ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
446 L’EXPOSITION DE BRUXELLES Les Productions des Indes Néerlandaises JAVA, SUMATRA, BORNÉO, CÉLÈBES, NOUVELLE=GUINÉE. Un monde original. — L’Inde prestigieuse, évoquée. — Les premiers navigateurs marchands. — La nacre et la perle. — Les épices. — Les plantations. — La chaîne des 45 volcans. — Secrets de la fécondité prodigieuse de l’Inde. — L’herbier vivant de Buiten- zorg. — Les dyamou’s. — I es tissus tout faits. — L’opium. — Les richesses minérales. — Le monde des rivages, des forêts et des airs. — Les orangs- outans TRANSPORT DES CANNES A SUCRE. Il en existe encore, de ces pays dorés, où per- sistent des traditions qui ont su rendre des peuples heureux pendant des milliers d’années. Ils sont devenus des plus rares depuis que la grande industrie et l’exploitation intensive ont accaparé le monde et rendu la vie compliquée, difficile et extra-laborieuse. Ni l’indigène, ni l’insecte, ni le bambou n’ont plus de repos depuis la conquête de l’Orient par les Barbares de l’Occident. Avec quelle avidité, quelle admi- ration plein les yeux on contemple les vestiges de l’ancien monde, d’un monde qui nous change du 'monde européen, car celui-ci nous sature, même de ses merveilles, tandis que cet autre nous parle d’un temps plus original, plus varié, plus facile. « Any where out of the world, » dit le poète anglais rassasié des réalités vues et revues ; eh bien, cet autre monde, nous avons l’illusion de le retrouver au delà des océans, dans les îles luxuriantes de l’archipel indien, dans ce que la colonisation semble avoir gardé de plus à part, par un système particulier aux Hollandais. Nous savons, en écrivant ces mots, que la conquête des Indes n’a pas été des plus douces et que la colonisation n’y semble pas d’un carac- tère qui puisse plaire aux amis de l’humanité. La Hollande a eu fort à faire déjà pour défendre ses principes, et la belle exposition qu’elle nous offre de ses colonies nous oblige à nous en tenir à lui tresser des couronnes. Il faut qu’une fête reste une fête. Et c’en est une, très grande, pour le sens esthétique et pour le sens pittoresque, cet arran- gement ingénieux du compartiment des colonies. Quiconque a voyagé retrouve tout de suite la couleur locale, et qui ne l’a pas fait, en regar- dajnt la section, en y circulant, voyage. Partout c’est l’évocation de l’Inde prestigieuse, ces îles couvertes de forêts, bordées d’habita- tions rustiques, près desquelles dorment des barques longues, d’un travail orné, dont le pont, comme une corolle aquatique, paraît à fleur d’eau. Nous voulons aujourd’hui parler des produc- tions naturelles de ces îles, de ces productions qui ont fait la fortune de la Hollande et le malheur des populations indigènes. Elle remonte loin dans le passé, cette fortune. Les anciens navigateurs, à la solde des commerçants, con- naissent la route des îles aux épices, aux aro- mates, aux flore et faune étranges, longtemps avant que ces îles fussent géographiquement signalées. Ces intrépides navigateurs étaient dis- crets. Le lucre seul les guidait et ni eux ni les commerçants qui les employaient n’avaient garde de révéler la route de ces Edens. Nous songions à ces navigateurs et à ce début secret de la colonisation, devant la merveilleuse collection de coquillages, dont un grand nombre de vitrines nous faisaient penser à la mer, ses hasards et sa fortune. Les « mothers of pearl », plus grandes que des assiettes, grands plats, sur lesquels s’étale un napperon de perles blanches, avec un ourlet froncé ; les peignes blonds, les peignes citron, pour la chevelure des nymphes marines ; les haléotides nacrées, où luisent tous les feux du soleil couchant ; les cyprès bour- donnants ; les oursins pointillés, chevronnés, chamarrés, le chapeau chinois du cap Matifou ; toute cette étrange garde-robe d’humbles mol- lusques, ces vêtements si magnifiques, si bril- lants quand la lame des océans les lustre de sa clarté liquide. Le public, en passant, intéressé par les cou- leurs et les formes, se penche, et il appelle tous ces bijoux des escargots. Mais ces escargots sont vraiment de la famille des bijoux et l’œil raffiné des Javanais n’en a jamais douté. Voyez ces fleurs au pistil jaune, autour duquel se pressent de nombreux pétales roses et courbés comme ceux d’une rose. Ce sont des coquillages qu’un habile artisan a faits fleurs terrestres. Ces coquillages, qui nous ont si à-propos rap- pelé les premiers navigateurs qui abordèrent aux Indes dans un but commercial, n’étaient pas ce que ces hommes y venaient chercher. La récolte des épices les occupait bien autrement ! Les noix de muscade, les boutons ou « clous » de giroflier, la cannelle étaient fournis exclusive- ment à toute l’Europe par les Indes. Elles fournissaient aussi les divers poivres, la vanille, l’indigo, le macis. L’aubaine était bonne, la culture ne coûtait rien ! Quand la route fut enfin connue, on se rua vers les épices comme nous voyons faire aujourd’hui vers les champs d’or. On exploita à outrance. La terre semblait ne pas demander mieux que d’être cultivée. On peut dire que de nos jours florissent dans les îles à peu près toutes les espèces de cultures tropicales et équatoriales qui existent au monde. Outre les plantes que nous avons nommées, y sont innom- brables les plantations de coton, tabac, thé, café, cacao, riz, caoutchouc, maïs, roucou (pour la teinture canaque), tapioca, arachide, canne à sucre. Toutes ces cultures actuelles sont repré- sentées au pavillon par des produits en nature et des collections très complètes de belles et grandes photographies qui nous montrent en même temps les paysages tour à tour séduisants ou terribles de ces îles luxuriantes. Java compte à elle seule une chaîne de quarante-cinq volcans, toujours fumants et grondants, étendus en cor- dillère, pareils aux vertèbres géantes d’un ser- pent redoutable, entre le Pacifique et l’océan Indien. Serre incomparable, entre deux fournaises, la lave et le soleil. Ces prodigieuses corbeilles de verdure arrachent au début de leur séjour des cris d’admiration à tous les visiteurs. Ils ne tardent pas, dès le premier jour de leur arrivée, à saisir la cause de la croissance phénoménale du monde des plantes. Le seul accord des pluies quotidiennes et du soleil fait tout le prodige. Du large viennent des courants de vents hu- mides, qui se buttent contre les flancs élevés du Guédeh et du Sadok ; les vapeurs qui ren- contrent là de vastes forêts, se condensent et retombent en pluie sur la contrée. Chaque jour l’accumulation des vapeurs est suffisante pour faire crever une vaste ondée. Cet arrosage quo- tidien est le grand secret de cette fécondité prodigieuse, toujours régulière. L’Ile de Java possède le plus grand jardin botanique du monde, universellement connu, à Buitenzorg. On pourra en admirer une série de photographies assez complète pour en donner une vaste idée. Nous ajouterons quelques détails qui feront comprendre l’importance de cet herbier vivant, qu’il faut des années pour connaître ; l’Institut se compose : i° du jardin botanique proprement dit, qui comprend 58 hec- tares ; 20 du jardin agricole, du jardin d’essais, 72 hectares, situés à Buitenzorg ; 3° du jardin de Tjibbdas, en montagne, et 40 d’une forêt vierge à Tjibodas, propriété de l’Institut, d’une