ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES au milieu une vasque ornée de gracieuses figures représentant des êtres mi-femmes et mi-grif- fons ? Oui, délaissons cette vasque et appro- chons-nous de cette autre où une aimablé fillette, aux reins élégants, du milieu de l’eau nous IW DRAGUE. tourne le dos, parce que, voyez-vous, de l’autre côté de sa personne on la devine un peu nue. Elle s’occupe au> puéril plaisir de faire enrager une grenouille, peut-être altérée, que de ses doigts délicats elle retient par la patte au bord de l’eau. Elle est muette, cette jeune fille de pierre, et cependant, au milieu du silence, en- tendez-vous chanter ? C’est la vasque qui chante ! L’eau où dorment les calmes nénuphars se dé- verse dans une vasque plus petite, mais elle ne s’écoule pas sur la bordure de pierre en frage cristalline recourbée, comme à l’ordinaire ; non, elle passe perle à perle par des orifices ménagés dans la pierre et tombe en traits qui ne sont ni des filets ni des gouttes, mais ressemblent à la fuite pressée des perles d’un collier rompu, et il se fait que leur chute et leur nombre sont si har- monieusement combinés qu’il en résulte dans l’atmosphère calme, sur la surface limpide de la vasque, une chanson. Les délicats iront se promener par là et rêve- ront au chant des sirènes. Quelques-uns se sou- viendront peut-être, à ce moment, de cette autre merveille, la montagne qui chante, près de Tal- y-Llyn, au Pays de Galles. Cette montagne est comme une conque qui recueillerait tous les LES GODETS DE LA DRAGUE LAVEUSE D’OR ARRACHANT LE LIT AURIFÈRE DE LA RIVIÈRE. bruits de la contrée pour en former, par les interférences des ondes sonores, un chant har- monieux, une voix unique, coupée d’éclats et de silences. A ces délicats, comme aux autres, nous leur souhaitons l’esprit varié d’Henri Laserre, lequel disait : « Rien de ce qui est humain ne m’est etranger. » Aussi nous allons, continuant notre promenade, les mener devant l’objet de rêveries d’un autre genre : une grande machine, dont le corps est d’acier, les dents de diamants noirs, et qui, plongeant un trépan dans les entrailles de la terre, nous apporte de 1,800 mètres de pro- fondeur les marbres, les grès, les terres vierges que n’ont jamais foulés nuis pas humains et qui renferment les secrets de la planète. Que Les curieux s’orientent, pour trouver cette machiné, vers les antennes dressées de la télé- graphie sans fil, qui pourront leur servir de phare. Ils trouveront, auprès, un bâtiment de bois, surmonté d’une éminence dont l’aspect tient le milieu entre le moulin et le clocher d’une église. Entrez, montez sur une plate-forme et regardez au-dessous de vous, dans l’intérieur de ce clocher. De tout en haut pend une énorme poulie, à laquelle est attachée une robuste tige de fer, grosse comme le biceps d’un homme fort. Cette tige de fer s’allonge vers le bas, pé- nétré dans le sol, au moyen d’une couronne rota- tive, garnie de diamants noirs, qui mordent, à mesure que la couronne tourne, et auxquels rien ne résiste, ni le grès, ni le porphyre, ni le marbre ; la tige d’une telle machine peut s’en- foncer dans Les couches géologiques du sol jus- qu’à des profondeurs qui ont déjà atteint parfois plus de 1,800 mètres. Aux termes des lois minières en vigueur dans la plupart des Etats allemands jusqu’en 1907, la personne qui démontrait La première à l’Admi- nistration des mines l’existence d’un minéral re- cherché, dans son gisement naturel, avait droit à l’octroi gratuit de la concession et du droit d’exploitation. Avec un tel appât, il arrivait que plusieurs industriels vinssent s’installer en con- currence sur le même terrain, et l’on peut sup- poser quel acharnement animait chacun d’eux, pour obtenir plus vite que son concurrent la preuve géologique que l’appareil de sondage devait ramener à la surface de la terre. Dans ces conditions, les appareils de sondage firent des progrès étonnants, sous le rapport de la rapidité du montage sur place autant que sous celui de la perfection des instruments. Depuis 1907, la victoire n’est plus à tout venant, pourvu qu’il arrive le premier. La plu- part des Etats confédérés d’Allemagne ont fait une loi, en vertu de laquelle l’exploitation de toutes les zones non concédées est réservée à l’Etat. De la tour de forage, le promeneur curieux, continuant sa visite aux colosses méconnus, se dirigera de là vers une chose immense, à l’aspect de gigantesque tonneau, qui ne paie de mine ni par la forme ni par la couleur, qui est noire. Ces parois qui s’élèvent et qui à l’état normal doivent, au contraire, disparaître sous terre, for- ment la cuirasse de fonte, rajustée, renforcée, boulonnée, du pourtour intérieur d’un puits. On sait ce qu’il en a fallu d’années, de recherches, de dépenses, pour enfin arriver à pouvoir creuser dans la terre, impunément, de larges et pro- fondes excavation«, soit aux fins de recueillir les eaux du so’, soit de pénétrer jusqu’aux richesses exploitables des entrailles de la terre. Que de catastrophes ! Que d’ensevelis ! Ne passez pas indifféremment auprès de ce puits. Trop robuste, grossier, difforme, terne jusqu’au noir, ne vous laissez pas influencer par ces frustes dehors. Au même titre que les turbulentes, brillantes et bruyantes machines, il est une expression du progrès, à laquelle s’ajoute beaucoup d’huma- nité. Allons de là derrière le hall des machines. Nous y trouverons le Réfrigérant. C’est une large, longue et haute construction, quelque chose comme une immense cheminée de bois à la base rectangulaire, énorme. C’est une che- minée, en effet, mais par où ne sortent que des vapeurs d’eau, de vastes nuages qui planent avant de se disperser. Un ruissellement fort et continu vous donnera déjà vaguement l’idée du travail qui s’opère dans un réfrigérant. Montons le haut escalier et entrons. Une buée emplit tout l’espace, bouche à la vue l’extrémité de ce singulier domaine, où règnent des eaux bruyan- tes, cent cascades s’écoulant à la fois, et cette buée vous enveloppe et monte vers le ciel obs- curci. Au bout du bâtiment, où vous parvenez sur des ponts de planches, un torrent d’eau chaude à 45 degrés se déverse. Il remplit des rigoles de bois, suspendues, percées de trous, d’où l’eau fumante s’échappe et se brise sur une multitude d’obstacles qui ont pour but de l’épar- piller, de la refroidir et de l’aérer. Quelle est cette eau ? d’où vient-elle ? Elle TOUR DE SONDAGE.