Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
rudimentaires des ancêtres, la besogne ardue
des carriers pharaons, le labeur précis et leste
des mineurs d’aujourd’hui guidant les puissantes
foreuses d’acier.
La fabrique d’explosifs et de cartouches Allen-
dorff, de Schoenebeck sur Elbe, a envoyé des
échantillons et des documents initiant aux mérites
de ses récents produits brevetés, le trinol et la
AFFUT DE COUPOLE A 2 CANONS DE 15 CENTIMÈTRES.
triplastite, nouvelles charges d’obus, dont le pre-
mier sert surtout à remplacer les explosifs bri-
sants, si périlleux à manier et à conserver, et
cependant employés jusqu’ici presque exclusi-
vement : l’acide picrique et le fulmi-coton.
*
* *
Comme les constructeurs français, certains usi-
niers allemands ont exposé des pièces métal iques
absolument remarquables. Citant notamment les
plaques de blindage et les écrans de protection
dont les Aciéries Bismarckhütte nous montrent
l’état après des essais de résistance aux projec-
tiles. L’envoi de tout un lot de canons de fusils
avant qu’ils soient ouvragés ne manque pas non
plus d’intérêt.
Mais les célèbres usines Ehrhardt ont la parti-
cipation la plus importante.
C’est d’abord un lot de projectiles et de fusées,
et principalement tous engins construits dans le
dessein d’effectuer des tirs contre les ballons
libres ou captifs.
Les ingénieurs militaires de la maison Ehrhardt
se préoccupent vivement de cet aspect nouveau
de la guerre moderne qui résultera de l’abondant
emploi de l’aérostation sous toutes ses formes.
C’est à leur demande, d’ailleurs, qu’un major
du génie allemand, M. Goebel, est venu récem-
ment faire à l’Exposition une très savante confé-
rence sur ces neuves conditions du combat dans
l’offensive et dans la défensive.
La maison Ehrhardt montre de la sorte telle
fusée de shrapnel porteuse de dents destinées à
déchirer les enveloppes de ballons, ou, plus ra-
dical encore, un shrapnel incendiaire allant em-
braser les gaz enfermés dans les énormes poches
de soie légère. Enfin, dernier cri de l’innovation
meurtrière au goût de l’actualité, voici des obus
à main destinés au tir que voudrait effectuer, de
la nacelle d’un dirigeable, un assaillant visant
un ennemi sur la terre ferme. Chacun de ces
obus ne pèse que 1,500 grammes, c’est-à-dire
qu’un Zeppelin quelconque en peut emporter
dans les airs un copieux approvisionnement.
Signalons, en passant, un pistolet automatique
Dreyse, fort ressemblant au Browning, dont ont
été dotés nos officiers. Le calibre en est de
7mm5 ; le chargeur accepte, comme le nôtre,
sept cartouches. L’arme est très légère et surtout
son démontage est d’une remarquable simplicité.
D’analogues dispositifs ont été appliqués à une
carabine avec laquelle la visée, notamment, s’ef-
fectue avec une facilité très grande.
Mais l’automobile semi -b.indée portant un
canon de 5 cm. destiné au tir contre les ballons
constitue l’attraction vraiment neuve de l’expo-
sition Ehrhardt.
Un engin tel que celui-là doit répondre à de
nombreuses et difficiles conditions. La rapidité,
la solidité, la mobilisé, la contenance semblent
être des éléments contradictoires : il faut cepen-
dant qu’ils se trouvent associés dans ce véhicule
de combat appelé à transporter vite, aisément et
partout un matériel en somme fragile, des mu-
nitions abondantes et un personnel suffisamment
nombreux.
Le canon est en batterie sur un affût à crino-
line fixé au plancher de la voiture entre le siège
d’avant des conducteurs et celui d’arrière destiné
aux trois servants réglementaires et sous lequel
est disposé un coffre recevant 150 projectiles.
Sous l’angle d’élévation droite la portée du tir
est de 3,800 mètres , ■elle atteint son maximum
de 7,800 mètres sous un angle de 43 degrés.
*
* *
Parmi les usines belges qui ont exposé du
matériel de guerre, nous ne citerons que Cocke-
rill et les Ateliers de la Meuse, dont les envois
sont vraiment remarquables. Les autres n’ont que
des participations de détail et les fabriques d’ex-
plosifs seront passées en revue d’une façon plus
complète dans une étude sur les engins de mines
et de carrières. Quant à la Fabrique nationale
d’armes de Herstal, elle a été ici même l’objet
d’un examen détaillé que méritait son beau pa-
villon bien garni.
La Société Cockerill a construit deux coupoles
complètes enfermées, d’une façon plus pitto-
resque que véridique ou même logique, dans un
massif de murailles crénelées d’aspect moyenâ-
geux. Ce sont une coupole pour deux canons
de 15 cm. et une pour un canon de 7,5 cm.
Elles marquent un considérable progrès sur
celles dont furent dotés naguère les ouvrages de
Namur et de Liége. Celle pour deux canons de
15 cm. notamment est rigoureusement du type
adopté pour les nouveaux forts de la position
d’Anvers.
Les desiderata auxquels les constructeurs se
sont attachés furent la réduction du nombre des
servants, la possibilité pour le chef de coupole
placé près de ses pièces de voir et au besoin
d’actionner lui-même tous les mécanismes de
pointage et de rotation. Les opérations difficiles
et dangereuses du chargement sont faites au
moyen non plus d’un monte-charge à bras, puis
du transport à la main des charges de poudre
et des projectiles, mais par le jeu d’un élévateur
électrique remarquablement ingénieux et pourvu
de toutes les sûretés désirables, qui amène les
munitions devant la culasse ouverte, sans le
secours d’aucun servant et sous n’importe quelle
inclinaison donnée à la pièce.
Quand on songe au péril que courent les ca-
nonniers enfermés dans l’étroit espace cylin-
drique de la chambre blindée où se trouvent les
canons dans l’éventualité, très possible au milieu
de l’affairement du combat, où un obus ou un
shrapnel armé de sa futée viendrait à tomber des
mains qui le transportent, on peut se féliciter
de voir un disposi.if automatique écarter ce
danger de tragique explosion.
Cette coupole a éé expérimentée au polygone
de la Socié.é Cockerill, à Houthae’.en, en Cam-
pine, devant plusieurs ministres et une com-
mission compétente. Les journaux ont naguère
rendu compte de ces intéressants tirs d’expé-
riences et aujourd’hui le public peut voir à la
fois les résultats des tirs effectués par les canons
de coupole sur des plaques épaisses de fonte ou
d’acier, ainsi que les résultats des tirs effectués
par un ennemi supposé sur les cuirassements
même abritant les deux pièces.
La coupole de 7.5 cm. procède dans ses méca-
nismes des mêmes principes de sécurité et de
simplici.é. Elle est conçue de façon à permettre
des tirs extra-rapides et un de ses principaux
avantages est d’utiliser le même projectile à
douille que celui en usage dans l’artillerie de
campagne.
Le canon dont celle-ci est dotée depuis quel-
ques années et qui est construit par les ateliers
de Seraing figure évidemment dans le beau stand
de la galerie des machines. Proche de lui, on
peut voir un obusier de 12 cm., dont l’appareil
de fermeture présente cette particularité de se
déplacer circulairement dans la culasse, ce qui
fournit un chargement et un tir extra-rapides.
A côté d’un imposant canon de marine, un
élégant 5.7 cm. sur affût à bouclier se présente
doté de tous les éléments d’une simplicité et
d’une mobilité remarquables.
En signalant que la Norvège seule a récem-
ment passé commande de soixante de ces pièces
d’une longueur de cinquante calibres, nous mon-
trerons en quelle estime est tenue, une fois de
plus, la fabrication de la célèbre usine belge.
*
* *
Aux Ateliers de la Meuse, c’est la mitrailleuse
Hotchkiss, exposée avec son avant-train, qui re-
quiert l’attention du spécialiste. Cette mitrail-
leuse est celle adoptée, on le sait, par le gouver-
nement belge après de nombreux essais.
La légèreté, qui ne fait en rien tort à la soli-
dité, n’est pas un des moindres mérites de ce
matériel, dont la vue seule donne une sensation
de souplesse et d’élégance, presque de coquet-
terie, bien lointaine du but meurtrier de ces
appareils appelés à cracher la mort au loin et
furieusement...
Paul André.