Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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ont su allier harmonieusement, aux procédés un
peu déconcertants des styles nouveaux, le con-
fort et la simplicité de bon ton.
Pour les arts plastiques également, ce besoin
LA PÊCHERIE.
des Hollandais d’affirmer leur personnalité, leur
individualité propre, s’accuse dans les marines
de Mesdag, les paysages de Mauve, les toiles
impressionnistes de Jacob Maris et celles où
Jozef Israëls reproduit les scènes les plus na-
vrantes de la vie douloureuse des humbles.
Indifférents en matière de sculpture, les Néer-
landais, par contre, ont brillamment tiré leur
art architectural du marasme dans lequel il
croupissait depuis la période napoléonienne. Ce
fut également vers 1875 que se dessina ce mou-
vement, dû à un réveil d’admiration pour les
chefs-d’œuvre de l’architecture civile de la
Renaissance. Des commissions se créèrent pour
la conservation des monuments ; Cuypers,
formé à l’Académie d’Anvers, restaura et cons-
truisit des églises nombreuses, mais se rendit
surtout célèbre par l’édification du musée et
de la gare centrale d’Amsterdam. Aujourd’hui,
lassés de chercher leurs inspirations dans la
Periode de la Renaissance hollandaise, des ar-
chitectes éminents s’attachent à réaliser des
expressions d’art nouvelles, dont la Bourse
d’Amsterdam, construite par Berlage, constitue
un des plus intéressants exemples.
Ainsi, dans tous les domaines — et nous
U avons même pas mentionné ici celui de la
musique où s’illustrent les Mengelberg, les
Viotta, ceux de la science dominés par le nom
du physicien Van’t Hoff — la vitalité créa-
trice du peuple néerlandais — s’affirme de façon
magistrale. Sa haute culture intellectuelle lui
a toujours assuré une place éminente dans le
rang des nations ; mais pendant presque tout le
XIXe siècle, il est resté très traditionaliste, con-
servateur, attaché aux formules doctrinaires.
Soudain, il y a quelque trente ans, un souffle
de révolte a passé sur les jeunes générations
qui se sont passionnément attachées à l’étude
des problèmes sociaux et mo-
raux contemporains. Cette oppo-
sition entre la solennelle Vieille
Hollande bourgeoise, embastil-
lée dans ses principes rigides,
austères mais étroits, et la Jeune
Hollande, enfiévrée d’une exal-
tation généreuse mais un peu
morbide, s’affirme surtout en
littérature.
L’école de 1840, celle des
Van Lennep, des Cremer, des
Bosboom -Toussaint, des Ten
Brink, subordonne l’idéal litté-
raire à la poursuite d'un but
élevé : didactique, religieux ou
moralisateur. Seul, à cette épo-
que, Multatuli (Douwes Dekker)
apparaît comme une figure d’in-
domptable révolutionnaire. En
1880, brusquement surgit la
jeune école. La revue De Nieuws Gids groupe
alors l’admirable poète et prosateur Frédé-
rik van Eeden, Albert Verwey, les critiques
satiriques Van Deyssel, Kloos et autres dont
les chroniques au picrate portent des atteintes
encore plus cruelles à l’amour-propre des
écrivains qu’autrefcis les jugements de Brusken
Huet, le spi'i uel auteur des Literarische Phan-
tasien en Kri ieken. Toute la nouvelle litté-
rature, — d’une étonnante richesse de termes
et d’expressions, — tend au vérisme, à l’ex-
pression de la réalité, soit objectivement par
l’analyse minutieuse des sentiments et la des-
cription détaillée des milieux, soit subjective-
ment, par des procédés extrêmement hardis
d’impressionnisme. Parmi ces phalanges d’au-
teurs contemporains, Louis Couperus se distin-
gue par la production de sujets nouveaux,
d’esprit cosmopolite décrits, en un style somp-
tueux, aux scintillements de pierres précieuses.
Nombreuses sont les romancières abordant
l’examen des questions sociales, telles Mme Goe-
koop-De Jongh van Beek en Donk, protago-
niste de l’émancipation féministe dans Hilda van
Suylenburgh, Cornélie Huyghens développant
des thèmes socialistes dans Barthold Meryan,
Top Naeff, toute jeune femme mettant en scène
les conflits psychologiques les plus âpres, et
Anna de Savornin-Lohman qui ramène le rôle
social de la femme à une mission de soumission
et d’amour.
Plus que la prose, la poésie néerlandaise puise
ses inspirations aux sources profondes de la
vie émotive et ici encore c’est une femme,
Hélène Lapidoth-Swarth, qui apparaît au pre-
mier plan. Enfin, faut-il parler du théâtre alors
que les pièces réalistes de Herman Heyermans,
traduites dans toutes les langues, font aujour-
d’hui le tour du monde ?
Ce qui, dans la Hollande contemporaine, ,a
surtout permis aux savants, aux artistes et aux
littérateurs de donner la pleine mesure de leur
valeur, c’est qu’ils étaient compris et soutenus
par leurs compatriotes, justement fiers de leur
talent. Chez nos voisins, l’expression « vivre
de sa plume » ne fait point sourire et les
ENTRÉE DU COMPARTIMENT DE LA PÊCHERIE.
éditeurs y publient des ouvrages ^e luxe, entre-
prises qui, dans d’autres petits pays, seraient
vouées à un fatal échec.
Grâce à sa connaissance approfondie de plu-
sieurs langues, la société cultivée lit les pro-
ductions de la littérature contemporaine dans
les pays les plus divers, mais ses auteurs favoris
restent ceux de sa propre patrie, ceux qui décri-
vent l’état d’âme et les mœurs des groupements
au sein ou à côté desquels elle vit. Et c’est
ainsi que le patriotique et sage petit peuple néer-
landais participe à la Kàltùr générale de l’Eu-
rope tout en conservant précieusement son
originalité, ses aspects homogènes, l’orgueil de
ses origines et la foi dans son bel avenir.
Frans van Kalken.
INFORMATIONS DIVERSES
Section chinoise.
Un travaille activement au pavillon chinois,
fous les produits sont déjà arrivés à l’Expo-
sition, et l’on attend, pour les déballer, que
In décoration soit complètement terminée.
Le pavillon sera sans doute inauguré au début
juin. Il fut conçu par l’architecte Van Ophem
dans un cadre de verdure, non loin de la plaine
dans un style très chinois et fait fort bon effet
des Sports et des pavillons des colonies fran-
çaises.
La majorité des objets exposés furent réunis
par les soins du Comité de propagande de l’Ex-
position à Shanghaï (comité d’organisation),
fondé par l’initiative du comte Louis Dumonceau
de Bergendal, agent en Chine de la Compagnie
de l’Exposition.
Le consul général de Belgique à Shanghaï,
M. D. Siffert, et M. Yang-Sing-Chee, le frère
de l’ancien ministre de Chine à Bruxelles, ont
bien voulu présider ce comité.
M. D. Percebois, secrétaire de la section chi-
noise à Liége; S. Exc. Li-Bing-Suh, président
du conseil municipal de Shanghaï, et M. Yen-
Tze-King, administrateur de la Banque de la
Douane, en sont vice-présidents.
Parmi les membres du comité figurent MM.
Shen-Tun-Ho, Wang-I-Ting, Yu -Ya-Ching,
Shi -Yu - Pao, Yen - Ching -Suh et Chu-Li-Chi,