Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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1^^
(Maquet, architecte)
PALAIS ROYAL DE BRUXELLES.
LE PALAIS ROYAL DE BRUXELLES
« Ici le Palais des Ducs de Brabant, bâti vers
1200, fut détruit par un incendie, le 3 février
I73I-»
Telles sont les paroles inscrites sur une plaque
de marbre ornant la demeure actuelle de la prin-
cesse Clémentine. Paroles qui nous font trouver
intéressant de rechercher dans le passé le sou-
venir des résidences occupées par nos souverains
jusqu’à ce jour.
Or, nous avons pu constater qu à part le temps
qui s’écoula de 1731 jusqu'à l’Empire, la cour
de nos souverains a toujours occupé les hauteurs
du Coudenberg. D’anciennes gravures, en ce
moment à l’Exposition, dans le pavillon de la
ville de Bruxelles, nous montrent le palais de ces
ducs de Brabant qui quittèrent leur demeure
princière de Saint-Géry pour venir y résider vers
le XIIIe siècle. Ce palais imposant fut agrandi
par Jean III, dans le courant du XIVe siècle et,
dès que Philippe le Bon eut opéré la réunion de
nos provinces sous un meme sceptre et choisi
Bruxelles pour capitale, les habitants de la ville
ne reculèrent devant aucun sacrifice pour lui
offrir une demeure digne de son rang. C’est
ainsi que le sombre château occupé par les ducs
de Brabant fit place au superbe palais gothique
dont les hautes fenêtres en ogives encadraient
les vitraux coloriés des plus vives couleurs repré-
sentant les gestes glorieux des premiers sei-
gneurs de Bourgogne, tandis que les tours orne-
mentées de fines dentelles découpées dans la
pierre se profilaient sur le ciel.
De plus, en 1452, le maître architecte Guil-
laume de Vagel y construisit la grande salle des
ducs, alors la plus vaste de l’Europe. Elle avait
en effet 153 pieds de long sur 60 de large et
était tendue de la fameuse tapisserie de la Toison
d’or ou de Gédéon, la plus riche qu’on ait
jamais vue.
Dans cette salle siégèrent les Etats-Généraux
des dix-neuf provinces et plus tard eut lieu
l’abdication de Charles-Quint.
C’est sous le règne de ce dernier que fut
construite la galerie magnifique supportée par
douze arcades qui renfermait des tableaux pré-
cieux, des œuvres d’art merveilleuses et des
tapisseries d’une richesse extrême représentant
des sujets indiens et des scènes mythologiques.
Tout le palais, d’ailleurs, était d’une somptuo-
sité extraordinaire. Les murs en étaient recou-
verts de tentures d’or ou d’argent, de velours
ou de satin cramoisi, les dressoirs et les bahuts
en bois sculpté, supportaient des flacons, des pots
et des aiguières d’argent ciselé. Un soleil d’or
d’une toise de diamètre et venu du Mexique y
brillait d’un éclat magnifique.
Une gravure du XVIe siècle, qui se trouve aussi
à l’Exposition, nous montre le palais à cette
époque, avec ses multiples constructions, ses cha-
pelles, son étang couvert de barques de plai-
sance, ses cours intérieures où dans l’une des
chevaliers bardés d’acier se livrent à des « pas
d’armes » de tous genres. En dehors des mu-
railles, des cerfs et des sangliers se reposent
paisiblement en attendant que les meutes sei-
gneuriales les poursuivent au joyeux hallali des
chasseurs, dans les bois de ce merveilleux do-
maine qu’avoisine le palais des ducs de Nassau
et les riches demeures patriciennes.
En 1553, Charles - Quint y reçut, à la fois,
sept têtes couronnées et y fit donner en leur
honneur des festivités magnifiques.
Albert et Isabelle ornèrent la grande salle
des ducs de dix toiles de Rubens et la galerie de
statues d’une grande beauté, représentant Mar-
guerite de Parme, Albert et Isabelle, Philippe IV,
Marie de Médicis, Anne d’Autriche. Ils y reçu-
rent Marie de Médicis et Gaston d’Orléans avec
beaucoup de faste.
Christine de Suède et sa suite, qui était fort
nombreuse, furent les hôtes de l’archiduc Léopold,
leur successeur. Celui-ci y donna des festins, des
bals, des comédies interprétées par les troupes
de comédiens envoyés par Mazarin à la cour de
Bruxelles pour y réjouir la reine de Suède. C’est
dans ce même palais que cette dernière abjura
le luthérianisme pour embrasser la religion ca-
tholique.
Don Juan d’Autriche ne vint que rarement et
les ministres qui le remplacèrent dans l’adminis-
tration des Pays-Bas n’y résidèrent jamais long-
temps, mais, lorsque celle-ci fut confiée à
Maximilien-Emmanuel de Bavière, ce dernier et
sa femme donnèrent au palais des réceptions fort
brillantes.
Après les rigueurs du marquis de Prié, c’est
l’archiduchesse Marie-Elisabeth, sœur de l’em-
pereur Charles VI, qui vint gouverner les Pays-
Bas. Elle fit son entrée solennelle à Bruxelles