Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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étendue d’environ 285 hectares. Il faut ajouter
à cet ensemble les laboratoires, la bibliothèque,
le musée et l’herbier. Cette forêt vierge est le
gigantesque laboratoire où des espèces nouvelles
sans cesse s’élaborent, où la terre continue de
s’enrichir de variétés étonnantes. Une seule île,
parmi toutes, peut être comparée pour la luxu-
riance à ces joyaux du Pacifique. C’est Ceylan,
qui peut-être les dépasse encore, la perle de
l’océan Indien. On sait que c’est la -seule de ses
possessions dont l’Angleterre a voulu se faire un
luxe et elle pousse le moins possible les colons
à l’Ile des Rubis.
Une incalculable quantité de plantes médici-
nales offrent leurs secours aux médecins indi-
gènes. On en verra de bien jolies comme colo-
rations et graines. Semences, tiges, feuilles ou
fleurs entrent dans la préparation des dyamou’s
ou poudres, potions indigènes, contre la fièvre,
la vermine, ou servant à garder aux dents une
merveilleuse blancheur. Que dites-vous de ce
petit fruit dont les belles Indiennes se lavent
le visage, le soir, avec les pépins mis dans l’eau ?
On en conserve la pulpe, vaporisée, séchée à
l’air ; les étoffes teintes, lavées avec ces fruits,
appelés du nom mignon de « savonnettes », ne
déteignent jamais. Parmi les mille productions
bizarres de la végétation, vous remarquerez aussi
l’arbre qui se tisse une écorce, que l’on n’a qu’à
enlever pour s’en faire un vêtement, de la con-
sistance d’un petit drap, un peu rude, il est vrai,
et dont les Indiennes se font des mouchoirs de
tête, qu’elles nouent à grandes ailes.
L’opium est exploité par la régie.
Les antiques convulsions qui ont secoué le sol
des îles de la Sonde ont contribué à l’exhaus-
sement des mines profondes. Grâce à ces mou-
vements géologiques, on peut exploiter l’argent,
le zinc, le cuivre, l’étain et même l’or, la pierre
lithographique et le soufre des volcans. Les
marbres et la houille ne font pas défaut.
Quant à la faune, qui vient ajouter sa vie
turbulente à la vie silencieuse et solennelle des
forêts, cette faune n’est pas moins brillante que
la flore. Le long des rivages, les tortues aux
précieuses écailles viennent enfouir leurs œufs
qu’elles confient au sable ; dans les plaines de
hautes herbes rampent les serpents et dans les
prairies butinent les abeilles ; enfin la Nouvelle
Hollande a les oiseaux du paradis et X'epima-
chus magnificus, à 1 habit de velours noir orné
d’un jabot d’acier bleu ; Bornéo a dans ses
rochers l’hirondelle salangane, qui y accroche
son nid gélatineux, que l’on mange et dont nos
gourmets pourront considérer — sous la vitre —
une portion déjà respectable de coques si pro-
prettes, si diaphanes, colorées d'un jaune crème
si fin que l’on en goûterait volontiers.
Dans l’incomparable collection de richesses
BROYAGE DES CANNES A SUCRE.
que possède la Néerlande dans son Eden indien,
elle ,a omis de rappeler une espèce animale
qu’elle seule possède au monde : les orangs-
outans. A Bornéo il n’y en a plus guère ; les
derniers habitent Java, dans les forêts maréca-
geuses des districts de Bantang et de Palem-
bang. Emettons le vœu que l’on respectera ces
derniers représentants de la plus grande race
d’anthropoïdes qui soit encore vivante de nos
jours.
Si Adam et Eve peut-être méritèrent, nous ne
savons au juste, après tout, d’être chassés du
Paradis terrestre, laissons-y au moins quelques
couples de singes, à coup sûr innocents, qui
n’ont pu manger de la fatale pomme, car les îles
de la Sonde n’en ont jamais produit.
A L’ALIMENTATION. — LA BOULANGERIE
Spoliation des petits peuples. — Le congrès de Was-
hington. — Les progrès de la Boulangerie. — Pro-
gramme anglais des études de l’Ecole de boulangerie-
— Les nouveautés : Le son digestible. • — Le pain
de guerre. — Le pain de soya. — Entomologie. —
Blancheur des farines. — Pain blanc ou pain bis ? —
Le pain est-il aseptisé par la cuisson? — Nouveau
mode d’évaluation du prix des farines.
La boulangerie a saisi l’occasion de son
congrès du mois d’août pour protester, comme
toutes les industries le font d’ailleurs, chacune
à son tour, depuis plusieurs années, contre la
disposition de la loi qui oblige le Belge prenant
un brevet à l’étranger d’y fabriquer endéans les
trois ans ; s’il ne se conforme pas à cette clause,
le premier venu peut s’emparer de son invention
et l’exploiter. La boulangerie se plaint que la
loi sur les brevets soit universellement désas-
treuse aux petits pays, sans quoi, dit-elle, il y
aurait beau temps que certains de nos inventeurs
de fours spéciaux, de blutteurs, de pétrins méca-
niques et de divers procédés pour blanchir la
farine, etc., auraient enfin trouvé la rémunéra-
tion de leurs peines. Ils auraient rencontré à
l’étranger des débouchés. La boulangerie, comme
toutes les autres industries, espère qu’au pro-
chain congrès de Washington, la plupart des
pays aboliront, par réciprocité, cette obligation
de fabriqüer endéans les trois ans et que les
brevets des inventeurs belges pourront acquérir
une valeur considérable en jouissant, dans le
monde presque entier, du monopole de 15 à
20 ans, débarrassé de toute obligation.
La boulangerie a fait des progrès dans tous les
pays. Partout on a compris la nécessité d’aban-
donner les anciens errements, les vieux procédés
de panification de profiter des récentes décou-
vertes de la science et de se mettre au niveau
des autres industries. Le principal facteur de ces
nécessités fut l’accroissement de la population
mondiale, exigeant le pain à bon marché et fait
par des procédés rapides. De là, recherches de
nouvelles levures et création d’un nouvel outil-
lage.
Pour se mettre à hauteur des exigences, chaque
pays a procédé selon ses moyens et son tempé-
rament.
L’Angleterre a inauguré dernièrement son
Institut polytechnique, qui compte une école de
boulangerie, dont nous parlerons plus loin, dotée
et administrée par l’Association des boulangers
anglais.
L’Allemagne a créé des écoles de perfection-
nement, des écoles professionnelles pour les
maîtres, une école d’expérimentation de meu-
nerie-boulangerie à Berlin, subventionnée par
l’Etat.
En Autriche existent des écoles profession-
nelles établies selon le système allemand.
La Hollande, la Belgique, la Suisse suivent de
près les progrès de ces nations, dont l’outillage
mécanique est des plus développés. Dans les
derniers pays que nous venons de citer, la bou-
langerie isolée ne pourra résister si elle n’adopte
les procédés mécaniques, sans le secours des-
quels elle sera écrasée par la concurrence que
lui font les grandes sociétés coopératives, fa-
briques de pain travaillant avec célérité sur des
quantités énormes.
L’Espagne, l’Italie sont emportées dans le
mouvement général, et la France elle-même,
après avoir été longtemps réfractaire à toutp
transformation de son outillage, prétendant que
les machines ne donnaient pas un travail de
qualité égale à celui des mains, la boulangerie
française s’est mise rapidement dans les rangs
des nations où la fabrication du pain est la plus
avancée.
Chez les Egyptiens, qui furent des premiers
peuples qui firent du pain avec le blé, dans la
fertile Egypte, l’art du boulanger était des plus