Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
prodige d’audace et de solidité tout ensemble.
Les piliers, les arcs, les fermes, les croisillons
de métal s’élançaient, se ployaient, s’enchevê-
traient, apparemment ténus, minces, presque
grêles, mais merveilleux en réalité de vigueur
et de résistance.
*
* *
Mais d’autres desseins furent çeux des auteurs
des bâtiments actuels. Ayant fait des réserves
à leur propos, louons à présent la beauté
harmonieuse, presque majestueuse, du résultat
LA FAÇADE DU GÉNIE CIVIL.
auquel ils sont arrivés, en déplorant seulement
le partiel échec qui nous prive du seul édifice
durable que nous avions pu espérer un instant
voir survivre aux fugitives merveilles dont la
ruine est proche — déjà !...
Et, après avoir jeté un coup d’œil sur l’ori-
ginale et instructive reconstitution de quelques
procédés d’empierrement, de pavage ou d’as-
phaltage des routes antiques et modernes qui
garnit la cour intérieure précédant ' le seuil,
franchissons celui-ci. Nous reviendrons voir en
détail ce curieux historique en images lorsque
nous consacrerons une visite spéciale à tout ce
qui a trait à la route et qui occupe une place
très importante dans ce compartiment intéres-
sant.
Admirons aussi comme il convient les six
monolithes gigantesques de marbre que Merbes-
le-Château a dressés à droite et à gauche de
cette esplanade dont le centre est marqué par
un énorme vase de marbre blanc superbement
ouvragé.
Tout de suite nous voilà parmi la documen-
tation nombreuse envoyée par l’administration
de nos Ponts et Chaussées. Dans un pays sur-
peuplé comme le nôtre, que son extraordinaire
richesse industrielle, que ses trafics de tous
genres mettent en demeure de créer sans cesse,
d’entretenir et de perfectionner les voies de
communication et toutes les constructions qui
s’y rattachent, les travaux publics et privés
affectent une ampleur exceptionnelle. Nous
vivons en outre dans un pays abondamment
producteur, dans un pays où s’exploitent à pro-
fusion de multiples richesses naturelles : à tant
de besoins il faut répondre par d’incessants
accroissements et de continuelles améliorations
dans les moyens d’y satisfaire.
Les Ponts et Chaussées montrent avec mé-
thode et clarté une faible partie de ce qu’ils ont
réalisé dans ces dernières années. Les maquettes,
les photographies, les tableaux et les diagram-
mes sont les procédés naturellement employés
pour rendre visibles, dans le sens le plus oppor-
tun pour le profane, la grandeur et le mérite
des entreprises. Les vastes maquettes reprodui-
sant les installations maritimes de Zee-Brugge,
d’Ostende et de Bruxelles ; les cartes murales
spécifiant l’importance de celles de Gand et
d’Anvers, et aussi l’énorme plan au 1/5,000°
de Bruxelles et de sa banlieue ; les vues
perspectives de ce que seraient Laeken et ses
environs transformés selon les grandioses projets
de Léopold II donnent une idée de l’ampleur des
modifications qu’une ville ou toute une région
peuvent subir lorsque la fortune commerciale
ou le nécessaire épanouissement exigent qu’elles
soient dotées de ces gigantesques travaux.
Les épures à grande échelle et à minutieux
détails que l’Administration étale sous les yeux
du visiteur donnent à celui-ci une idée faible,
mais déjà exacte, de ce que l’érection d’un
pont, d’un ouvrage hydraulique quelconque exige
d’étude et de science. Les photos qui montrent
les restaurations opérées à la plupart des ruines
célèbres de notre pays certifient qu’il faut
souvent ajouter beaucoup d’art à toute cette
technique et à ce labeur savant.
Il faut signaler aussi le minutieux projet en
réduction du pont transbordeur Arnodin que
d’aucuns voudraient voir installer à Anvers
comme il l’est à Nantes, à La Rochelle et ail-
leurs. C’est une merveille d’audace à la fois
élégante et pratique.
*
* *
En sortant des divers compartiments, en
quelque sorte officiels, où sont exposés ces
documents et ces modèles, nous parcourons, à
droite et à gauche, l’intérieur du bâtiment
principal du Palais, celui d’où se détachent
les deux ailes, et nous passons ainsi devant
des stands qui voisinent sans qu’aucune méthode
de classification et de groupement les ait réunis.
Nous y voyons alterner la pierre, la brique,
l’ardoise, la tuile, le béton, le ciment, la céra-
mique échantillonnés et catalogués, dénonçant
tous quel souci de perfectionnement économique
préoccupe sans cesse leurs extracteurs ou leurs
producteurs.
Il faut noter aussi avec quelle préoccupation
de ne rien perdre chacun s’ingénie à traiter et
à utiliser les sous-produits, voire parfois les
déchets ; et combien, dans les fabrications les
plus rudimentaires elles-mêmes, la science vise
à venir en aide à l’ingéniosité de l’homme et à
vaincre la passivité de la nature.
Les grandes carrières de Quenast-Lessines ont
construit une curieuse réduction de leurs vastes
exploitations. Autour de cette miniature des
étages creusés dans le roc et où fourmille la vie
ardente des machines et des ouvriers, sont rangés
les échantillons multiples des balasts, des maca-
dams, des poussiers, des pavés, des bordures,
des dalles, des dérivés des sous-produits du
concassage : les plaques, les traverses, les con-
soles solides comme la pierre elle-même dont
elles sont issues.
Ailleurs, quatre-vingt-quatre fûts minuscules
et multicolores montrent la gamme des granits
polis offerts aux clients tandis que de triples
modèles de soubassements gris, bleuté, rosé, ren-
seignent sur les vingt façons de tailler la pierre.
D’Opprebais, de Bande, de Champion, de
Gesves, de Dongelberg sont venus les quartzites
débités en tous calibres et dont il y a lieu de
signaler une heureuse application lorsqu’on en
emploie de petits blocs différemment teintés for-
mant, en dessins accusés par un rejointoiement
clair, des soubassements originaux et peu coû-
teux.
Les briques, comme les tuiles, sont présentées
dans leurs deux modes de fabrication. Si les
naturelles conservent leurs qualités de solidité
et de. légèreté, les mécaniques, par leurs faces
et leurs arêtes nettes et par leurs formes di-
verses permettant toutes les complications, con-
viennent pour l’ornementation.
De même que les céramiques, utilisées en
pavements, en revêtements ou en décors, de-
viennent, grâce aux procédés incessamment per-
fectionnés de fabrication, de véritables œuvres
d’art.
Enfin, voici la vaste famille des ciments et
des bétons, celle pour qui les constructeurs ont
les attentions les plus constantes parce que c’est,
avec le fer et l’acier, grâce à elle qu’ils par-
viennent à réaliser des prodiges chaque jour
plus audacieux et gigantesques.
A côté du ciment classique dont on peut voir
toutes les phases de la fabrication clairement
représentées, une maison offre le ciment arti-
ficiel de Buda susceptible des mêmes appli-
cations que le Portland, c’est-à-dire allant du
simple rôle de soudant à celui de matière indi-
viduelle réalisant par exemple des traverses de
chemins de fer capables de remplacer les billes
de bois ou de tôle emboutie.
Ce ciment artificiel est obtenu par un mélange
pulvérisé de laitier de hauts fourneaux et de cal-
caire ; il fournit des éprouvettes d’essais de résis-
tance à la traction et à la compression, des blocs
d’essai à la prise, à la stabilité, des poussiers
pour tamis éprouvant la finesse de mouture,
que l’on peut voir dans une vitrine tels qu’ils
se présentent avant et après les contrôles d’une
fabrication de toute sécurité.
Il n’est pas sans intérêt de signaler que ce