Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
LES JARDINS VUS DU PALAIS DES FÊTES (NOUVELLE SECTION ANGLAISE).
LE NICARAGUA
M. le comte Ward, qui fut diplomate dans di-
verses capitales européennes, a dit de la répu-
blique latine et sud-américaine du Nicaragua
qu’elle est « la partie du globe habitable qui
a mérité le plus d’attirer l’activité humaine sous
toutes ses formes, en raison de ses richesses
naturelles restées, jusqu’à ce jour, inexploitées ».
Il m’a paru que les organisateurs de la parti-
cipation nicaraguayenne à l’Exposition ont pré-
tendu nous donner le plus éloquent témoignage
de l’authenticité de cette élogieuse déclaration.
On sait que des troubles politiques violents
ont agité en ces derniers temps la république
qu’a cessé de gouverner le président déchu, le
général Zelaya. Nous avons enregistré ici les
échos tumultueux des événements qui ont modifié
la direction des affaires publiques et se sont
répercutés jusqu’au Honduras, à Costa-Rica et
au Vénézuéla. Ils n’étaient point faits pour aider
dans leur tâche pacifique ceux qui, au loin, tra-
vaillaient à démontrer les richesses et à prouver
les ressources des 133,650 kilomètres carrés de
pâturages, de plantations, de forêts, de mon-
tagnes traversés par le Rio Coco, le Rio Negro,
le Rio San Juan, la rivière Bluefields et le Rio
Grande, le cours d’eau le plus profond qui soit
connu, et baignés par deux lacs dont l’un per-
mettrait aux flottes réunies du monde entier
de manœuvrer à l’aise.
Néanmoins, l’œuvre menée à bien sous la di-
rection de M. Léon Vallez, consul-général et
commissaire-général du Nicaragua près l’Expo-
sition de Bruxelles, mérite tous les éloges et nous
édifie lumineusement sur l’avenir d’un pays in-
contestablement privilégié. Si le demi-million
d’habitants répartis sur l’énorme superficie de la
république constitue un chiffre des plus restreint,
il y a lieu d’en tirer la conclusion que, par la
pénurie même de sa population, cette région
opulente et fertile offre à la main-d’œuvre et
aux capitaux européens des débouchés abondants
et fructueux. Sous ce rapport comme sous beau-
coup d’autres, le Nicaragua occupe une toute
première place parmi les pays d’avenir de l’Amé-
rique centrale.
*
* *
Le pavillon, simple et coquet, qui abrite les
produits nicaraguayens a été édifié dans un des
endroits les plus riants de l’Exposition. 11 se
détache, tout blanc, sur le fond de verdure de la
foret voisine, et le fronton ouvragé de sa façade
pavoisée se reflète dans le pittoresque étang de
la propriété Steens.
JL LÉON VALLEZ,
Consul général de Nicaragua. — Commissaire général.
Ce pavillon est la reproduction fidèle d’une
quinte, c’est-à-dire d’une maison de plaisance
telles qu’en possèdent dans la campagne les ha-
bitants aisés de Léon, de Granada, de Managua,
de Rivas ou de Masaya, les quelques villes dissé-
minées entre l’Atlantique et le Pacifique, au
pied de la Cordillère.
La quinta est entourée d’une terrasse couverte
aux piliers de bois de laquelle s’accrochent des
plantes grimpantes, tandis que sur le sol s’épa-
nouissent des spécimens variés de la flore tropi-
cale. Pendant quelques mois, bananiers, figuiers,
palmiers, cacaoyers, ficus, maïs, cannes à sucre,
agaves, lauriers, bambous ont pu résister à la
rigueur de notre climat morose.
Sur les parois de cette galerie, comme à l’inté-
rieur du pavillon, de nombreuses vues de sites
urbains ou champêtres, de haciendas, c’est-à-
dire d’exploitations agiicoles, de iincas, c’est-à-
dire de plantations de caféiers, documentent ha-
bilement le visiteur. Le même souci de méthode
et de renseignement se manifeste à propos des
échantillons innombrables de la faune, de la
flore et des produits du pays.
Je ne cacherai peut-être pas que la façon
dont on a mis sous les yeux du visiteur les
spécimens chatoyants des merveilleux oiseaux
des tropiques inspire un sentiment un peu mélan-
colique. Pourquoi s’être borné à déposer l’une à
côté de l’autre, couchées sur une aile ou sur
le ventre ou sur le dos, leurs petits yeux clos,
leurs frêles pattes recroquevillées, ces bestioles
aux plumages éclatants, aux aigrettes neigeuses,
aux panaches diaprés, aux gorges soyeuses ? Ces
cadavres froids et raides sont plus lugubres de
se parer des couleurs les plus brillantes de l’arc-
en-ciel. En leur restituant par un empaillage
facile I aspect, le geste, la forme qu’ils eurent
durant leur vie, brève mais joyeuse, sous des
cieux enchanteurs, on eût prêté un charme, arti-
ficiel peut-être, mais séduisant, à ce coin du
pavillon. Et c’eût été une suggestive évocation
de la forêt tropicale que peuplent des hôtes