ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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396 L’EXPOSITION DE BRUXELLES elles exposent un type de matériel de campagne à tir rapide. Ce sont ici des canons de 75, modèle 1909, du système Deport. Des essais en ont été faits en Turquie, en Angleterre et ont donné, m’assure-t-on, les meil- PROJECTILES DE RUPTURE, SEMI-RUPTURE, SHRAPNELS, ETC. leurs résultats. La Russie va, à son tour, expéri- menter ces pièces, dont la particularité précieuse est de ne nécessiter de la part du servant les opérations du chargement que pour le premier coup d’une série. Une fois celui-ci parti, le départ des coups suivants est obtenu par le réar- mement de l’appareil de fermeture de la culasse et l’éjection des douilles, provoqués tous deux sous l’effet du fonctionnement d’un coin récu- pérateur. Ce mécanisme très précis permet d’atteindre à une vitesse, extraordinaire pour un canon de campagne, de trente coups à la minute ! A Châtillon et Commentry, comme ailleurs, on a ménagé l’effet, toujours sûr, que provoque sur le visiteur la vue des segments de calotte en acier coulé ou forgé pour tourelles terrestres. Ce sont des fragments éraflés, creusés, perforés par les projectiles comme si ceux-ci n’avaient eu qu’à entrer dans une matière plastique et souple. * ** Mais nous n’avons vu jusqu’ici que du matériel fini, prêt au tir ou ayant tiré déjà. Les Forges de Douai et de Conzon ont eu l’excellente idée de nous initier aux phases successives de la fabrication de ces engins redoutables. Nous pou- vons donc voir là des tubes appropriés pour les canons de 75 de l’artillerie française, des manchons de frêtage, des arbres et des rotors pour torpilleurs et turbines de cuirassés, d’autres pièces détachées pour toutes lesquelles les essais réglementaires ont été effectués à la Fonderie nationale de Bourges. De meme, les Borges de Douai exposent, à côté des obus en acier de semi-rupture qu’elles confectionnent, les résultats balistiques fournis par les tirs de recette effectués par la Commis- sion d’expériences de Gavres. Et tout cela montre quelle science formelle, quelle exactitude mathématique président à l’or- ganisation terrifiante des méthodes et des moyens decouverts par l’homme pour tuer son prochain. * D’autres usines françaises exposent du matériel de guerre dans cette galerie si bien ordonnée, si imposante à l’œil et avenante à la fois, au seuil de laquelle, après avoir ravagé tant de ri- chesses et de merveilles, le feu vint s’éteindre au Soir récent de la catastrophe. Ce sont surtout des projectiles de tous sys- tèmes et de tous calibres que l’on peut voir altères dans les stands. Ce sont aussi des explo- sifs et des artifices, parfois quelques spécimens de plaques de blindage, de quartiers de cuiras- sements. Nous ne pouvons faire une énumération qui serait sans intérêt. Nous nous bornerons à attirer 1 attention sur les échantillons d’obus présentés par la Société métallurgique de l’Ariège. Ces CANON DE 210mm SUR AFFUT DE COTÉ. obus ont été utilisés dans des tirs de polygone. On les a recueillis ensuite. Eh bien! malgré qu’ils aient eu à entamer ou à traverser des buts resistants, malgré qu’ils aient eu à supporter CANON DE CAMPAGNE DE 75mm A TIR RAPIDE. des efforts d’une puissance énorme, malgré la poussée des gaz de déflagration de la charge de poudre, malgré l’intense chaleur à laquelle ils ont été soumis, ces masses de fonte ou d’acier n’ont subi que des déformations à peine per- ceptibles. Les polissures que l’on avait imposées au métal ont été évidemment ternies, oxydées et les ceintures de cuivre sont broyées. On sait que Les projectiles, depuis que l’usage des canons rayés s’est généralisé, possèdent, dès leur sortie de l’âme, un mouvement très rapide de rotation sur leur axe propre. Ce mouvement leur permet d’acquérir, dans l’air qu’ils vrillent littéralement, une vitesse plus grande et dans le bois, la terre, les murs, le fer des buts qu’ils frappent, une pénétration beaucoup plus considérable. Cette rotation est obtenue par l’action des rayures hélicoïdales intérieures du canon sur des cein- tures de cuivre en saillie à la partie postérieure des obus et des shrapnels. Quand ceux-ci ont servi à un tir, ces ceintures portent les pro- fondes empreintes des déchirures produites par l’action des rayures. C’est à peu près à ce seul indice que l’on se rend compte de l’utilisation des spécimens intéressants exposés par la Société métallurgique de l’Ariège. Paul André. L’ART BELGE AU XVII SIÈCLE IV. — LES DISCIPLES DU MAITRE. — VAN DYCK. Avant de quitter la Flandre brumeuse pour l’Italie ensoleillée, Van Dyck s’arrêta, dit-on, dans un petit village du Brabant, à Saven- them. Ce devait être la courte étape d’un long voyage. Ce fut un séjour attendri. L’artiste se fixa en cet endroit. Aux pieds d’une Omphale d’auberge, cet Hercule du pinceau peignit un tableau plein de noblesse, le Saint Martin par- tageant son inanteau. Ceci est la légende. Mais pourquoi ne pas la conserver, puisqu’elle carac- térise si heureusement le peintre, sa tendresse, son émotion et sa grâce ? Rubens avait exalté l’humanité dans la force et dans l’action ; Van Dyck la peignit dans la souffrance et dans la passion. L’un compléta l’autre, afin que la Flandre exprima le cycle tout entier de la pensée et qu’après avoir eu toutes les énergies elle eut toutes les délicatesses. Il est, certes, curieux de songer que ce fut au pays des Breughel, des Brauwer et des Van Craesbeeck que naquit un des artistes les plus affinés de tous les temps. Mais nous compren- drons cependant qu’il dût en être ainsi si nous nous rappelons que ce pays fut aussi celui des Memlinck, des Van Eyck, des Mabuse, en qui tant de tendresse et tant de native distinction furent réunies. Nous avons dit que Van Dyck excella à peindre la douleur et la passion. En est-il un plus carac- téristique exemple que ce Calvaire de la cathé- drale de Malines ? Rubens nous eut montré dans un tableau de ce genre le sublime mystère de l’homme-Dieu expirant et la tristesse de la nature en deuil de son créateur. Van Dyck exprime une douleur, une souffrance, un drame. Auprès de la croix, Marie se tient debout. Elle a dans le regard, dans toute l’attitude de son corps l’aspect tra- gique des veuves. C’est une femme que traverse une de ces grandes tristesses devant lesquelles l’âme humaine se courbe, comme abattue. Cette faculté de faire naître et se développer Le drame semble particulière à Van Dyck. Ces tableaux religieux nous offrent tous ou presque tous de ces scènes douloureuses et tendrement émues, où nous sentons palpiter la souffrance et crier la détresse. Ils sont groupés, ces per- sonnages, dans une attitude qui semble les faire participer à la sombre tragédie où les âmes palpitent et se crispent dans la douleur. Mais ces tableaux religieux, dans lesquels une si vibrante passion se révèle, ne sont qu’une partie, presque inférieure, de son œuvre. Il excella surtout à retracer les traits de la phy-