Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
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tête de son fils. La lutte est terminée. Le jeune
héros tient l’épée au repos. Il est assis sur les
trophées qui attestent son triomphe. La scène est
empreinte de ce calme et de cette sérénité qui
doivent symboliser la victoire du droit.
Entre ces groupes, les artistes ont développé
le motif qui entoure l’écusson national adopté
par l’Assemblée constituante de 1813 : les qua-
torze drapeaux mêlés aux lauriers et séparés
par un cartouche qui porte la date héroïque du
2 5 mai 1810, accompagnent l’écusson, de ma-
nière à faire de celui-ci un motif triomphal
habitaient certaines régions de l’Argentine et
dont la découverte provoqua tant d’étonnement
dans le monde scientifique. Le motif est précédé
d’un quadrige marin qui semble vouloir en-
traîner au loin, dans une course impétueuse, le
char du Rio. La scène symbolise « l’expansion
de la jeune Argentine de l’autre côté des mers ».
Ce groupe triomphal paraît être l’élément essen-
.iel d’une composition destinée à glorifier la
République Argentine. Avant de quitter ce
bassin, notre attention est attirée sur les deux
figures assises qui représentent le Parana et
considéré à bon droit comme l’emblème na-
tional. Cela explique la place qui lui a été assi-
gnée dans la décoration du monument.
Disons, pour terminer cette description, que
les angles des soubassements de la terrasse sont
orrtés de rostres décoratifs, en souvenir des
victoires que remportèrent les vaillantes frégates
de l’amiral Brown.
Pour donner mieux encore à ce monument
son caractère de panthéon national, les artistes
ont disposé sous la terrasse une vaste crypte.
Trois escaliers monumentaux y donneront accès.
LE MONUMENT DE MAI. — BAS RELIEF. — J. LAGAE, SCULPTEUR. — DHÜICQUE, ARCHITECTE.
au-dessus duquel se lève le soleil de l’Argentine,
emblème de la nouvelle nation qui a surgi à la
face de la Terre.
Au pied de la terrasse et au centre des bassins
se trouve le grand motif qui donne naissance
aux jets d’eau. En voici le détail : d’une vaste
coquille adossée à la terrasse surgit un adoles-
cent dont le type rappelle celui des habitants
primitifs de l’Argentine. D'un geste impérieux
il domine la scène, tandis que de la main gauche
il tient la rame, attribut des fleuves. C’est le
Rio de la Plata, dont les nymphes se lèvent à
ses côtés, et pour donner une plus grande vrai-
semblance à cette personnification, d’un côté un
« jacaré », caïman du Paraguay, le ventre cou-
vert d’écailles, les doigts dépourvus de mem-
brane, le museau féroce, sort des eaux et se
glisse vers la coquille, tandis que de l’autre un
monstre fabuleux évoque l’idée des animaux
fantastiques qui, il y a peu de temps encore,
l’Uruguay. Ces fleuves sont également per-
sonnifiés par des types d’indigènes du pays. Les
artistes ont voulu indiquer ainsi que ces cours
d’eau naissent sur le sol même de la contrée.
La nouvelle Junta, ou assemblée, a été repré-
sentée au centre de la partie postérieure du mo-
nument. On a été obligé d’abandonner ici le
symbole pour la réalité. M. Lagae a évité avec
soin de donner à ces personnages des gestes
exagérés ou des attitudes théâtrales.
Aux quatre angles de la terrasse s’élèvent
quatre motifs décoratifs. Des amours dansant
tiennent en main des guirlandes de fleurs. Ainsi
est exprimée cette idée que la révolution de mai
fut avant tout le « début d’un printemps »,
selon le mot de l’historien Mitre.
Enfin, quatre condors gigantesques, aux ailes
dépliées, s’élèvent sur la terrasse, rappelant que
le passage des Andes domine toute l’histoire
de l’Argentine. Cet oiseau magnifique peut être
Une porte, d’architecture sévère, mais noble,
fermera cette crypte. C’est au-dessus de cette
porte que sera placé le groupe de la Nouvelle
Assemblée, pour indiquer que cette salle souter-
raine est consacrée aux héros de la révolution.
Les murs de la crypte seront disposés de façon
à recevoir d’immenses panneaux recouverts de
peintures ou de mosaïques. Chacun de ces pan-
neaux représentera un épisode de la révolution
nationale, une victoire des premières armées
argentines. On peut se faire une idée de l’im-
pression profonde qui résultera de cet ensemble
décoratif, dans l’atmosphère mystérieuse du sou-
terrain. Ce dernier travail de peinture et de
sculpture est, comme il convient, réservé à des
artistes argentins. Peu à peu le monument se
complétera donc d’œuvres d’art qui lui donne-
ront la signification complète de l’inscription
qui le décore: « A toutes les gloires de la
République Argentine. »