Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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£EXPOSITION DE BRUXELLES
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l’Exposition de Milan, le„pavillon des Arts déco-
ratifs, mais fut circonscrit à ce pavillon, grâce
aux larges espaces qui le séparaient des autres,
espaces qui permettaient très aisément les ma-
nœuvres de protection.
A l’avenir, cette protection des constructions
voisines devrait s’étendre au pavillon même, et
les architectes auraient à prévoir leur construc-
tion de manière à la diviser en plusieurs com-”
partiments « étanches », si je puis m’exprimer
ainsi.
Prenons un pavillon de 2,000 mètres carrés
de superficie. Il pourrait être divisé en quatre
compartiments de 500 mètres, chaque compar-
timent isolé de ses voisins par une cloison en
matériaux incombustibles. Les baies de ces cloi-
sons seraient armées de portes de tôle glissant
automatiquement ou par un procédé très simple.
A défaut de ces portes, les baies seraient pro-
tégées par un rideau d’eau qui se mettrait en
action par manœuvre ou automatiquement au
moyen de plombs fusant à un certain degré. Ce
même rideau serait établi au sommet des cloisons
incombustibles et fonctionnerait de la même ma-
nière.
On m’objectera que le système de construction
en charpentes de bois ou de fer empêcherait le
fonctionnement efficace de ce système qui n’est
pas une innovation, car il est installé dans tous
les établissements industriels de quelque impor-
tance. Evidemment, le feu en consumant les
bois de charpente ou en tordant les fers amè-
nerait la chute des tuyaux « arroseurs » si le
constructeur ne prévoyait pas, à la division des
secteurs, la construction d’une ferme incombus-
tible soit en béton armé, soit en fer recouvert
d’une matière anticalorique et inattaquable par
le feu. Ces fermes et ces cloisons devraient avoir
assez de stabilité pour rester debout malgré la
destruction des parties de construction les avoi-
sinant.
L’éclairage solaire d’en haut devrait être sup-
primé et ne pourrait se faire que latéralement.
Il éviterait le placement de ces velums d’un
aspect si laid et qui offrent un si bel élément
au feu. L’éclairage latéral rendrait aussi la pé-
riode estivale moins désagréable à l’intérieur des
pavillons et, pour protéger les objets exposés
d’une lumière trop vive, on pourrait prévoir
comme pis aller des toiles glissant sur tringles,
mais rendues incombustibles.
Ce qui serait le plus rationnel, ce serait de
prévoir des baies en verre métallifié enchassé
en des encadrements de fer. Ces baies sont à
l’abri total du feu et ne laissent passer qu’une
lumière douce et tamisée. Inutile d’ajouter que
vers l’intérieur des pavillons l’aspect un peu
« usine » de ces baies pourrait être élégamment
corrigé par des vitraux et des motifs de déco-
ration. Les toitures étant faites de matériaux
durs, à l’exclusion complète des produits bitu-
més, seraient à l’abri des flammèches et l’effet
de celles-ci serait encore rendu plus nul par la
disparition des lanterneaux qui cèdent trop faci-
lement et forment ainsi une voie toute tracée au
feu.
Je ne m’étends pas ici sur les autres mesures
de précaution, bouches d’incendie, pompiers, sur-
veillance, etc., elles sont connues et sortent du
cadre un peu technique que j’ai voulu donner à
ces notes. Reste l’électricité, qui constitue un
danger très grand dans les expositions, où elle
domine sous forme d’énergie et de lumière. Il
est rare qu’un incendie provienne de la source
d’énergie, car ses câbles sont généralement sou-
terrains et bien isolés, mais il n’en est malheu-
reusement pas de même de la lumière et avec
la nécessité qui va en augmentant de faire beau,
de faire de l’orgie de lumière, le danger ne
fera que croître, Aussi, pour y parer, faudra-t-il
prendre des mesures exceptionnelles et créer un
matériel spécial pour éclairage et illumination.
Il faudra, avant tout, que tous les fils soient
logés en des tubes protecteurs et que les archi-
tectes et les ingénieurs prévoient dans leurs
projets les dispositifs utiles pour que les appa-
reils lumineux soient en contact avec des maté-
riaux durs et non avec des staffs et des bois
qui cèdent au moindre travail de l’électricien,
rompant ainsi l’isolement de l’installation élec-
trique. L’expérience de l’Exposition de Bruxelles
est concluante à cet égard et la note des frais
de dégâts occasionnés par la circulation des
SECTION ALLEMANDE. — HANS UNGER.
« MÈRE ET ENFANT. »
électriciens est énorme. Il s’agit donc de modi-
fier les méthodes de construction et, au point
de vue plus spécial de l’électricité, il ne faudra
pas améliorer, mais modifier radicalement.
La construction des pavillons isolés permettra
encore l’organisation facile du sauvetage des
objets exposés et la sortie rapide du public par
des portes nombreuses ménagées dans les parois
extérieures et cédant sous une poussée intérieure
un peu forte. J’ai vu, à l’Exposition franco-
anglaise de Londres, fonctionner ce système de
portes d’une manière parfaite à l’aide d’un mé-
canisme simple et très solide.
Très isolés également devront être les bureaux
de l’exposition là où gît son âme, là où tra-
vaillent ceux qui ont assumé la grande mission
de l’organiser et de la conduire à bien. Ce sera
la construction dont tout l’extérieur sera fait de
matériaux durs et qui sera édifiée comme le sont
les maisons d’habitation, avec le minimum de ce
qui peut être attaqué par le feu. Il ne faut pas
que toute 1 histoire et la documentation d’une
exposition, fruit de tant de labeur, puissent dis-
paraître en quelques minutes et que le travail
du passé ne soit plus là pour édifier celui de
l’avenir.
Il faut que la leçon du feu soit utile et effi-
cace; il faut que du désastre de Bruxelles,
aujourd’hui en voie de réparation, grâce à l’ad-
mirable et intelligente énergie de nos amis et
des exposants, qui seront les nôtres demain,
naissent des mesures préventives qui seront for-
mulées par les techniciens d’exposition et que les
organisateurs s’engageront à appliquer.
L’auteur de ces lignes n’a pas la prétention
de tracer une voie, mais bien d’indiquer quelques
points de repère qui pourraient être utilement
discutés.
N’appartiendrait-il pas à la Fédération inter-
nationale des comités permanents des expositions
de provoquer, dans une de ses prochaines réu-
nions, la constitution d’une commission spéciale
chargée d’étudier cette question importante du
feu et de lui faire rapport sur les mesures qu’il
conviendrait de prendre ?
La prochaine Conférence internationale de
Berlin, à côté des questions d’organisation, de
réglementation, de récompenses, etc., ne pour-
rait-elle inscrire à son programme cette question
« du feu », qui mérite bien d’être discutée comme
un des plus importants problèmes d’exposition
à résoudre ?
(Bulletin officiel du Comité belge
des Expositions â l’étranger.)
Les conférences.
M. Max Hochdorf, rédacteur à la Berliner
Tageblatt, a donné mercredi dernier, à la section
allemande, une conférence ayant pour titre :
« Impressions germano-belges ».
M. Max Hochdorf a fait remarquer que si les
ecrivains belges ont été parfois influencés par
certains auteurs allemands, la littérature d’outre-
Rhin a subi, à son tour, l’influence de Maeter-
linck et de Verhaeren.
Parlant plus spécialement des influences ger-
maniques, M. Hochdorf a montré que certaines
œuvres de Maeterlinck se rattachaient à l’inspi-
ration de Novalis. Le mysticisme de l’un procède
de celui de l’autre.
Verhaeren a emprunté à Herder une idée qu’il
a heureusement développée dans son œuvre et
qui est en quelque sorte une « encyclopédie du
travail ». L’auteur du Cloître connaît d’ailleurs
et tient en haute estime les philosophes alle-
mands.
On doit se féliciter de cette harmonie qui s’est
réalisée dans le domaine des lettres et des arts.
Elle consolide 1 autre, celle qui doit se produire
sur le terrain pratique, de l’économie et de la
vie sociale.
Cette conférence a obtenu un vif succès.
*
* *
M Firmin Vanden Bossche a parlé jeudi, à
I Exposition, des rapports de la presse et de la
littérature en Belgique. Ce fut un très intéres-
sant résumé de l’histoire de nos lettres.
L’orateur rappelle que l’union ne se fit pas
sans quelque difficulté. Les critiques belges,
MM. Frédéric, Tardieu, Hymans, boudèrent
d’abord. Très bravement les revues firent la
guerre aux journaux et ceux-ci cédèrent. Les
graves et austères critiques allèrent à Canossa.
Les littérateurs ne gardèrent pas rancune de
ce conflit, et, pour sceller le pacte d’amitié, ils
se firent journalistes a leur tour. Cette union
fut féconde.
La critique se fit personnelle. Elle comprit son
rôle. Ce rôle, cette mission plutôt, est très haute.
La probité est une des plus belles qualités. Elle
doit juger les œuvres qui lui sont soumises,
s écarter également de l’éloge mal approprié et
de l’abatage systématique.
En terminant, M. Firmin Vanden Bossche
traça quelques silhouettes de critiques: celles
de M. Georges Rency, de M. Dumont-Wilden,
de M. Eugène Glibert, de M. Victor Kinon.