ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE BRUXELLES 367 Nous sommes heureux d’aller visiter la section française reconstituée par les soins de l’excellent homme, de l’excellent Français qu’est M. Chapsal. (Vifs applaudissements.) L’Exposition est tou- jours aussi belle qu’avant ; elle est votre œuvre, M. le président du comité exécutif, et vous pouvez en être fier. » Je bois à la Belgique, ce petit coin de la France et, en ma qualité de bon Français et d’ami de la Belgique, je lève mon verre à ceux qui représentent si brillamment ici notre pays. » A son tour, M. Bellan fut acclamé, et bientôt les convives se dirigèrent vers les pavillons des villes de Bruxelles et d’Anvers, dont M. Max, ses échevins et ses chefs de service, M. Devos et ses échevins, leur firent successivement les honneurs. Puis M. Chapsal dirige ses compatriotes vers la section française. Après une rapide prome- nade à travers les stands, tout le monde se trouve réuni dans le salon d’honneur. M. Chapsal, avec une éloquence prenante par sa simplicité, expose à ses hôtes ce qu’avait fait le commissariat général français pour reconsti- tuer intégralement la section au lendemain du 14 août. Et, révélant un fait ignoré, il rendit, aux acclamations de tous, un solennel hommage au baron Janssen qui, dans cette nuit sinistre, dirigea la manœuvre au pont du Solbosch, et dont les vaillants efforts sauvèrent la section française du désastre. Et, avec la modestie qui le caractérise, M. Chapsal reporta sur ses colla- borateurs tous les éloges dont il avait été l’objet. Ce qui n’empêcha pas M. Bellan de les lui réitérer et tous les assistants de l’acclamer une fois encore. Puis, par la nouvelle section de l’alimentation, nos visiteurs français passèrent à l’exposition coloniale où M. Schwob les reçut dans le salon LA VISITE DES CONSEILLEES MUNICIPAUX DE PARIS. d’honneur et salua ses hôtes. En leur nom, M. Bellan félicita chaleureusement M. Schwob, à l’activité duquel la participation coloniale fran- çaise doit sa brillante réussite à Bruxelles. A 5 h. 1/2, les conseillers municipaux quit- taient l’Exposition et rentraient en ville. L’ART BELGE AU XVII“ SIECLE II. - LA MAISON DU MAITRE. — TAPISSERIES, GRAVURES, ETC. Une première visite à la Maison du Maître nous a fait pénétrer dans l’intimité de la sei- gneuriale demeure. Nous avons vu les appar- tements discrets où la vie lentement se déroule dans une ambiance de bien-être et de luxe. Aujourd’hui, nous parcourrons les salles où les trésors sont jalousement gardés. Le palais va nous ouvrir les vastes galeries qui contiennent les collections de la gravure et du dessin, les halls dans lesquels se déploient, dans toute leur splendeur, les vieilles tapisseries flamandes. Nous entrerons donc dans le vaste salon d’honneur, dont l’heureuse conception harmo- nique est due à l’architecte Flaneau. C’est là que nous trouverons, suspendues au mur, les huit pièces de basse-lisse exécutées d’après Les cartons de Rubens. Elles repré- sentent l’histoire de Constantin. Le catalogue nous dit qu’elles furent prêtées par le Mobilier national de Paris et nous rappelle que « Rubens reçut la commande des cartons tandis qu’il tra- vaillait aux peintures qui retracent la vie de Marie de Médicis (Musée du Louvre). Le maître exécuta des esquisses qui furent reportées par ses élèves sur de grandes toiles d’après les- quelles on exécuta les tapisseries. » Il est intéressant de se rappeler les critiques qu’un antiquaire de l’époque de Rubens, Peiresc, adressa au peintre, le reproche qu’il lui fit «d’arquer les jambes de ses personnages au lieu de les faire droites selon l’usage ». La cri- tique est juste. On pourrait en formuler une autre et trouver que dans certaines de ces tapis- series, notamment dans, celles qui représentent le baptême et la mort de Constantin, la silhouette de l’empereur est un peu grêle, tandis que, con- stituant l’objet principal du groupe, il semble qu'elle dut être traitée avec plus d’ampleur. Mais quel sens de la composition en général, quel sentiment de la grandeur dans l'Apparition de la croix ou Le Mariage de Constantin! La Ba- taille du pont de Milvius accuse des réminis- cences michel-angelesques. Les deux hommes suspendus par les bras au mur du pont nous rappellent instinctivement les figures que le peintre des fresques du Vatican plaça dans son fameux /ncendie du Borgo. L’inspiration rubé- nienne se révèle dans d’autres détails, et d’une manière assez saisissante pour que la conception conserve son caractère et son originalité fla- mands. On admirera le groupement très heureux des personnages, la vie intense qui traverse le tableau tout entier, y jette une flamme, à la lumière de laquelle tout s’éclaire. On remarquera le curieux raccourci du guerrier à cheval qui commande Le pont. Ainsi constamment s’allie l’idée flamande et l’idée italienne par lesquelles l’art rubénien acquiert sa puissance. Nous quitterons la salle immense où semblent veiller dans leurs armures de fer de fiers guer- riers du temps jadis, veillant sur les splendeurs qui les entourent, montant la garde autour de la pensée rubénienne, toujours et partout vivante. Un escalier nous conduit au premier étage. Le long de ses degrés, de nouvelles tapisseries s’étalent, et vraiment elles ont belle allure. Elles nous rappellent un temps de magnificence déjà très éloigné du nôtre, où l’utilitarisme était inconnu. Ces vastes compositions exécutées dans le tissu avaient une valeur purement décorative. Leur place unique était les galeries d’un vaste palais, dont elles devaient rehausser le carac- tère grandiose. Et le sujet participait tout natu- rellemenit de l’ambiance dans laquelle il devait être produit. De même que la tragédie ancienne ne devait souffrir aucune mésalliance, nous en- tretenir uniquement des hauts faits des héros et des rois, de même, la tapisserie,' créée pour orner les demeures princières, devait reproduire les grandes scènes de l’histoire civile ou reli- gieuse. De l’emphase ne lui messeyait pas, puis- que l’héroïsme, le surhumain était sa carac- téristique principale, et le paysage lui-même prenait, sous l’inspiration de l’artiste créateur, pénétré de l’ampleur de son sujet, un aspect d’artificielle magnificence. La coloration de la tapisserie avait aussi sa note originale. Les tons mats alternaient avec les nuances éclatantes ; les unes faisaient valoir les autres. Dans la matité de la couleur nous retrouverons le luxe de la matière dont est faite la composition idéaliste. Il est nécessaire de nous rappeler que l’objet est décoratif, qu’il est constitué de laine et de soie, souvent rehaussé d’or, qu’en un mot, il porte la marque de l’objet manufacturé, l’indice du travail humain, et nous voyons très bien cette nécessité exprimée par cette matité des tons, dont se composent ordinairement les fonds. Mais l’artiste prendra sa victorieuse revanche en créant une composition pompeuse, en colorant vigoureusement de bleu ou de pourpre ou d’or la inatière glorifiée. Cette ordonnance est clairement indiquée dans la suite des tapisseries du XVIIe siècle, signées Leynien et Rydams, quï sont suspendues aux