Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
d’électricité, est appelée à faire naître, en Bel-
gique, une industrie qui n’y existait pas jusqu’ici.
Chaque fil étant isolé, par un tube séparé, les
courts-circuits provoqués par le contact des fils
entre eux ne peuvent plus se produire. L’emploi
des tubes se justifie encore pour permettre la
vérification facile des conducteurs. Les fils peu-
vent, en effet, en tout temps être retirés des
tubes. Les tubes permettent de faire les place-
ments dans les murailles, ce qui supprime les
installations nues en fils souples, dangereuses
et vilaines. Ces tubes sont en acier étiré, en
laiton ou en fer plombé. Actuellement plusieurs
LOCOMOTIVE ÉLECTRIQUE POUR ACCUMULATEURS.
compagnies d’électricité refusent de donner le
courant dans les maisons qui ne sont pas pour-
vues d’installations faites de la sorte.
Le chauffage électrique n’est pas tout à fait
nouveau; peut-être l’est-il cependant sous la
forme d’un radiateur électrique. Afin d’éviter
la perte rapide par oxydation de l’élément de
chauffage, ainsi qu’il arrivait dans les premiers
systèmes, on a songé, pour éviter cet incon-
vénient, à noyer la résistance dans une masse
isolante, bonne conductrice de la chaleur et
donnant un contact aussi intime que possible
avec l’enveloppe. La forme radiateur a été
donnée à l’appareil comme étant celle qui con-
vient le mieux au développement de la plus
grande surface de chauffe. La température exté-
rieure de l’appareil ne dépasse jamais 100
degrés, de telle sorte qu’il ne peut produire la
combustion de poussières environnantes.
Pour la cuisine à l’électricité on nous offre
la rôtissoire électrique, qui aurait l’avantage de
cuire plus rapidement que tout autre système et
de conserver à la viande tous ses principes nu-
tritifs. Aucun mode de cuisson ne donnerait,
pour restaurant ou pour ménage, des résultats
aussi satisfaisants, aux points de vue de la rapi-
dité, de la qualité, de la propreté.
Une maison qui fabrique les lampes élec-
triques à incandescence nous montre les diffé-
rentes phases industrielles de la fabrication de
ces lampes. Que l’on note que c’est une curiosité
a aller voir, car peu de personnes, en Belgique,
ont eu l’occasion de pénétrer dans une fabrique
de ces lampes, les fabricants ne laissant guère
entrer les étrangers dans leurs usines, et pous-
sant la précaution jusqu’à défendre même à leurs
employés de s’occuper des parties de la fabri-
cation qui ne sont pas de leur ressort. C'est
quelque chose comme les secrets de la défense
nationale et le canon 113 !
Citons, enfin, une intéressante série de résis-
tances électriques. Celles-ci offrent des avantages
nouveaux qui résultent de leur fonctionnement
automatique et de leur construction particuliè-
rement robuste.
Quant aux treuils pour lampes à arc qui figu-
raient à l’ancienne collectivité, nous les retrou
vons ici, avec un nouveau titre de gloire ! Ils ont
subi l’épreuve du feu ! Un seul organe a dû être
remplacé, c’est le ressort en acier trempé, auquel
la flamme avait fait perdre l’élasticité et que
les pompiers, avec leurs lances, ne se sont pas
avisés de retremper sur place !
LA SOIE
Il nous est venu la curiosité de visiter, dans
les divers pavillons de l’Exposition qui en pos-
sèdent une, la section de la soie. Chose assez
naturelle, puisque la première initiative de cette
fabrication, qui comporte, à présent, des variétés
infinies (et est à la portée de toutes les bourses)
est due à une femme.
Les annales chinoises rapportent, en effet, que
c’est l’impératrice Loui-Tsee, femme de l’empe-
reur Koang-Ti, qui, 2,698 ans avant l’ère chré-
tienne, inventa l’art d’élever des vers à soie et
d’en filer le cocon.
La soie se répandit alors si rapidement dans
tout l’empire du Milieu qu’elle devint d’un
emploi commun et même les journaux y pa-
raissaient imprimés sur une feuille de soie. Seu-
lement, les Chinois, désireux de conserver le
monopole d’un produit si précieux, défendirent
de l’exporter, sous peine de mort. Pourtant,
malgré la surveillance la plus rigoureuse, elle
pénétra dans l’Inde, la Perse, l’Arménie, et les
lieutenants d’Alexandre apportèrent en Europe
les premières étoffes de soie, à l’époque de la
« Retraite des Dix-Mille ».
On en introduisit à Rome sous Jules César,
mais le prix en était et en resta inabordable,
car on cite ces mots de l’empereur Aurélien,
répondant à sa femme qui le suppliait de lui
donner une robe de soie : « Jupiter me préserve
de donner tant d’or pour si peu de fil I » Tibère
en défendit l’usage aux hommes par un décret
et l’empereur Héliogabale fut le premier mo-
narque qui s’est habillé de soie.
On connaissait alors à Rome trois sortes de
soie, celle de Sères, celle d’Assyrie et celle de
l’ile de Cos, car on n’avait pas encore réussi à
en fabriquer en Europe. C’est seulement sous
Justinien, en 552, que deux moines persans se
rendant en Chine s’y mirent au courant de tous
les détails de cette fabrication et rapportèrent
des graines de ver à soie, dans des cannes en
bambou, ainsi que des graines de mûrier blanc.
Ce furent eux qui enseignèrent à Constantinople
l’art de faire éclore les œufs, d’élever les vers
à soie et de filer les cocons.
Leurs premiers essais ayant été couronnés de
succès, la plantation des mûriers se répandit
dans tout l’empire d’Orient. Pendant plusieurs
siecles, la Grèce Fut le seul pays d’Europe pos-
sédant des ateliers de tissage de la soie et l’on
montre encore, au Musée de Lyon, un morceau
d’etoffe de soie fabriquée par des Grecs, à Cons-
tantinople, et trouvé à Saint-Germain-des-Prés,
dans le tombeau d’un chancelier de France,
mort au XIIe siècle.
En 1130, Roger de Sicile ayant fait la con-
quête du Péloponèse, en revenant des Croisades,
emmena avec lui, d’Athènes et de Corinth-, des
ouvriers en soie, qu’il établit à Palerme et à
Messine, tandis qu’il faisait planter des mûriers
en Calabre. La fabrication de la soie se répandit
bientôt à Naples et dans toute l’Italie. Les
Maures l’établissent à Grenade, à Lisbonne, et
se spécialisent dans la fabrication des tissus de
Grenadine.
C’est le pape Grégoire X qui, en transférant le
Saint-Siège de Rome à Avignon, en 1268, in-
troduisit la fabrication de la soie en France,
car il y fit venir des mûriers qui furent plantés
dans le comté Venaissin et des ouvriers en soie
de Lucques, de Sicile, de Naples. Il fit monter
ensuite des ateliers où l’on fabriqua le taffetas,
les florences, les doucettes, des Cannebassettes,
et cette industrie se répandit dans le midi de la
France, sans y acquérir cependant une grande
importance, car c’est à Lyon que le tissage de la
soie allait se développer un peu plus tard et
faire de cette ville la plus grande cité du monde
pour la soierie. A la fin du xiiie siècle, en effet,
la guerre des Guelfes et des Gibelins ayant
chassé de leurs foyers les ouvriers florentins et
lucquois, ceux-ci se réfugièrent à Lyon et y
établirent quelques métiers de tissage de la soie.
Celui-ci y prit peu à peu une large extension,
à partir de Louis XI surtout, qui par des lettres-
patentes de 1466, exemptait d’impôts, pendant
douze ans, tous les ouvriers venant à Lyon pour
y fabriquer des étoffes de soie.
En 1470, ce monarque fait venir d’Italie des
ouvriers en soie qu’il installe dans son château