Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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murailles de la grande galerie du premier étage.
Elles se rapportent à différents épisodes de la
vie de Numa Pompilius. Rien n’est plus pitto-
resque et plus noble tout à la fois que ces
grandes compositions où tant de majesté s’allie
à un sens si précis de la vie. Examinons, par
exemple, la première, qui représente Numa fer-
mant les portes du temple de Janus et faisant
enlever tous les appareils de guerre. Le roi,,
accompagné des gens de sa suite, contemple le
spectacle qui s’offre à ses yeux des soldats ro-
mains traînant sur de lourds chariots les armes
désormais inutiles. C’est un véritable tableau,
plein de mouvement, d’animation, et rien, dans
le détail, nous allions dire dans le réalisme, ne
nuit au caractère épique de la scène.
Une autre tapisserie encore, prêtée par le
garde-meubles français et signée du nom du
peintre flamand Van der Meulen, nous exprime
cette idée de majesté et de puissance. Le roi
Soleil y est représenté à cheval, prêt à partir
pour de nouvelles victoires.
C’est l’art triomphant qui resplendit dans
toutes ces œuvres où l’humanité imprime à
l’objet matériel, au meuble pour ainsi dire, son
idéal et sa pensée pompeuse.
Redescendons le grand escalier d'honneur ;
traversons les salles du milieu social. Voici une
salle très claire, où sont réunies les gravures
de l’époque rubénienne. Il est superflu de ré-
péter encore combien fut grande l’influence du
peintre de la Descente de croix sur les graveurs
du XVIIe siècle. Rubens avait la fierté de son
talent. Il savait que la gravure répandrait ses
œuvres, qu’elle les populariserait. Il craignait
qu’on le trahît. Aussi surveillait-il de très près
le travail des burinistes. Il s’adressa à Sout-
mann, et quand il douta de l’habileté de celui-ci,
il se tourna vers Lucas Vorstemann, qu’il forma
selon ses goûts. Lorsque la mort le priva de
ce consciencieux artiste, Rubens choisit comme
graveur le célèbre Paul Pontius. En lui Rubens
avait trouvé un disciple averti et Pontius un
maître de prédilection dont il allait, par le
burin, glorifier l’œuvre. En trois cadres sont
réunies les gravures de Paul Pontius. Il en est.
une qui parmi toutes lés autres s’impose. Nous
voulons parler de ce magnifique Christ crucifié,
dit au coup de poing, parce que les anges en-
tourant le Christ poursuivent les démons de
leurs poings menaçants.
Les deux Bolswert, graveurs de l’école
d’Utrecht, Boèce Uyttéma et Schelderic Uyttéma
perfectionnent l’œuvre de leur prédécesseur. La
gravure rubénienne atteint ici un style inégalé
jusqu’ici. Qu’on examine, pour s’en convaincre,
l’Entrée à Gand de l’archiduc Léopold-Guil-
laume, d’après Erasme Quellyn. La correction
est parfaite. Le buriniste interprète l’œuvre du
peintre en artiste compréhensif et s’élève jusqu’à
lui.
Nous ne quitterons pas cette salle, où tant
d’œuvres remarquables sollicitent notre attention,
sans admirer les magnifiques eaux-fortes de van
Dyck, où les traits des peintres contemporains
de l’artiste nous sont vigoureusement rappelés.
Au premier étage, non loin de la galerie où
sont suspendues les splendides tapisseries repré-
sentant les épisodes de la vie de Numa Pompi-
lius, s’ouvre une petite salle discrète, presque
isolée et perdue dans le palais immense. C’est
là que nous trouverons les dessins des maîtres.
Dans l’œuvre d’un grand peintre, le dessin tient
une place importante. N’est-ce pas lui qui est
à la base de l’art pictural, et certains dessins
de Raphaël ou de Léonard de Vinci ne nous
procurent-ils pas une émotion incomparable ?
Nos peintres de la grande époque nous ont
laissé, eux aussi, des dessins remarquables. Pour
s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil
sur cette collection de dessins qui réunit les
noms de Fyt, de Snyders, de Rubens, de Van
Dycli et de Jordacns. Il y a là un Faune pressant
des raisins, qui est certainement une des plus
belles œuvres sorties du crayon de Rubens.
Les organisateurs de cette belle exposition
ont voulu nous présenter un ensemble complet
de la production artistique du siècle de Rubens.
Eparses un peu partout dans les salles du palais,
nous remarquons quelques œuvres de la sculp-
ture, trop rares à notre gré. Il en est d’ivoire,
de marbre et de bronze. Le talent charmant de
François Øuquésnoy se rappelle à nous par un
délicieux Amour endorm:, celui du Bruxellois
François Bossuyt par une Mort d’Adonis. Lucas
Faidherbe est là aussi avec la Vierge et l’Enfant,
Arthur Quellyn le Vieux avec le Christ bénissant.
Dans la rotonde, par laquelle le nouveau pa-
lais du Cinquantenaire pénètre dans les jardins
verdoyants, qu’on dirait tracés à l’antique pour
former un vis-à-vis charmant à une demeure
seigneuriale, nous verrons de curieux documents
de l’époque d’Isabelle. Une thèse académique,
un livre à la reliure ciselée comme une œuvre
d’art, un manuscrit précieux jauni par le temps,
ne sont-ce pas là de menus objets qui parlent à
notre esprit et nous évoquent les goûts raffinés
du maître qui aima toutes les belles choses et
orna sa demeure des plus nobles pierres de
l’antiquité ?
Arthur De Rudder.
INFORMATIONS DIVERSES
Chez le Président du Comité exécutif.
Un déjeuner anglo-français a été offert ven-
dredi dernier par le président du comité exécutif
et la baronne Janssen en leur château de Wol-
vendael.
Parmi les convives le ministre d’Angleterre
et Mme Hardinge, lord Lytton, M. et Mme Win-
tour, sir et lady Spilleman, le ministre et Mme
Hubert, MM. Gody, Storms, baron de Dieu-
donné, Keym, van der Burch, Reyntjens, Ravené,
Beau, Chapsal, Dedet, M. et Mme Raoul van den
Bulcke, MM. Faure et Sicard.
Déjeuner superbe. Pas de toasts, mais un
joyeux entrain justifié par la reconstitution com-
plète et si belle de l’Exposition.
La fête des Commissaires généraux.
La fête organisée par les commissaires-géné-
raux des divers pays exposant à Bruxelles « pour
remercier la Belgique de son hospitalité géné-
reuse », aura lieu le 24 octobre, au théâtre de la
Monnaie.
La représentation, à laquelle seront invitées
toutes' les personnalités officielles de l’Exposi-
tion, comprendra un acte d’Hérodiade, un acte
d’Orphée avec le ballet des « Ombres heureuses »
et un acte de la Tosca.
A l’issue de la représentation, une sauterie
avec raoût aura lieu au foyer.
La distribution des récompenses.
C’est définitivement le 18 octobre qu’aura lieu
la distribution solennelle des récompenses aux
exposants. La cérémonie aura lieu dans le grand
hall du Palais du Cinquantenaire. Elle com-
prendra, notamment un défilé de travailleurs des
diverses industries.
Les commissaires-généraux seront placés aux
côtés de la tribune royale.
Cette fête nécessitera un crédit de 50,000 fr. ;
25,000 fr. sont accordés par le gouvernement et
25,000 fr. par le comité exécutif. Le hall du
Cinquantenaire sera aménagé spécialement, par
SECTION BELGE. — JOSUÉ DUPON. — LE CALVAIRE DES VIEUX CHEVAUX.
les soins des architectes Acker et Serrure, en vue
de cette fête qui promet d’être brillante et à
laquelle tous les exposants seront invités.
Les vieillards des Hospices.
Jeudi, six cents braves vieux et bonnes vieilles
de nos hospices furent conduits, en voitures
spéciales des tramways, à l’Exposition.
M. Bosquet, président du comité de la foire, et
les membres de celui-ci les pilotaient.
Tout d’abord ils firent le tour de Bruxelles-
Kermesse et à 4 heures ils étaient, dans la
grande salle de banquet du Chien-Vert, les hôtes