Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
simples, en ces temps heureux. Aujourd’hui, il
n’en va plus de même, et pour donner un aperçu
de l’évolution de cette industrie, nous ne sau-
rions mieux faire que de mettre sous les yeux
du lecteur une partie du programme de l'Ecole
nationale fie boulangerie et de pâtisserie, de
LE CORTÈGE DU TRAVAIL. — LES BOULANGERS.
Londres, que nous avons citée plus haut.
L’enseignement dé la boulangerie seule y
comprend deux années. La première année, le
programme comporte les études suivantes : pro-
priétés ;des différentes céréales ; la meunerie ;
examen des farines ; examen des divers amidons
et de leurs transformations ; propriétés et exa-
men des levures ; établissement des fours ; mé-
canique ; principes physiques ; calcul, dessin et
modelage ; exercices pratiques. La seconde
année : examen microscopique et chimique des
matières premières ; maladies du pain ; comp-
tabilité ; travaux pratiques dans la boulangerie
modèle de l’école.
Le domaine de la boulangerie comporte des
questions trop nombreuses pour que nous puis-
sions ici l’aborder dans ses détails, ni même
dans son ensemble.
Nous nous bornerons à la citation de quelques
produits nouveaux et nous effleurerons quelques
questions qui sont nouvelles.
Une importante nouveauté, dont un parle
encore peu, c’est le pain de son digestible.
Jusqu’ici il n’avait pas été possible de rendre
digestibles, donc nutritifs, les éléments du son
de céréales, et les essais relatifs à l’emploi du
grain entier pour faire du pain n’avaient pas été
couronnés de succès au point de vue de la
digestion. Le son contient une substance nu-
tritive enfermée dans des cellules inattaquables
par les sucs de l’estomac ; introduit dans l’orga-
nisme humain, le son passe outre.
L’invention consiste en un procédé qui libère
les éléments nutritifs des cellules qui les con-
tiennent. Il s’agit, durant la mouture, d’arriver
à ouvrir les cellules. Voici comment on opère :
le son est d’abord séparé du grain, puis il est
imprégné d’une solution de chlorure de sodium,
remué et battu, de telle façon que les cellules
contenant le gluten éclatent et sont vidées de
leur contenu. L’albumine est libérée et le reste
est entièrement broyé. La matière broyée peut
être lavée, à volonté. Alors, la masse est séchée,
et, s’il est nécessaire, broyée de nouveau. Dans
ce procédé, aucun des éléments nutritifs n’est
dissous ou perdu. L’ouverture des cellules peut
s'obtenir également par la chaux ou même par
des températures alternantes.
Le son, qui était jusqu’ici sans valeur comme
sous-produit, est rendu par ce moyen de valeur
égale aux farines ordinaires, et le pain fait de
cette farine possède tous les éléments néces-
saires au soutien de la vie animale.
La boulangerie militaire, en France, compte
aussi un nouveau-né : le nouveau pain de guerre.
Ce modèle a été expérimenté par les régiments
de la garnison de Paris. Il a les mêmes dimen-
sions que celui qui est actuellement réglemen-
taire, mais il offre la particularité d’être beau-
coup plus tendre et de contenir une certaine
proportion de sucre. On sait que le sucre est un
aliment de premier ordre et qu'il relève les
forces. Il ressort des rapports faits sur l’emploi
du nouveau pain que tous les hommes ont pu
manger entièrement leur ration de pain et l’ont
consommée avec plaisir, l.es rapports ne man-
quent pas de faire ressortir, comme avantage,
en faveur de ce pain, la possibilité de le broyer,
pour les hommes ayant une dentition ordinaire.
Il peut être utile de faire connaître le pain
de soya, qui sera utilisé avec profit par les dia-
bétiques. Ce pain doit ses propriétés pour la
cure du diabète à sa grande richesse en matières
azotées et grasses et à sa pauvreté en amidon.
On sait que le soya est une plante, originaire
de Mandchourie, du Japon, de la Chine, et qui
produit une fève, farineuse, dont les marchés
de l’Extrême-Orient font une exportation consi-
dérable en Angleterre, en Allemagne et en Scan-
dinavie.
Il semble que nous devons aussi à la boulan-
gerie un nouveau papillon, l'ephestia kuchniella,
qui est le plus dangereux de tous les amis de
la farine. Ce petit lépidoptère fut signalé pour
la première fois en Allemagne, puis en France,
en Hollande, au Canada, aux Etats-Unis, et ac-
tuellement on le trouve dans les moulins et
boulangeries du monde entier. La farine en
sacs est envahie par les petites chenilles roses
de ce papillon et devient inutilisable, agglutinée
et salie par les excréments.
On parle beaucoup de la falsification des fa-
rines destinées à faire le pain, et il semble que
l’on en parle trop. Beaucoup de personnes se
demandent pour quelle raison la farine, le pain
sont actuellement beaucoup plus blancs qu’ils
ne l’étaient il y a vingt ans ? Et ces personnes
sont enclines à attribuer cette blancheur à la
falsification. Il faut plutôt considérer que durant
ces vingt ans on s’est efforcé de créer des appa-
reils et des procédés capables d’opérer un net-
toyage plus complet du grain, comme opération
préliminaire à la mouture. Dans les moulins
modernes, la machinerie servant au nettoyage du
blé est aussi compliquée et aussi coûteuse que
celle de la mouture. Les impuretés contenues
dans le grain de blé sont maintenant soigneuse-
ment éliminées, alors qu'auparavant elles se mé-
langeaient à la farine. Cela est si vrai que l’on
peut obtenir différentes qualités de farines, plus
ou moins bises, avec le même blé. La farine est
plus blanche actuellement parce qu’elle est plus
pure.
Quant à la question de savoir si le pain blanc
est plus nourrissant que le pain bis, la réponse
est toujours attendue, et quand il arrive que l’un
ou l’autre savant affirme que des chiens nourris
au seul pain blanc n’ont pas vécu au delà de
40 jours, tandis que des chiens nourris au pain
bis ont vu leur existence dépasser ce laps de
temps, immédiatement les partisans du pain
blanc se lèvent pour le défendre, avec des argu-
ments non moins convaincants. La discussion
est toujours ouverte.
On s’est demandé si le pain est un aliment
aseptique ? Nous ferons probablement plaisir à
bien des gens en répondant qu’il l’est, et abso-
lument. Les bacilles de toutes espèces qui pour-
raient avoir été incorporés à la pâte, au cours
des manipulations, sont uniformément détruits
par la cuisson, et aussi bien dans le pain d’un
kilogramme que dans le pain d’un sou.
Reste à examiner la surface, la croûte du pain.
Les personnes atteintes de la peur des microbes
et qui ne boivent que de l’eau bouillie, lavent
leur viande, etc., feront bien d’aseptiser égale-
ment la croûte de leur pain. On leur conseille
de passer le pain à la flamme ; une flamme
d’alcool, par exemple, conviendra le mieux du
monde, aseptisant sans noircir.
Un fort courant d’opinion pousse les boulan-
gers à baser le prix de la farine sur la teneur
en gluten. On ne tenait compte, jusqu’ici, que
de la provenance et de la mouture. Les prota-
gonistes de ces idées nouvelles donnent comme
exemple les sucreries qui achètent les betteraves
d’après leur titre en saccharose, etc. Pour le
moment, la meunerie estime que c’est une utopie
et que l’on ne peut demander au meunier d’ana-
lyser les produits qu’il vend. Vu les tendances
de l’industrie à établir, en toutes branches, des
systèmes de contrôle, on peut prévoir que les
meuniers devront cependant, en cela, céder et
suivre l’exemple des autres industriels.
Il est certain que c’est seulement alors que le
consommateur connaîtra la valeur nutritive du
pain qu’il achète et dont il se nourrit.
Le prix du pain manquera, jusqu’à cette inno-
vation, de base rationnelle.
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