Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L'EXPOSITION DE BRUXELLES
pris tant d’extension, le nombre des partici-
pants s’est tellement amplifié, que le palmarès
est devenu un volume, dont la simple lecture
au cours d’une séance publique serait elle-même
chose matériellement impossible.
» C’est dire que la proclamation de quelques
diplômes, qui aura lieu dans un instant, pré-
sente un caractère purement symbolique. Il
s’agit de rappeler, par une manifestation solen-
nelle, qu’une exposition consiste avant tout dans
un concours entre producteurs.
» Certes, l’exposant cherche à se faire con-
naître des foules de plus en plus compactes qu’il
voit défiler devant son stand ; mais il tient non
moins vivement à recevoir une récompense en
rapport avec le mérite de sa participation.
» Déterminer ces récompenses, dont la réper-
cussion sur le terrain des affaires peut être
considérable, constitue, ai-je besoin de le faire
observer, une mission importante et délicate
entre toutes. Le jury de l’Exposition de Bru-
xelles, dont les membres furent recrutés parmi
l’élite des producteurs de tous les pays, s’ac-
quitta de cette tâche difficile avec une compé-
tence et une impartialité qui, sans aucun doute,
placeront ses sentences au-dessus de toute dis-
cussion.
» Que tous les lauréats de cette joute pacifique
reçoivent mes compliments les plus chaleureux.
Le témoignage que le jury leur a décerné n’est
pas une vaine formule, mais un document dont
personne ne niera ni la haute valeur ni l’ab-
solue sincérité.
» Je félicite particulièrement la glorieuse pha-
lange des titulaires du diplôme de grand prix.
La plupart d’entre eux, je le sais, avaient déjà
remporté antérieurement cette éminente distinc-
tion. Mais qu’importe ! En matière d’exposition,
il n’est pas exact de dire que celui qui n’avance
pas recule. Dans toutes les branches de l’acti-
vité humaine, le progrès est si général et si
rapide que le fait de conserver son rang démon-
tre à lui seul un mérite sans cesse grandissant.
» Mais, si les expositions universelles et inter-
nationales demeurent essentiellement des con-
cours, nul ne contestera qu’avec le temps leur
portée ne se soit singulièrement élargie.
» Chaque nation participante ne s’inspire pas
seulement de l’intérêt de ses industriels, de ses
agriculteurs, de ses négociants, considérés indi-
viduellement ; elle cherche en quelque sorte à se
rendre un hommage à elle-même, en faisant
ressortir avec éclat toutes les forces vives dont
elle dispose.
» Déjà, aux expositions précédentes, certaines
catégories de producteurs s’étaient ralliés à une
conception moins individualiste, en se groupant
en collectivités. Grâce à l’impulsion éclairée et
persévérante de messieurs les commissaires-gé-
néraux, ainsi que des commissions organisa-
trices, cette tendance s’est considérablement
accentuée à Bruxelles. Non seulement nous
avons vu les collectivités se multiplier et appor-
ter dans l’aménagement de leurs stands res-
pectifs un bon goût et un luxe inconnus
jusqu’alors, mais, dans la section belge, aussi
bien que dans la plupart des compartiments
étrangers, elles sont devenues à leur tour de
simples éléments d’une vaste synthèse, d’un en-
semble méthodiquement coordonné, destiné à
mettre en relief la vitalité, l’activité et l’avenir
de tout un peuple !
» Il faut reconnaître que, envisagée à ce point
de vue, l’Exposition de Bruxelles se présente à
chaque nation participante comme une œuvre
éminemment patriotique et qu’il en est particu-
lièrement ainsi pour la Belgique, qui en prit
l’initiative.
» Aussi personne ne s’étonnera-t-il des au-
gustes et précieux appuis que cette manifestation
gigantesque recueillit dès le début et qui entraî-
nèrent l’adhésion unanime et enthousiaste du
Parlement, des autorités locales et de l’opinion
publique.
» C’est également du patriotisme le plus pur
et le plus désintéressé que s’inspirèrent les
hommes dévoués et avertis qui assumèrent l’or-
ganisation générale de l’entreprise. Il m’est
agréable de leur rendre ce témoignage.
» Avons-nous épuisé les divers aspects des
expositions ?
» Pas encore. Il reste l’influence qu’elles
exercent sur le maintien et le resserrement des
bons rapports internationaux.
» Le temps n’est plus où les peuples se ren-
fermaient dans un isolement ombrageux. Avec
l’extension des échanges commerciaux et l’en-
chevêtrement des intérêts matériels qui en est
la conséquence, une mentalité nouvelle s’est ré-
pandue à travers le monde. Il en résulte chez
toutes les nations non seulement un besoin plus
impérieux de paix et de concorde, mais encore
le désir sincère de se rencontrer et de joindre
leurs efforts dans des œuvres d’intérêt commun.
» Or, quelle collaboration plus bieniaisante et
plus féconde qu’une exposition où chaque peuple
s’efforce de faire connaître les résultats de son
activité propre ?
» Je n’y aperçois pas seulement un inappré-
ciable enseignement, un stimulant énergique vers
le mieux-faire. Dans le coudoiement quotidien
de tant d’hommes accourus de tant de pays
divers, bien des préventions tombent, bien des
malentendus se dissipent, bien des sympathies
se nouent. On se connaît mieux, on s’estime
davantage et déjà, par delà les différences de
races, de croyances et de nationalités, nous
voyons s’affirmer partout, prodrômes sublimes
de l’unité morale de tous les peuples, le même
culte pour les œuvres enfantées par le travail et
le génie de l’homme, la même foi ardente et
inébranlable dans le progrès de la civilisation !
» Dans quelques jours les portes de l’Exposi-
tion de Bruxelles se fermeront.
» Les palais somptueux, où tant de merveilles
s’offrirent à l’admiration des foules innombra-
bles, seront livrés au pic du démolisseur, ce
pendant que, dans la forêt prochaine, l’automne
fera tomber les feuilles mortes.
» Mais pourquoi nous arrêter à cette pensée
mélancolique ?
» De même que le fruit survit à la fleur, la
gloire récoltée ici par tant de nations et par
tant de producteurs subsistera ! Ce qui restera
aussi c’est le souvenir d’un succès sans précé-
dent en Belgique, d’une manifestation triom-
phale et grandiose, digne de prendre rang dans
le cycle prestigieux des expositions mondiales !
De vifs applaudissements saluent cette péro-
raison et le Roi serre la main du ministre.
Le Palmarès.
Le duc d’Ursel s’avance sur l’estrade et donne
lecture du palmarès.
C’est des mains de MM. Beernaert et Janssen
que le Roi et la Reine reçoivent, aux applaudis-
sements de l’assistance les diplômes de grand-
prix qui leur ont été décernés par le jury.
Et, à leur tour, MM. Beernaert et le baron
Janssen, au milieu d’une interminable ovation,
reçoivent des mains du Roi le diplôme de grand-
prix également. Et le Roi félicite longuement
le baron Janssen.
Au nom des ministres — qui obtiennent aussi
un grand-prix, — M. Schollaert vient saluer le
Roi qui le complimente.
Le souverain remet ensuite le même diplôme
aux commissaires-généraux, aux présidents des
commissions étrangères, au duc d’Ursel, à MM.
Gody et Storms ; enfin à MM. Keym et van der
Burch. Et l’assistance salue d’une large ovation
ces trois derniers noms ; mais elle la prolonge,
indescriptible, en l’honneur de l’homme modeste
qui s’appelle Acker, que le baron Janssen a dû
aller chercher dans le coin où il s’était caché
et qu’il a amené de force devant le souverain.
Voici, dans sa suite détaillée, le palmarès lu
par le duc d’Ursel :
DIPLÔMES SPÉCIAUX.
Le Jury supérieur des Récompenses, dans sa
séance de clôture du 10 septembre 1910, a
décerné :
A. — Un diplôme de Grand Prix.
A Sa Majesté Albert, Roi des Belges, Haut
Protecteur de l’Exposition universelle et
internationale de Bruxelles en 1910;
A Sa Majesté Elisabeth, Reine des Belges,
Haute Protectrice de l’Exposition des Tra-
vaux de la femme ;
A Son Altesse Madame la Comtesse de Flandre,
Présidente d’honneur du Groupe II (Œu-
vres d’art) ;
A Son Altesse Royale Madame la Princesse Clé-
mentine de Belgique, Présidente du Groupe
XII (Arts décoratifs) ;
A M. le Vicomte Simonis, Alfred, Président du
Sénat ;
A M. Cooreman, G., Président de la Chambre
des Représentants ;
A M. Schollaert, F., Ministre des Sciences et
des Arts, Président du Conseil des Mi-
nistres ;
A M. Hubert, Arm., Ministre de l’Industrie et
du Travail ;
A M. De Lantsheere, Léon, Ministre de la
Justice ;
A M. Davignon, J., Ministre des Affaires étran-
gères ;
A M. Berryer, Paul, Ministre de l’Intérieur ;
A M. Liebaert, J., Ministre des Finances ;
A M. Helleputte, G., Ministre de l’Agriculture
et des Travaux publics ;
A M. de Broqueville, Ministre des Chemins de
fer, Postes et Télégraphes ;
A M. le Lieutenant-Général Hellebaut, J., Mi-
nistre de la Guerre ;
A M. Renkin, J., Ministre des Colonies ;
A M. le Baron Descamps, F., ancien Ministre
des Sciences et des Arts ;
A M. Delbeke, A., ancien Ministre des Tra-
vaux publics ;
A M. Beernaert, A., Ministre d’Etat, membre de
la Chambre des Représentants, Président
de la Commission supérieure de patronage
de la Section belge, Président du Jury su-
périeur ;