ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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390 L’EXPOSITION DE BRUXELLES multicolores allant du minuscule colibri au ma- jestueux quetzale, celui-là que l’on nous montre couché sur un large chapeau de pita. Ce quetzale est le bel oiseau farouche, jaloux de sa liberté au point qu’il meurt aussitôt qu’il est capturé. De cette étrange et rare sensibilité le Guatémala a fait un sym’bole et dans ses armes le quetzale paraît comme la vivante allé- gorie de l’inaltérable soif d’indépendance. PAVILLON DU NICARAGUA. La collection des produits de la faune nicara- guayenne comprend aussi des dépouilles pré- cieuses de reptiles ; des carapaces de tortues prêtes pour ouvrager les riches ustensiles d écaille et ces objets eux-mêmes incrustés de filigranes d’or ; des peaux brutes, des peaux tannées, des peaux façonnées en chaussures, en lanières, en fournitures de sellerie. * * * Aux forêts immenses, on a demandé leurs bois les plus rares, bois d’ébénisterie, de carrosserie ou de teinture : le palissandre, le roble, le guili- guiste, l’acajou, le cèdre, le granadillo, l'ébène, le mangle, le sycomore, le bois de corail. Ou bien les plantes médicinales, les pins, les lianes à caoutchouc qui sont exploités sur une vaste échelle. On n’en peut malheureusement pas dire autant des inépuisables richesses minières de ce sol privilégié. Elles attendent encore le vaste et pra- tique réseau de communications qui les lancera sur tous les marchés du monde ; l’or, l’argent, le cuivre, le plomb et meme la houille, les trésors des carrières sont à la merci de ceux qui vou- dront ou qui pourront les transporter jusqu’aux ports de l’un des deux océans. Mais, dans l’état actuel du développement éco- nomique de ces régions fortunées, c’est aux ri- chesses agricoles que vont les seuls soucis des planteurs indigènes ou immigrés. Le café est le principal article d’exportation du Nicaragua. Les caféiers se chiffrent actuel- lement là-bas par un total de 30 millions de plants en production. M. Louis Layrac, consul de Belgique à Managua, expose une très belle collection de cafés cultivés à différentes alti- tudes : café en oro (décortiqué), café en per- gamino (parche gardant sa pulpe), café en cé- réza (en cerise, c’est-à-dire les deux grains jux- taposés demeurant enfermés dans l’enveloppe ex- térieure). Ailleurs des tresseurs de pailles fines confec- tionnent ces blancs, légers et souples « panamas » auxquels nos élégants attachent un si grand prix. Les arachides sont la ressource de certains autres, qui les transforment notamment en tour- teaux fort appréciés pour leur richesse en ma- tières nutritives. Comme le caféier, le cacaoyer est cultivé sur une vaste échelle. Les grands chocolatiers fran- çais Menier exploitent à eux seuls le domaine du Valle-Menier, dont les 7,5°° hectares sont figu- rés, dans le pavillon du Solbosch, sur une élo- quente carte murale dressée par M. l’ingénieur Paul Lévy. Le sucre de canne et la vanille, le çoton, le riz, les noix de corozo, cet ivoire végétal dont sont faits les durs boutons de nos vêtements, les baumes, les citrons, le maïs, les graines fari- neuses et oléagineuses les plus diverses, le blé, le tabac même, les oranges, les ananas, les limons, les piments, les mangues, les frijoles ou haricots de toutes nuances atteignent sous ce climat idéal des rendements sans rivaux. Des rapports de spécialistes sérieux et docu- mentés relèvent la multiplicité et la valeur des plantes médicinales, dont les plus utilisées sont la salsepareille, le jalap, le croton, l’ellébore, la condurango, la belladone, le quassier, le gin- gembre, le copahu, l’aloès. M. Léon Valiez, qui depuis près de quarante ans exporte au Nicaragua les produits belges et a fondé dans Managua, la capitale, un musée commercial très achalandé, est parvenu à réunir des échantillons de presque tous ces témoignages de l’activité des nationaux industrieux dont il gère les intérêts dans notre pays, tout en défen- dant là-bas les nôtres. * * * Enfin, une place à part doit être réservée à deux des produits les plus abondants et du rap- port le plus riche que fournit la culture des sols fertiles des rives du Rio Grande et des lacs. Je veux parler de la banane et de la noix de coco. « La culture des bananiers, ai-je lu dans un rapport technique, surpasse en rendement l’ex- ploitation de la mine d’or la plus riche en pleine production. On estime que onze mois après plan- tation la première récolte de bananes est prête pour être vendue et l’on évalue a au moins 1,250 francs l’hectare les bénéfices d’une plan- tation pour la première année, les résultats des années suivantes étant en progression ascen- dante. » Or, comme pour justifier le bien-fondé de ces optimistes assertions, les organisateurs de la par- ticipation nicaraguayenne à l’Exposition de Bru- xelles ont mis sous nos yeux le détail de l’utili- sation multiple de cet arbre généreux, de ses fleurs, de ses fruits, tel que l’a exposé M. Désiré Pector dans son ouvrage : Les Richesses de l’Amérique centrale. Le tronc vert du bananier sert d aliment aux bestiaux ; les tiges, les fibres des feui les dessé- chées forment des textiles de grande valeur ; les feuilles se transforment en pâte à papier, sont consommées en fourrage, utilisées comme embal- lage,.servent à couvrir les toits des cabanes. Les fleurs se mangent en salade ; le fruit frais se mange cru ; sa pulpe est donnée en nourriture aux volatiles de basse-cour ; sa sève est un sou- verain astringent et étanche les hémorragies les plus rebelles ; sec, le fruit se mange encore ; cristallisé dans du sucre il est une délectable friandise. Devenu farine, il se prend en potage, se mue en amidon. Cette farine, grillée, donne une boisson savoureuse ; fermentée, celle-ci de- vient mousseuse à l’égal du plus petillant des champagnes. Enfin, le jus du fruit et des tiges est traité sous forme de vinaigre ; il adopte les principes et les qualités des meilleurs aroma- tiques. Quelle plante renferme autant et de si diverses richesses ? Et quel avenir peut-on attendre d’une culture qui répond à un pressant besoin, puisqu à elle seule l’Angleterre consomme, à l’heure actuelle, chaque année plus de 7 millions de régimes de bananes, chaque régime se compo- sant d’environ 250 gousses. * * * Mais la noix de coco, ce fruit populaire plutôt dédaigné chez nous malgré l’incontestable saveur de sa pulpe solide et si blanche, ne le cède guère à la banane. Sans nous arrêter aux ressources que de frustes sculpteurs en tirent pour fabriquer des jicaras et des huacales, c’est-à-dire des vases et des plats souvent artistement ornés et tournés, consignons les usages du coco : son coprah fournit une huile utilisée en savonnerie, dans l’industrie alimen- taire et l’éclairage; le tourteau engraisse le bétail; la fibre sert pour cordages, brosses, balais, matelas, tapis, calfatage des navires ; le tissu desséché entre dans la fabrication écono- mique des confiseries. Coupée en deux, la noix sert à polir les parquets ; elle est aussi un excel- lent combustible, voire un ustensile de ménage. Crues ou cuites, les pousses se mangent ; les fleurs donnent du sucre ou des tisanes pecto- rales. Fermenté, le coco devient de l’alcool et du fumeux « arack » ; les feuilles nourrissent le bétail, se tressent en nattes, en corbeilles, en chapeaux. Le bourgeon bouilli a la saveur du chou ; les racines du cocotier sont diurétiques et fébrifuges...* * * En attendant qu’il exploite les minerais dont sont gonflés les flancs de ses montagnes, le Nicaragua peut suffire à l’activité de son négoce en fournissant de bananes et de noix de coco les marchés exigeants du monde entier... Paul André.