ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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430 L’EXPOSITION DE BRUXELLES de Plessis-les-Tours, où ils travaillent sous la conduite de Louis le Calabrais. Charles VIII, son successeur, ramène de Naples en 1495 une colonie d’ouvriers en soie qu’il installe à Tours, où ils fabriquent les premières étoffes brochées connues sous le nom de gros de Tours, gros de Naples. François Ier fait venir du Piémont Alexandre LE CORTÈGE DU TRAVAIL. — LES DENTELLIÈRES. Turquet et Paul Nary de Therasco, qui impor- tent l’art de fabriquer le damas et le velours. La fabrication des rubans de soie à Lyon est déjà si répandue au XVIe siècle que les ruban- niers s’érigent en communauté, de même que les teinturiers de soie l’avaient fait depuis 1501. Henri II est le premier roi de France qui porta des bas de soie. De ce temps, la noblesse seule était autorisée à porter la soie, les draps d’or ou d’argent. Le satin ras de Damas, comme les habits de ce dernier tissu, sont portés alors par les écuyers. Henri IV s’occupe spécialement de faire pros- pérer l’industrie de la soie et il fait un traité avec Nicolas Bourgeois, de Paris, qui s’engage à lui fournir 400,000 plants de mûrier blanc, de deux à trois ans, et 500 livres de graines de cet arbre, pour semer et cultiver le mûrier qui doit servir à élever et nourrir le ver à soie. Olivier de Serres est même chargé de planter 20,000 mûriers et d’élever une magnanerie aux Tuileries, qui disparaît à la mort du roi. En 1608, Claude Daugnon, Lyonnais, invente l’étoffe de soie tramée, laine ou fil, mélangée d’or ou d’argent, qu’il nomme lampas et qui imite parfaitement le damas façonné. Les ferraudines ou étoffes de soie et laine, comme les doucettes et cannebassettes d’Avi- gnon, apparaissent sous Louis XIII, inventées en 1630 par Ferraud de Lyon. Louis XIV veut rendre la fabrication de la soie tout à fait fran- çaise et promet force récompenses à ceux qui font des plantations de mûriers. L’élevage du ver à soie se fait bientôt sur une grande échelle dans les Cévennes surtout, où tous les proprié- taires s’occupent de sériculture. En 1655 un Italien, Octave Mey, invente le lustrage ; Etienne et Noël Parent, de Lyon, les draps de sole, si fort en vogue à cette heure et rapportent de Bologne l’art de fabriquer le crêpe. Colbert fait anoblir Pierre Benaz, qui introduit à Lyon le dernier perfectionnement de l’art du moulinier, et Charlier invente une étoffe blanche formée d’une chaîne en soie grège à sept bouts, tramée en fil de quatre aunes et demie de lar- geur, qui imite la tapisserie des Gobelins. La révocation de l’Edit de Nantes cause un tort immense à la soierie, car 80,000 ouvriers s’expatrient et fondent des usines en Allemagne et en Angleterre, où John Kenys avait déjà introduit, en 1331, la fabrication de la soie de Venise. La paix rétablie, l’industrie prend une exten- sion de plus en plus considérable en France, mais à Lyon surtout, depuis l’invention de la mécanique Jacquard, en 1805. A notre Exposition de 1910 la France con- sacre deux salons entiers à la soierie : celui de Paris et celui de Lyon, qui sont absolument remarquables sous le rapport des tissus exposés, de la perfection de leur fabrication et de la fraîcheur comme de la diversité de leurs dessins et de leurs coloris. On y retrouve à peu près tous les différents genres d’étoffes de soie dont nous mentionnons les origines dans l’historique que nous venons de faire de l'industrie de la soie : rubans, velours, satins, mousseline, gaze, crêpe, damas et lampas, broderies, reps, draps de soie. D’autres, curieusement décoratives aussi, mais parfois bizarres, que l’on voit à l’étal des grands couturiers parisiens. Citons, entre autres, une pièce de soie jaune, toute semée de larges touffes de plumes noires, habilement simulées dans le tissu même. Paris étale, depuis le fil de soie en bobine jusqu’aux tentures brochées d’or, des brocarts et des velours de soie de toutes teintes, jusqu’aux soies artistement chamarrées et imitant, à s’y méprendre, les cachemires de l’Inde. Il ne faudrait pas croire que la Belgique se soit, dans les siècles passés, désintéressée de la fabrication de la soie, car dès 1582 l’historien Guichardin dit, en parlant d’Anvers: «On y fait toute espèce de draps de soye, comme ve- lours, satin, damas et autres ; mais ce qui plus est que, contre la nature presque et contre la disposition de l’air du pays, ils font et tissent la même soye, bien qu’en petite quantité, que celle qui leur vient du dehors et qui est d’ines- timable valeur. Ils la mettent en œuvre en toutes façons et manières. » Cette industrie y paraît ensuite avoir été abandonnée, car les archives du temps d’Albert et d’Isabelle témoignent que ces souverains se montrèrent fort désireux- d’en- courager la fabrication de la soie dans notre pays. Ils ordonnèrent même qu’on fît planter des mûriers sur les remparts et les terrains vagues des villes. Un siècle et demi plus tard, le comte de Coblentz, ministre plénipotentiaire de Marie- Thérèse aux Pays-Bas, accorda un terrain dans le Parc de Bruxelles pour y planter des mûriers blancs et le gouvernement fit une avance de 10,000 francs pour ériger les bâtiments néces- saires à la culture des vers à soie. Charles de Lorraine se livra à des essais ana- logues dans le Parc de Tervueren. Ces différentes tentatives, pourtant, ne don- nèrent pas de résultats sérieux et c’est seulement à l’Exposition de 1830 que l’on vit figurer, pour la première fois, des soies qui firent conce- voir les plus belles espérances sur une fabrica- tion qui, depuis 1826, était établie par le gou- vernement et d’après les méthodes les plus per- fectionnées, au château de Manage, à Meslin- l’Evêque, et dans ses dépendances. A l’Exposition de 1835, l’établissement royal de Meslin -l’Evêque, dirigé alors par M. Charles de Mevius, envoyait une nombreuse collection de cocons de soie grège de diverses espèces, et des industriels de Gand, de Lessines, de Baisy- Thy, d’Ixelles y obtenaient des distinctions pour la fabrication de la soie, comme plus tard Anvers se faisait une renommée pour ses failles noires. Nous ne parlerons pas de nos soies artificielles, si malheureusement carbonisées et qui avaient attiré l’attention de tous les visiteurs de l’Expo- sition, puisqu’elles ont fait l’objet d’une étude spéciale, ici même. L’Italie. Turin et Milan plus particulièrement, a une exposition fort intéressante de la soierie, mais surtout au point de • vue de ses matières premières. Tous les genres de cocons dont le fil sert à la fabrication de leurs tissus y sont re- présentés, depuis ceux du Piémont, jaunes et allongés, jusqu’aux cocons jaunes de Perse et de Chine, verdâtres du Japon, des touffes de frisons, des tas de brousses et des quantités de fils de soie de toutes les nuances sont étalés derrière leurs vitrines. Venise offre des soies chamarrées, des fleurs taillées dans ce tissu, de la peluche de soie lavée, style Renaissance. Mais où la soierie est la plus intéressante à étudier, c’est dans les compartiments des pays d’Orient, où la fabrication des étoffes de soie et la richesse de leurs colorations sont bien supérieures à celles de l’Europe. Le pavillon de l’Indo-Chine est incomparable à ce point de vue. Là aussi l’exposition com- mence depuis l’ab ovo jusqu’à la perfection la plus raffinée. Ce sont les cocons, les soies grèges brutes et à filature à vapeur, les doupions extra-fins, re- dévidés, les soies bassinées à feu sortant de sociétés françaises de sériculture de l’Indo-Chine et du Tonkin, des flottes provenant de cocons percés de grainage, de la bourre de soie. Puis ce sont les pièces de peau de soie jaune de fabrication indigène, de la soie bassinée du Tonkin, des cordonnets de soie filés et teints, des tissus de soie écrue jaune au bleu foncé, de la gaze indigène couleur orange, de la gre- nadine rouge brochée indigène ravissante, du crépon de soie, des écharpes en soie brodée ou rayée de Saos-Viesi-Réane, de la soie mauve étoilée d’or de Prek-Roy (Cambodge), de la soie chinée rouge et or de Kanief, du Sampot, soie indigène de Labèche. Derrière des vitrines spé- ciales, ce sont des soieries merveilleuses noires, amarantes, roses, jaunes et de mille teintes ori-