ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
74 L’EXPOSITION DE BRUXELLES LES PAYS=BAS L’histoire offre peu d’exemples de peuples aussi rapprochés par les événements du passé que les Hollandais et les Belges. Déjà aux temps lointains, où les descendants de Charlemagne se partageaient son vaste empire, les terres basses s’étendant des plateaux de la forêt, d’Ar- denne à l’estran de la Mer du Nord, furent groupées dans le régnant Lotharü, le Lothier SECTION DES INDES NÉERLANDAISES. du haut moyen âge. Suivant la voie naturelle des grands fleuves : l’Escaut, la Meuse et le Rhin, les marchands de l’Europe méridionale et centrale prirent coutume de descendre vers la Flandre, la Zélande ou la Hollande pour y échanger leurs produits avec ceux amenés de tous les points du monde, alors connu, par la route maritime Les Pays-Bas ou Nederlanden devinrent bientôt un centre de haute civilisation où se confondaient les cultures latine et germa- nique. Aux ducs de Bourgogne et à Charles- Quint devait revenir la gloire d’unir en un faisceau les XVII Provinces, ces Etats policés, florissants entre tous, objets de l’admiration et de l’envie de l’Europe. Séparés par les guerres de religion vers la fin du XVIe siècle, Belges et Hollandais se retrouvèrent unis sous le sceptre du roi Guillaume Ier, après deux cents ans de querelles, mais ce « mariage de conve- nance », opéré dhilleurs sans le consentement des intéressés, fut de courte durée. Aussi, n’est- ce que depuis la séparation de 1830, pourrait- on dire, que les deux peuples, libres désormais de s’épanouir sans contrainte dans leurs voies respectives, ont appris à s’apprécier mutuelle- ment. Et cependant, il est curieux de constater com- bien tous deux, en rapports économiques constants, déversant l’un chez l’autre un flot continu d’émigrants, restent encore ignorants de leur culture et de leur développement social réciproques. D’une façon générale, d’ailleurs, la terre et la nation néerlandaises sont mal con- nues. Grâce aux lieux communs développés par ceux qui puisent leurs inspirations dans les dessins, pittoresques mais faux, des illustrés an- glais et se renseignent d’après les descriptions de haute fantaisie du Musée des familles de l’époque de Louis-Philippe, l’on se borne trop souvent à synthétiser ses notions sur les Pays-Bas en quelques clichés : moulins à vent, champs de tulipes, prés où gambadent de petits pêcheurs de Volendam, Zélandaises sortant de l’église, fromages, harengs, patins, bibles et pipes. Si nous laissons résolument là ces stéréotypes et cherchons à pénétrer la mentalité de nos voisins — mentalité difficile à saisir pour l’étranger ^ constatons tout d’abord l’extrême unité de cette puissante race du Nord. De même que, de l’Ecluse à Delfzijl, du Helder à Maastricht, les villes ont un aspect identique, avec leurs canaux, leurs maisons en briques rouges, rechampies de boiseries jaunes, leurs magasins aux vitres immaculées, de même la population, parlant une seule langue, formée dans des écoles communes aux deux sexes, im- prégnée d’une même culture, de mêmes idéaux, de mêmes aspirations, constitue un tout extra- ordinairement homogène. Ses fortes qualités d’énergie, d’endurance, de ténacité, elle les doit à son passé tourmenté, semé d’épreuves et de crises. Le Batave a, pour subsister, dû com- mencer par conquérir son sol marécageux sur les eaux furieuses de la mer, il a dû lutter ensuite quotidiennement pour le défendre par des digues — ouvrages d’art admirables ,»- contre tout retour offensif de son inlassable en- nemie. Et, de combien de désastres ne fut pas marqué ce corps à corps séculaire. En 1421, septante-deux villages sont engloutis dans la région où s’étendent aujourd'hui les îlots cou- verts de roseaux du mélancolique Biesbosch ; en 1570, une inondation soudaine coûte la vie à cent mille personnes. Dans un congrès, tenu à Paris en 1878, un ingénieur disait : « En Hollande, on ne retient que les catas- trophes englobant cinq cents victimes. » Aussi, pour les prévenir, le département du Waterstraat entretient-il une véritable armée d’ingénieurs, d’inspecteurs et d’ouvriers, tou- jours sur le qui-vive pour la défense sacrée des polders verdoyants où vit, confiante, la classe prospère des paysans, éleveurs de bétail, fabricants de beurre et de fromages. Son amour de la liberté, son loyalisme ardent en faveur de la maison d’Orange, le Hollandais les a puisés dans les guerres sans merci qu’il a dû livrer autrefois, pour la conquête et la défense de son indépendance, aux tercios du duc d’Albe et de Farnèse, puis aux corsaires anglais et aux biillants escadrons du Roi Très Chrétien. Au moment de sa plus haute prospé- rité, il se forma, dans la république des Provinces-Unies, une classe aristocratique de bourgeo s, parvenus, grands négociants, mem- bres de l’opulente Compagnie des Indes, députés aux Etats-Généraux, hommes froids, réfléchis, hautains, aventureux et intrépides. Cette oli- garchie a laissé son empreinte dans la société hoilanda'se contempor; ir.e, s’attachant volontiers à l’observat:on rr inu icure des distances, extrê- mement fière de ses indéniables vertus, férue surtout de deftigheid, état d’âme que le mor- dant Alberdingk Thym caractérise plaisamment comme suit: « une espèce de fausse dignité ou gravité, qvi exclut la grâce, le naturel, la modestie, le dévouement, l’enthousiasme ». La cause fondamentale de nos erreurs de jugement sur les Ncerlanda’s ré: ide dai s le fait que nous ne tenons pas assez compte de leur évolut’on, depuis une trentaine d’années, dans tous les domaines, ausii bien celui de la pensée que celui des progrès matériels. Non seulement l’agriculture, le commerce, les pêcheries sont dans une situation de plus en plus prospère, mais, grâce au perfectionnement des moyens de transport, l’industrie a également atteint un haut développement dans ce pays ne possédant pres- que pas de mines de charbon ou de minerai. Depuis un demi-siècle environ, époque où Théo- dore Stock créait, à Hengelo et à Denekamp, ses premiers tissages mécaniques et ateliers de construction de machines, la Twenthe, partie orientale de la province d’Overyssel, s’e-t héris- sée de cheminées d’usine. Enschedé est devenu un centre manufacturier important, de même que Tilbourg, petite cité du Brabant septentrional réputée pour la fabrication des draps et des lainages. A Flessingue, à Fijenoord, près de Rotterdam, l’air résonne du bruit des marteaux frappant les plaques de métal qui recouvrent les carènes des navires en construc.ion ; Delft s’im- prègne des senteurs de ses huileries et de sa grande usine de levure et d’essences spiri- tueuses ; l’industi ie de la prépara ion des den- rées alimentaires: sucre de betterave, cacao, margarine, fécules, est partout floi isrante ; dans le Limbourg, enfin, des mines de charbon exploi- tées par l’Etat se signalent par leur admirable ordonnance. Spécialement intéressants sont les efforts déployés par les Hollandais dans l’application de l’art à l’industiie. Longtemps ils se bornè- rent à imiter les modèles de l’étranger mais, depuis vingt-cinq ans, un mouvement rénovateur et éminemment national s’est produit, dû à l’im- pulsion des organisateurs d’expositions d’objets d’art ancien. Dans toutes les grandes villes se sont créés des musées et des écoles d’art indus- triel et décoratif ; la fabrication des tapis, des vitraux, l’émaillage des faïences, des métaux, la ferronnerie, la poterie se sont développés sui- vant des formules inédites. Mais c’est surtout dans l’art de meubler leurs intérieurs que nos voisins — ces fanatiques du home familial —-