Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
26
L’EXPOSITION DE BRUXELLES
la grande mémoire de l’homme extraordinaire qui,
en dépit des faibles moyens dont il disposait et des
obstacles qu’il eut à vaincre, sut réveiller dans
son peuple les grandes initiatives hardies des Fla-
mands de la Hanse.
L’idée de fixer à Tervueren le Musée du Congo
belge correspond à la tradition qui, à chaque époque
LE MUSÉE DU CONGO A TERVUEREN. — M. GIRAULT, ARCHITECTE.
de notre histoire, semble réserver à cette antique
et pittoresque localité un rôle important.
Le ministre esquisse à grands traits l’histo-
rique de Tervueren, puis il reprend :
Trois expositions internationales marquent les
étapes principales de son organisation.
Les premières collections qui formèrent l’embryon
du musée, établi d’abord à la place du Trône, furent
réunies à l’Exposition d’Anvers de 1894.
En 1897, lors de l’Exposition de Bruxelles, l’Etat
indépendant créa le Musée de Tervueren et quelques
années plus tard le roi Léopold II faisait commen-
cer la construction du monument que Votre Majesté
daigne inaugurer au moment où vient de s’ouvrir
l’Exposition universelle de Bruxelles.
L’organisation nouvelle qu’il a plu au roi de
donner au Musée, par son arrêté du 1er janvier 1910,
en élargit et en complète les cadres. A la section
d’ethnographie et à la section des sciences natu-
relles sont venues s’adjoindre la section économi-
que, la section des sciences morales et politique
et la section de documentation photogranhioue et
de vulgarisation qui groupent pour la première fois
leurs collections sous les yeux du public. Comme
institution dépendante du Musée prospèrent les
Annales du Musée du Congo, publication scien-
tifique universellement appréciée où collaborent les
savants les plus réputés.
Les progrès déjà accomplis sont considérables.
Le gouvernement pense cependant que l’œuvre n’est
qu’à ses débuts. Pour la continuer et l’améliore!
sans cesse, il sait pouvoir compter sur le concours
du personnel et sur l’appui de la commission de
surveillance dont il a plu au Roi de choisir les
membres parmi les hommes qui ont fait leurs
preuves dans les différentes branches du savoir.
Il importe que l’œuvre scientifique qui s’élabore
ici soit digne de l’œuvre de colonisation et de civi-
lisation dont la Belgique vient d’assumer l’honneur,
et qu’elle réalise parfaitement la noble pensée de
son auguste initiateur.
Le Musée du Congo doit présenter la synthèse
de toutes les connaissances relatives à la colonie,
y intéresser le grand public, fournir à l’industrie
et au commerce toutes les indications utiles, leur
inspirer des initiatives nouvelles, offrir aux savants
une documentation aussi complète que possible, et
par le spectacle attrayant et suggestif des résultats
obtenus, dissiper les préjugés, éclairer les bonnes
volontés, exciter dans les cœurs le désir de 'colla-
borer au grand travail de civilisation où la Bel-
gique, en dépit de toutes les épreuves, saura mar-
quer l’empreinte profonde de son génie.
L'aspect économique du problème colonial est
de grande importance. A ce point de vue, le Musée
du Congo belge offre à nos compatriotes d’utiles
enseignements. Ils y pourront mieux voir les res-
sources que le Congo offre à leur activité. Ils y
constateront, par exemple, que la fondation de la
colonie a provoqué en Belgique la fondation de
190 établissements industriels qu’elle a donné un
aliment permanent à 431 autres.
Mais, dans la pensée du gouvernement, le point
de vue économique reste subordonné au progrès
moral, but suprême de la colonisation.
Au jour inoubliable de sa Joyeuse Entrée, devant
les Chambres réunies, Votre Majesté a prononcé
des paroles dont l’écho retentira à travers tout
son règne: « Pour un peuple épris de justice,
disait-elle, une mission colonisatrice ne peut être
qu’une mission de haute civilisation. » Ainsi elle
PAVILLON DU MATÉRIEL COLONIAL.
proclamait, avec l’enthousiaste approbation de tout
son peuple, que tout l’effort d’une nation pour
l’expansion économique, que tout le travail de
l’homme pour l’occupation plus rationnelle et la
connaissance plus approfondie du globe n’ont de
valeur que s’ils tendent, avant tout, à élargir ici-bas
le règne de la justice et de la paix.
La ferme volonté de se préparer dignement aux
lourdes obligations de la souveraineté inspira à
Votre Majesté le désir de connaître l’empire loin-
tain que la Providence l'appelait à gouverner. Elle
l’a parcouru d’une frontière à l’autre. Et dans ces
longues journées de voyage, le spectacle de cette
nature si nouvelle, de ces immenses et riches terri-
toires, de ces populations si diverses, mais pourtant
sympathiques dans leur faiblesse et leur dénuement
parlait à son cœur et confirmait dans son âme,
pour l’honneur de la patrie belge et le salut de
l’Afrique, le dessein d’être, un jour, le chef aimé
qui achèverait l’œuvre grandiose du fondateur de la
colonie en travaillant de toutes ses forces, par les
voies de l’équité la plus droite, à élever la race
noire vers le bien-être, la lumière et la bonté.
Le sentiment unanim ■ de la nation se confond
ici avec les sentiments du Roi.
En annexant le Congo, la Belgique a voulu assu-
mer la tutelle des peuples qui l’occupent.
La vaillante de ses fils a délivré le centre africain
du fléau de la traite. Son action souveraine doit
transformer ces vastes régions en les pénétrant, par
le développement du commerce, par l’action métho-
dique de l’administration, par les recherches de la
science, de l’influence toujours plus agissante de la
civilisation européenne.
La Belgique a le légitime orgueil de l’œuvre
qu’elle a entreprise en Afrique. Résolue à la pour-
suivre jusqu’au bout, elle espère qu’elle s’imposera
à l’admiration de tous et que ce monument que la
munificence d’un grand roi et le travail de tant
d’hommes dè haut savoir élevèrent ici au progrès de
la science coloniale, contribuera largement à ce
résultat. Car aux nations assemblées à Bruxelles,
il va raconter les grandes choses qu’ont accomplies
là-bas ceux dont le dévouement a conquis à la
patrie un empire nouveau et annoncer l’essor que,
sous l’égide de Votre Majesté, l’affection et le
travail de la Belgique réservent au Congo belge.
Je prie Votre Majesté de déclarer ouverts le
Musée du Congo belge et la Section coloniale con-
golaise de l’Exposition de Bruxelles.
A diverses reprises, des applaudissements sa-
luent le discours du ministre, et sa péroraison
est couverte de longues acclamations. Le Roi,
qui a donné le signal des bravos, applaudit lon-
guement.