Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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Nous sommes heureux d’aller visiter la section
française reconstituée par les soins de l’excellent
homme, de l’excellent Français qu’est M. Chapsal.
(Vifs applaudissements.) L’Exposition est tou-
jours aussi belle qu’avant ; elle est votre œuvre,
M. le président du comité exécutif, et vous
pouvez en être fier.
» Je bois à la Belgique, ce petit coin de la
France et, en ma qualité de bon Français et
d’ami de la Belgique, je lève mon verre à ceux
qui représentent si brillamment ici notre pays. »
A son tour, M. Bellan fut acclamé, et bientôt
les convives se dirigèrent vers les pavillons des
villes de Bruxelles et d’Anvers, dont M. Max,
ses échevins et ses chefs de service, M. Devos
et ses échevins, leur firent successivement les
honneurs.
Puis M. Chapsal dirige ses compatriotes vers
la section française. Après une rapide prome-
nade à travers les stands, tout le monde se
trouve réuni dans le salon d’honneur.
M. Chapsal, avec une éloquence prenante par
sa simplicité, expose à ses hôtes ce qu’avait fait
le commissariat général français pour reconsti-
tuer intégralement la section au lendemain du
14 août. Et, révélant un fait ignoré, il rendit,
aux acclamations de tous, un solennel hommage
au baron Janssen qui, dans cette nuit sinistre,
dirigea la manœuvre au pont du Solbosch, et
dont les vaillants efforts sauvèrent la section
française du désastre. Et, avec la modestie qui
le caractérise, M. Chapsal reporta sur ses colla-
borateurs tous les éloges dont il avait été l’objet.
Ce qui n’empêcha pas M. Bellan de les lui
réitérer et tous les assistants de l’acclamer une
fois encore.
Puis, par la nouvelle section de l’alimentation,
nos visiteurs français passèrent à l’exposition
coloniale où M. Schwob les reçut dans le salon
LA VISITE DES CONSEILLEES MUNICIPAUX DE PARIS.
d’honneur et salua ses hôtes. En leur nom,
M. Bellan félicita chaleureusement M. Schwob,
à l’activité duquel la participation coloniale fran-
çaise doit sa brillante réussite à Bruxelles.
A 5 h. 1/2, les conseillers municipaux quit-
taient l’Exposition et rentraient en ville.
L’ART BELGE AU XVII“ SIECLE
II. - LA MAISON DU MAITRE. — TAPISSERIES, GRAVURES, ETC.
Une première visite à la Maison du Maître
nous a fait pénétrer dans l’intimité de la sei-
gneuriale demeure. Nous avons vu les appar-
tements discrets où la vie lentement se déroule
dans une ambiance de bien-être et de luxe.
Aujourd’hui, nous parcourrons les salles où les
trésors sont jalousement gardés. Le palais va
nous ouvrir les vastes galeries qui contiennent
les collections de la gravure et du dessin, les
halls dans lesquels se déploient, dans toute leur
splendeur, les vieilles tapisseries flamandes.
Nous entrerons donc dans le vaste salon
d’honneur, dont l’heureuse conception harmo-
nique est due à l’architecte Flaneau.
C’est là que nous trouverons, suspendues au
mur, les huit pièces de basse-lisse exécutées
d’après Les cartons de Rubens. Elles repré-
sentent l’histoire de Constantin. Le catalogue
nous dit qu’elles furent prêtées par le Mobilier
national de Paris et nous rappelle que « Rubens
reçut la commande des cartons tandis qu’il tra-
vaillait aux peintures qui retracent la vie de
Marie de Médicis (Musée du Louvre). Le maître
exécuta des esquisses qui furent reportées par
ses élèves sur de grandes toiles d’après les-
quelles on exécuta les tapisseries. »
Il est intéressant de se rappeler les critiques
qu’un antiquaire de l’époque de Rubens, Peiresc,
adressa au peintre, le reproche qu’il lui fit
«d’arquer les jambes de ses personnages au
lieu de les faire droites selon l’usage ». La cri-
tique est juste. On pourrait en formuler une
autre et trouver que dans certaines de ces tapis-
series, notamment dans, celles qui représentent le
baptême et la mort de Constantin, la silhouette
de l’empereur est un peu grêle, tandis que, con-
stituant l’objet principal du groupe, il semble
qu'elle dut être traitée avec plus d’ampleur. Mais
quel sens de la composition en général, quel
sentiment de la grandeur dans l'Apparition de
la croix ou Le Mariage de Constantin! La Ba-
taille du pont de Milvius accuse des réminis-
cences michel-angelesques. Les deux hommes
suspendus par les bras au mur du pont nous
rappellent instinctivement les figures que le
peintre des fresques du Vatican plaça dans son
fameux /ncendie du Borgo. L’inspiration rubé-
nienne se révèle dans d’autres détails, et d’une
manière assez saisissante pour que la conception
conserve son caractère et son originalité fla-
mands. On admirera le groupement très heureux
des personnages, la vie intense qui traverse le
tableau tout entier, y jette une flamme, à la
lumière de laquelle tout s’éclaire. On remarquera
le curieux raccourci du guerrier à cheval qui
commande Le pont. Ainsi constamment s’allie
l’idée flamande et l’idée italienne par lesquelles
l’art rubénien acquiert sa puissance.
Nous quitterons la salle immense où semblent
veiller dans leurs armures de fer de fiers guer-
riers du temps jadis, veillant sur les splendeurs
qui les entourent, montant la garde autour de la
pensée rubénienne, toujours et partout vivante.
Un escalier nous conduit au premier étage. Le
long de ses degrés, de nouvelles tapisseries
s’étalent, et vraiment elles ont belle allure. Elles
nous rappellent un temps de magnificence déjà
très éloigné du nôtre, où l’utilitarisme était
inconnu. Ces vastes compositions exécutées dans
le tissu avaient une valeur purement décorative.
Leur place unique était les galeries d’un vaste
palais, dont elles devaient rehausser le carac-
tère grandiose. Et le sujet participait tout natu-
rellemenit de l’ambiance dans laquelle il devait
être produit. De même que la tragédie ancienne
ne devait souffrir aucune mésalliance, nous en-
tretenir uniquement des hauts faits des héros et
des rois, de même, la tapisserie,' créée pour
orner les demeures princières, devait reproduire
les grandes scènes de l’histoire civile ou reli-
gieuse. De l’emphase ne lui messeyait pas, puis-
que l’héroïsme, le surhumain était sa carac-
téristique principale, et le paysage lui-même
prenait, sous l’inspiration de l’artiste créateur,
pénétré de l’ampleur de son sujet, un aspect
d’artificielle magnificence. La coloration de la
tapisserie avait aussi sa note originale. Les tons
mats alternaient avec les nuances éclatantes ; les
unes faisaient valoir les autres. Dans la matité
de la couleur nous retrouverons le luxe de la
matière dont est faite la composition idéaliste.
Il est nécessaire de nous rappeler que l’objet est
décoratif, qu’il est constitué de laine et de soie,
souvent rehaussé d’or, qu’en un mot, il porte
la marque de l’objet manufacturé, l’indice du
travail humain, et nous voyons très bien cette
nécessité exprimée par cette matité des tons,
dont se composent ordinairement les fonds. Mais
l’artiste prendra sa victorieuse revanche en
créant une composition pompeuse, en colorant
vigoureusement de bleu ou de pourpre ou d’or
la inatière glorifiée.
Cette ordonnance est clairement indiquée dans
la suite des tapisseries du XVIIe siècle, signées
Leynien et Rydams, quï sont suspendues aux