Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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provient de l’ensemble de toutes les machines à
vapeur de l’Exposition. Après que les vapeurs
compressées par les pistons ont fait ressort pour
actionner les machines, ces vapeurs redevien-
nent, comme on sait, de l’eau, en passant par le
condensateur. La quantité d’eau qu’il faut à cette
légion de machines est trop importante pour la
perdre, puisque l’eau se paie. Donc, on la re-
cueille, des pompes l’élèvent vers le réfrigérant,
elle s’y refroidit, s’y régénère, s’y épure de
l’huile entraînée, et retourne aux machines, aux
chaudières, d’où leur cycle recommence.
On fera au réfrigérant une visite fertile en
impressions étranges et qui pourra, au besoin,
pour le visiteur, lui tenir lieu de bain turc.
Nous tournant vers les terrains vagues, nous
apercevons un nouveau colosse, plus gigantesque
que les précédents. Il s’annonce de loin comme
un navire, le drapeau hollandais flotte à son
faîte auprès d’une cheminée, et, c’est toute la
figure d’un steamer, une sorte de transatlantique,
surélevé sur des pylones de maçonnerie. La ma-
chine est, en effet, une construction navale, qui
porte le nom évocateur et somptueux de drague
laveuse d’or. Elle profile sur le ciel, d’un côté
la chaîne immense de ses bacs collecteurs ; au
centre sa machinerie, extraordinairement robuste,
et son énorme tambour laveur, et à l’autre extré-
mité le plan incliné de son élévateur. Elle est
destinée à flotter sur les rivières aurifères, dont
elle arrache le fond sableux et pierreux avec
ses bacs de fer de sept pieds cubes chacun. Les
TRÉPAN DE FORAGE.
boues et sables aurifères et minerais sont hissés
sur la chaîne montante et déversés dans le tam-
bour, lequel est un cylindre rotatif, percé de
trous, dans l’intérieur duquel fonctionnent, pen-
dant la rotation, trois lances puissantes d’eau,
qui délaient le produit de l’extraction. Par des
pertuis, sable, or, minerais, s’écoulent et tombent
dans des bacs latéraux, pendant que les pier-
railles, retenues dans le tambour, dégringolent
vers l’issue inférieure, où elles sont recueillies
dans les plateaux de l’élévateur, qui, emportés
sur la chaîne sans fin, déversent leur contenu
à l’arrière de la drague.
Nous avons dit que sable, or, eau tombaient
sous le tambour dans des bacs latéraux. Qu’y
deviennent-ils ? De ces bacs, ils se répandent
en nappe sur d’autres plateaux couverts de tapis
de cocos revêtus de grilles de fer, qui ressem-
blent assez bien à un filet rigide étendu. Par
suite de la pente, l’eau et le sable s’écoulent,
tandis que les corps résistants s’accrochent aux
reliefs du filet de fer, où on les recueille, pour
les trier à la main, car dans ces résidus se
trouve l’or.
C’est, comme on voit, un travail de colosse :
arracher les terres du fond des eaux et trier les
rochers. Mais la machine qui l’exécute est un
bon géant, comme tous ceux, d’ailleurs, que nous
avons rencontrés au cours de cette promenade.
Je disais dans un précédent article que la
Belgique seule avait organisé à l’Exposition un
compartiment spécial réservé au matériel mi-
litaire, aux armements, aux équipements, aux
divers administrations et services ressortissant
à l’armée. Il ne faudrait pas en conclure que les
autres pays n’ont rien exposé dans cet ordre
d’idées belliqueux. Si les commissariats géné-
raux n’ont installé nulle part une participation
officielle et méthodique, les firmes industrielles
ne se sont pas fait faute d’envoyer à Bruxelles,
mais à titre uniquement commercial et privé,
des échantillons importants de leur fabrication.
Les usines françaises sont principalement re-
présentées ; l’Allemagne, et notamment des mai-
sons célèbres comme celle de Krupp, se sont
en général abstenues. *
* *
La Compagnie des forges et aciéries de la
Marine et d’Homécourt expose un canon de
70 millimètres à tir rapide qui doit nous inté-
resser surtout parce qu’il présente plus d’ana-
MONTAGE DE CANONS DE 305mm EN TOURELLE.
L’ART MILITAIRE
logie avec le canon de 75 millimètres à tir
rapide dont viennent d’être dotées nos batteries
de campagne.
L’un et l’autre ont un bouclier de protection
des servants, une bêche de crosse assurant la
fixité de l’affût pendant le tir, un frein de retour
automatique en batterie, une lunette de pointage
de mécanisme fort ressemblant. Il n’est pas
jusqu’à la couleur dont la pièce et les accessoires
sont peints qui, bien qu’un peu plus pâle pour
la française, n’approche du même gris bleuté.
Le caisson enfin est identique, pourvu comme
le nôtre, d’une clé de réglage des fusées à temps,
mais il possède, en plus, un ingénieux dispo-
sitif de renversement.
Ces usines, mieux connues du monde militaire
sous la firme d’usines de Saint-Chamond, furent
d’ailleurs des participantes les plus sérieuses aux
épreuves exigées pour la fourniture récente de
notre nouveau matériel d’artillerie. Il y a vingt
ans, elles armèrent plus d’une coupole de nos
forts de la Meuse.
C’est un de ces cuirassements perfectionnés
pour deux canons de 12 ou de 15 centimètres
que l’on peut voir, du reste, dans le stand des
Forges et Aciéries d’Homécourt, réduit avec une
précision remarquable, à l’état de modèle, amu-
sant et mignon comme un jouet déliçat.
Et le contraste est piquant de ce minuscule
mécanisme en miniature et du formidable engin,
si simple et si souple pourtant, qu’est tel canon
de bord de 120 millimètres, dont le fût impres-
sionnant allonge ses quatre ou cinq mètres
d’acier bruni pointé vers quelque hypothétique
et lointain blindage...
Tout autour de ces pièces de résistance sont
élégamment disposés les multiples calibres des
obus et des cartouches, toute la pâture de fer,
d’acier et de feu des ogres voraces aux gueules
largement ouvertes. Et comme pour donner
l’édifiant et terrifiant spectacle de leur puis-
sance, d’énormes plaques d’épais métal exhibent
les plaies béantes que leur ont faites ces pro-
jectiles dont certains, des obus de rupture de
marine, par exemple, exposés là, atteignent un
poids de 760 kilogrammes pour un diamètre de
42 centimètres.
Quand on considère la force de projection
nécessaire pour envoyer de pareilles masses à
des kilomètres de distance, on n’est plus étonné
de voir quelle énergie et quelle solidité doivent
offrir les moindres détails des mécanismes. Il
n’en faut pour preuve que l’énormité de ce res-
sort à boudins qu’on nous montre et qui, destiné
à un affût de tourelle cuirassée, peut supporter
une charge d’aplatissement de 19,500 kilos.
*
* *
Les Forges de Châtillon et Commentry ont
souvent rivalisé avec les usines de Saint-Cha-
mond. Comme celles-ci, elles coopèrent à l’ar-
mement de nos ouvrages à coupoles.
Comme celles-ci, et dans un stand tout voisin,
SECTION FRANÇAISE.
LE GRAND HALL DE LA MÉTALLURGIE.