Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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tylène, au moyen des sels mercuriques neutres,
qui, en solution, le transforment en aldéhyde
éthylique avec régénération constante des sels
mercuriques, l’aldéhyde éthylique obtenue étant
transformée en alcool correspondant par hydro-
génation, au moyen des amalgames alcalins, et
étant, à cet effet, recueillie soit par dissolution
dans l’eau, soit par fixation sur un bisulfite. On
rectifie ensuite l’alcool obtenu par les procédés
ordinaires.
De tous ces alcools de différentes origines
ceux de fruits peuvent être pour ainsi dire
employés sans aucune rectification, c’est-à-dire
concentration épurée. Mais la rectification des
alcools est actuellement poussée avec tant de
perfection par les procédés et les appareils mo-
dernes que tous les alcools peuvent acquérir les
qualités des alcools de fruits. S’ils en diffèrent,
c’est plutôt par la pureté absolue, qui peut être
bien supérieure à celle des alcools naturels de
fruits. Aussi peut-on dire, à l’encontre des idées
généralement admises, que les alcools industriels
ont la blême valeur, quand ils sont bien préparés,
que les alcools naturels. Leur emploi s’est d’ail-
leurs généralisé et ils entrent indifféremment
les uns et les autres dans la fabrication des plus
fines liqueurs.
Toutefois, les alcools de grains (maïs, riz,
orge, seigle, froment) jouissent de la faveur du
public, a cause de la qualité qu’ils acquièrent en
vieillissant. Les alcools de betteraves, de figues,
de mélasse gardent souvent quelque odeur qui
rappelle leur origine. Ils sont difficiles à recti-
fier. L’alcool industriel parfaitement rectifié doit
rester absolument stable en vieillissant.
Le rôle de l’alcool dans une liqueur, un vin,
un apéritif est comparable à celui que joue, en
parfumerie, le musc : il fixe les saveurs, met
en relief l’harmonie et la suavité des arômes.
Revenons-en aux procédés de fabrication. On
sait que la transformation des matières sucrées
en alcool se fait sous l’influence d’un ferment,
qui appartient à la classe des saccharomyces.
Ces matières, nous les avons énumérées tout à
l’heure au 20 et au 30.
C’est du côté de la fermentation que la dis-
tillerie a fait le plus de progrès dans ces der-
nières années. De la brasserie, les principes de
Pasteur ont pénétré dans la distillerie. Le choix
de la race de levure à employer et son accli-
matation au milieu sucré, sont des questions
d’une très grande importance.
On donne aussi une grande importance à la
lutte contre les infections bactériennes, dans la-
quelle on emploie soit les antiseptiques chi-
miques (acide fluorhydrique, formol, etc.), soit
la stérilisation préalable des moûts par l’ébul-
lition. C’est à ce dernier mode que l’on tend à
donner la préférence, estimant qu’il vaut mieux
prévenir que guérir. On procède de manière à
n’avoir qu’un seul appareil à levains, assez
grand, pour que, à intervalles réguliers, une,
deux et même trois fois par vingt-quatre heures,
on puisse en soutirer un levain pur, suffisam-
ment riche en organismes acclimatés et actifs
pour servir directement à faire lever tout le jus
d’une grande cuve de fermentation. Toutes les
précautions prises contre les contaminations per-
mettent d’obtenir des levains purs, du même
appareil, pendant plus d’un mois.
On doit au docteur Calmette l’idée de cultiver
la levure sur de larges plateaux plats, sur les-
quels le moût est continuellement remonté par
un émulseur à air comprimé stérilisé. On réalise
ainsi l’aérobiose de Pasteur, recommandée pour
revivifier les levures. Le stérilisateur d’air se com-
pose d’un filtre à coton, enfermé dans un auto-
clave à vapeur, de telle sorte que l’on peut
stériliser, le coton de temps en temps sans au-
cune manoeuvre délicate. L’aérobiose donne tant
APPAREIL DISTILLATOIRE CHINOIS.
La bassinoire en bronze, contenant les jus, est enfermée dans un cube de maçonnerie, contenant le foyer. Un cône
cuvelé qui surmonte la bassinoire reçoit les vapeurs alcooliques, dégagées par la chaleur du foyer. Ces vapeurs
trouvent issue par un petit bec ouvert au sommet du cône, et elles rencontrent à la sortie l’ouverture du tube de
bambou, contre les parois duquel l’air les condense et le liquide formé s’écoule dans le récipient.
d’activité à la fermentation qu’un nouveau levain
se trouve reformé par ce système toutes les six
heures.
Ces renseignements donnés sur l’alcool et ses
levures, voyons ce qu’il y a de nouveautés cor-
respondantes dans la machinerie distillatoire. Le
principe de la distillation peut être ainsi gros-
sièrement exposé. Etant donnés les jus fermentés
portés à l’ébullition, des vapeurs s’en dégagent
à l’échappement ascensionnel desquelles on offre
une tuyauterie compliquée, qu’elles envahissent.
La partie la plus fine des vapeurs monte le plus
haut, dans la partie de tête des appareils, et là
se condense, dans des éprouvettes, s’amasse en
liquide qui est l’alcool fin, de bon goût. Tenez
note de cette observation : plus l’alcool est re-
cueilli au sommet plus il est fin.
Mais les vapeurs qui travaillent dans la tuyau-
terie ne renferment pas seulement de l’alcool
bon goût, elles sont chargées d’huiles lourdes,
d’huiles légères, d’éther et contiennent aussi
l’alcool moyen et l’alcool mauvais goût. Tous
ces produits secondaires, tertiaires, etc., méritent
aussi d’être recueillis, après séparation. Dans les
anciens appareils, cette séparation nécessitait des
opérations successives de reprise des matières.
Il n’en est plus de même. Partant de ce principe
que les substances liquides confondues se super-
posent dans un ordre que déterminent leurs
densités respectives, on a pu construire des ap-
pareils distillatoires qui recueillent à la fois et
pendant tout le temps d’une fabrication continue
indirecte des moûts.
Des améliorations ont été introduites dans la
disposition des calottes qui garnissent les pla-
teaux intérieurs des appareils de distillation.
Sans entrer dans des détails inutiles aux pro-
fanes, nous dirons pour les intéressés, qui nous
comprendront suffisamment, que les anciennes
calottes gagnent à être remplacées par un mo-
dèle nouveau, où l’adjonction d’une infinité de
traits de scie dans le pourtour de la calotte, dite
calotte peigne, lamine en quelque sorte la vapeur
emprisonnée qui cherche à sortir, produisant
ainsi une rnolécularisation parfaite.
On a imaginé des méthodes destinées à mettre
en évidence — incontestable — le degré de raf-
finage des alcools. Parmi les meilleures, la Régie
du monopole des alcools en Suisse croit pouvoir
recommander l’analyse au permanganate. Elle
estime que cette méthode fournit des résultats
extraordinairement précis et dans nombre de cas
beaucoup plus sûrs que le jugement d’un dégus-
tateur consommé...
Enfin, signalons une évolution également dans
le goût du public en matière d’alcool. Actuel-
lement, le genièvre, extrait du « vin de moût »,
après avoir connu une immense fortune, dont
particulièrement la Hollande a largement pro-
fité, voit décroître la faveur publique, qui préfère
un produit plus neutre, de goût et d’arome moins
caractéristiques.
La question si connue : l’alcool est-il, oui ou
non, un aliment ? cette question, scientifique-
ment, se pose toujours. Le commissariat général
du gouvernement semble y avoir répondu, en
tout cas provisoirement, avec sagesse en classant
l’alcool et ceux de ses dérivés qui se consom-
ment dans l’alimentation.