enorgueillit l’Allemagne. Ses voisins du Sud
possèdent sur elle l’inappréciable avantage d’une
culture unitaire, vieille de trois siècles, héritière
d’une culture plus décentralisée, dont la survie
partielle s’atteste dans des sociétés savantes
innombrables et des universités provinciales
d’excellent renom. Outre -Rhin, la passion des
méthodes critiques, appliquées dès le XVIe siècle
à la théologie, plus tard aux textes des auteurs
anciens, s’est utilement combinée avec un goût
de la discipline et un respect des hiérarchies
dont notre esprit communier, à la fois indé-
pendant et réaliste, ne devait jamais se soucier.
Et c’est déjà miracle que nos savants, dès les
lendemains de 1830, se soient manifestés et
multipliés comme ils ont fait.
Comble il devait arriver, ils se canton-
nèrent et se retranchèrent surtout dans les
Universités, où ils étaient protégés contre
l’indifférence publique. Pourtant, combien
d’entre eux n’enseignèrent point ! Des his-
toriens comme Nothomb et Kervyn, des phi-
lologues comme Willems et Grandgagnage, le
plus grand statisticien, Quetelet, le général
Liagre et tant d’autres ne connurent pas la joie
de communiquer leurs idées et leurs découvertes
à des disciples, assis au pied de leur chaire.
Ceux-là même qui portèrent la toge, ou bien
n’exercèrent qu’une action lente, diffuse et peu
sensible sur la génération qu’ils illustrèrent (tels
Schwann, Plateau et Stas), ou bien connurent
l’amertume de devoir enseigner (tel Joseph
Delbœuf) des matières où leur activité créatrice
ne s’exerça que contrainte.
Il n’importe d’ailleurs, pour notre Exposition,
que ces disparités aient existé chez nous, puis-
qu’elle ne pouvait pas plus qu’à nos lettres,
faire à nos savants une place proportionnée à
leur mérite. Estimons-nous heureux que dans
le compartiment réservé à l’Enseignement supé-
rieur on ait, avec une adroite insistance (1),
associé aux commémorations officielles le labeur
d’un certain nombre d’érudits locaux, de cher-
cheurs indépendants, de sociétés savantes, qui
assurent le service si important de la décen-
tralisation intellectuelle en notre pays.
Constatons, dès le seuil, un rappel un peu
M. L. BECKERS,
Directeur de l’Enseignement supérieur.
tapageur des études auxquelles a donné lieu la
colonisation africaine, et qui ne sont forcément
que l’embryon de toute une enquête encyclo-
pédique, réservée à l’avenir. Puis on est, dans
un stand agréablement aménagé, initié à quel-
ques-uns des résultats de nos fouilles archéo-
(1) Ce n’est trahir aucun secret que de nommer ici
le directeur de notre enseignement supérieur qui a
dépensé sans compter son temps et sa peine, aux côtés
de M. Cyrille Van Overberghe, pour assurer l’ordon-
nance de toutes ces salles, dont l’aménagement est
méritoire. M. Bekkers, avec une tâche plus délimitée,
a été pour nous ce que M. Friedel, commissaire de
l’instruction publique de la France (dont on a vu le
portrait il y a huit jouis) a su être pour son pays.
logiques. Depuis les stations de l’âge préhisto-
rique jusqu’aux cimetières francs et aux vestiges
de villas gallo-romaines, tous les stades de notre
lointain passé sont l’objet d’un signalement
sommaire, et où il se constate plus de bonne
volonté que d’esprit systématique. Et comme si
le sol remué n’avait pas livré tous ses secrets,
on nous invite, ailleurs, à nous intéresser aux
enquêtes hydrographiques de M. Van den Broeck
et de ses confrères ; on nous montre les appli-
cations qui peuvent être faites d’observations
solides et nombreuses à nos nécessités vitales ;
poursuivons, et c’est une science nouvelle, la
séismologie, qui nous montre cette terre nour-
ricière, berceau et tombeau des hommes, en
proie à d’affreuses convulsions. Pour rendre
plus impressionnant le spectacle de ses douleurs,
on projette devant nous quelques-uns des spec-
tacles de désolation, que Messine, la Calabre,
etc., ont offerts à notre impuissante conster-
nation.
Ainsi se réalise une sorte d’unité entre les
sciences de la veille et celles du lendemain.
L’électricité, dont le laboratoire de M. Golds-
chmidt nous montre le maniement et l’utili-
sation pour des fins démocratiques, n’est-elle
pas encore une de ces puissances admirables et
redoutables de notre écorce terrestre ? Et si
nous levons les yeux au ciel, c’est d’autres
puissances que la météorologie et l’astronomie
interrogent et dont elles déterminent l’action.
Une sorte de chalet est réservé à quelques-unes
de leurs observations les plus récentes.
Tout au fond du stand on goûte une impres-
sion de mystère à la vue d’un réduit herméti-
quement clos et d’un escalier conduisant au
sous-sol. Aux murs, des images inquiétantes ;
ce ne sont que torses dénudés, gencives dé-
gagées par un rictus des lèvres, dessins com-
pliqués de cerveaux mis à nu et jusqu’aux con-
tractions de l’estomac, dont un cadre' lumineux
marque la progression ; enfin, des faces ravagées
par des ulcères, des plaques cancéreuses, tout
un musée d’horreurs présenté avec un réel dra-
matisme.
Mais quelqu’un s’avance : c’est M. Hauchamps
qui nous introduit dans le mystérieux réduit. Plu-
sieurs appareils y sollicitent le regard. Le plus
curieux peut-être comporte ce qu’il faut pour
emmagasiner la force électrique, un récipient
où l’on va tantôt produire les rayons X, un