ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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366 L’EXPOSITION DE BRUXELLES La visite des Conseillers municipaux de Paris Samedi après-midi est arrivée à Bruxelles une importante délégation du conseil municipal de Paris. Dimanche, vers midi, une longue file de landaus pénétrait dans l’Exposition et amenait LA VISITE DES CONSEILLERS MUNICIPAUX DE PARIS. à l’entrée de Bruxelles-Kermesse nos hôtes français. Et bientôt, autour des tables joliment fleuries du Chien-Vert, près de 200 convives étaient réunis sous la présidence du baron Janssen, aux côtés duquel on notait MM. Beau, Bellan, les membres du bureau du conseil municipal pari- sien et du comité exécutif de l’Exposition, les bourgmestres et les échevins des villes de Bru- xelles et d’Anvers, etc., etc. Le baron Janssen parla tout d’abord, et sa verve fut grande. Rarement, en effet, le maître toasteur qu’est le président du comité exécutif fut plus joliment inspiré. « Il y a quelques semaines, dit-il, un certain nombre d’entre vous, assis à cette même table, célébraient avec nous l’éclatant succès de la section française, sa richesse, son élégance, sa beauté souveraine ; vos compatriotes applaudis- saient en même temps l’Exposition de Bruxelles qui, au milieu de la sympathie des peuples, prenait son essor vers de triomphantes destinées. Je me rappelle — et ne les oublierai de long- temps — les paroles ou plutôt les explosions de cordialité qui marquèrent cette fête française où nos âmes fraternisèrent, au mépris peut-être du protocole et de l’étiquette, mais dans un immense besoin de nous dire les sentiments affectueux qui faisaient battre nos cœurs. » Quelques jours plus tard, la population pari- sienne faisait à notre jeune couple royal le plus chaleureux accueil ; vous-mêmes, messieurs, vous receviez avec une princière hospitalité les repré- sentants de notre magistrature communale, et nous apprenions avec joie que le conseil muni- cipal de Paris viendrait visiter bientôt notre capitale et son Exposition. » A peine avions-nous eu le temps de nous en réjouir qu’un effroyable malheur s’abattit, en pleine fête, en plein triomphe, sur cette cité internationale qu’un magnifique concours des peuples avait faite si vaste et si majestueuse. En quelques heures le teu dévora une immensité de merveilles qui étaient le fruit de plusieurs années de labeur, et l’Exposition de Bruxelles n’apparut plus que comme un bel oiseau blessé portant au flanc une plaie large ouverte. » Que fallait-il faire devant un tel désastre ? Laisser, comme Hamlet, se replier sur elle- même sa douleur lourde et dévorante et s’abîmer dans un silence pitoyable ? Nous ne l’avons point voulu ! Nous avons fait ce que nous im- posait le devoir, ce que nous dictait le patrio- tisme. Nous avons secoué l’accablement, nous nous sommes élevés au-dessus du malheur, pen- sant qu’en escaladant les ruines nous trouverions sur la hauteur un air plus vivifiant, peut-être des cœurs plus dilatés et des mains plus amies... Nous y avons trouvé nos compatriotes tout rem- plis de foi et d’enthousiasme, et nous avons vu venir à nous, la main tendue, la France et l’An- gleterre, jalouses toutes deux d’éclairer des cendres douloureuses d’un reflet d’humanité ! » Après les moments d’angoisse, messieurs, quelles heures de réconfort, d’admiration et de mâle attendrissement nous avons connues ^u milieu de la fièvre du travail et de la résurrec- tion ! Que de traits simples et beaux, et que nous ne pourrions oublier ! Je ne vous parlerai pas du magnifique élan de la Belgique, dont l’hon- neur national était impérieusement engagé. Mais quelle chevaleresque et quelle émouvante attitude que celle de la République française et de la Grande-Bretagne, dont l’entente cordiale s’affir- mait tout à coup dans un même mouvement de solidarité et de générosité ! » Sans murmurer une plainte, la nation bri- tannique, en moins d’un mois, a reconstitué ses trésors totalement détruits. » En moins de trois semaines, sans qu’aucun autre mot sortît de leurs lèvres que des paroles d’encouragement et d’affectueuse estime, M. Fernand Chapsal et ses dévoués collaborateurs ont réorganisé la galerie de l’alimentation et rendu sa magnificence première au prestigieux salon d’honneur de la France. » Il me déplaît de froisser une fois de plus la simplicité et la modestie de l’éminent commis- saire-général de la République française ; mais lorsqu’il vous accueillit, souriant, au seuil de cette Exposition de la France, qui est un des plus purs joyaux de notre splendide écrin inter- national, je ne pus m’empêcher de chercher la trace, sans la trouver, au travers de cette phy- sionomie sereine, des heures de lutte, d’angoisse et de fièvre que ce parfait galant homme avait vécues au lendemain du désastre. » Ah ! laissez-moi vous le redire, messieurs : aussi longue que soit ma vie, jamais je ne per- drai le souvenir des générosités que j’ai rencon- trées dans ces jours de deuil et de détresse. L’âme s’épanouit et s’exalte dans une telle atmo- sphère de fraternité, et l’on est tenté de s’écrier, avec le poète : Je connus mon bonheur et qu’au monde où nous sommes Nul ne peut se vanter de se passer des hommes, Et depuis ce temps-là, je les ai tous aimés ! » Aujourd’hui que la résurrection de l’Expo- sition de Bruxelles est superbement accomplie, sur les ruines relevées et rendues à leur splen- deur, il y a trois drapeaux qui flottent joyeuse- ment, célébrant à la fois la fin d’une dure épreuve et la fraternité des nations. Parmi ces trois drapeaux est celui de la France : Je m’in- cline avec une reconnaissance émue devant ses trois couleurs dans lesquelles notre nationalité naissante acclama jadis le réconfort et le salut, et je vous dis, messieurs, avec tout ce que inon cœur contient de gratitude, d’ardente sympathie et d’enthousiasme : Merci à la France ! Merci au peuple français! » Une brillante ovation salua ce toast prononcé avec une belle flamme d’enthousiasme et une chaleur communicative. Puis M. Bellan, le distingué président du con- seil municipal de Paris, prit la parole : « On est fier d’être Français, dit -il, messieurs, quand on constate les sympathies qui, de partout, vont à la France. Je vous remercie des paroles si cordiales, si vibrantes que vous venez de pro- noncer. Vous nous faites aujourd’hui, monsieur le président, les honneurs de votre Exposition. Vous avez parlé tantôt des blessures faites à celle-ci par l’incendie du 14 août, mais, tout à l’heure, en pénétrant dans vos jardins, nous n’avons plus aperçu les traces de l’événement auquel vous avez fait allusion. Vous avez raison de vous féliciter de l’effort accompli. On a dit que les expositions constituent des tournois paci- fiques ; c’est vrai, car les peuples ne s’y ren- contrent que pour fraterniser. Peu d’expositions ont obtenu le succès qu’a remporté l’Exposition de Bruxelles à laquelle est allé le concours de toutes les nations. » Nous sommes, quant à nous, heureux d’y venir, car cette visite nous donne l’occasion de rencontrer les bons amis que vous êtes. La France — permettez-moi de le rappeler — a donné à la Belgique quelque appui dans un moment douloureux. Aujourd’hui nous sommes heureux de vous exprimer nos sentiments d’ami- tié et de fraternité. Quand nous nous rendons à l’étranger, nous sommes toujours heureux de rencontrer des compatriotes. Mais en Belgique nous nous considérons toujours comme chez nous.