Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
de l’Amérique du Sud, Buenos-Ayres et Monte-
video avaient eu à soutenir la guerre contre les
Anglais, dont l’escadre .était venue bloquer les
ports de La Plata. Jacques de Liniers, français
au service de l’Espagne, utilisant la valeur des
créoles, avait repoussé l’assaillant ; les nouveaux
soldats, fiers de leur victoire, étaient entourés,
caressés par des hommes qui déjà conspiraient,
tels que Moreno, Castelli, Belgrano, Balcarce,
tous nourris de la lecture des écrits révolution-
naires venus des Etats-Unis et de France pen-
dant l’occupation anglaise. L’armée de l’insur-
rection était toute formée. A Buenos-Ayres, le
terrain était tout préparé. Une assemblée de six
cents notables dépouilla le nouveau vice-roi
Cisneros de son autorité (mai 1810). Castelli et
Belgrano dirigeaient le mouvement. Les roya-
listes, malgré les secours envoyés du Portugal,
à l’instigation de la reine, femme de Jean VI,
et la mise en campagne d’un corps d’armée
dirigé par le vice-roi du Pérou, se firent battre
en diverses rencontres par les patriotes buenos-
ayriens. La lutte fut courte ; les chefs espa-
gnols, abandonnes par leurs troupes, avaient été
faits prisonniers.»
La proclamation ' de l’indépendance.fut le ré-
sultat de cette' 'victoire. C’est cet événement
glorieux que symbolise le monument dont la
maquette est exposée au centre de la salle de
sculpture de l’exposition des Beaux-Arts.
Dans une brochure explicative publiée en
langue espagnole, MM. Lagae et Dhuicque ont
expliqué le but et les détails de leur œuvre.
Le monument s’élèvera à Buenos-Ayres, sur
la place de Mai, à l’extrémité de l’avenue du
même nom. Lorsqu’une œuvre décorative doit
être aperçue à une certaine distance, il est né-
cessaire de l’exécuter en silhouette, afin que l’on
puisse distinguer les détails de sa masse. C’est
cette idée qui a guidé le sculpteur et l’architecte
dans la réalisation du panthéon national qui
nous occupe. S’inspirant des paroles de Mitre,
qui fut l’historien de la République Argentine et
d’après lesquelles « la Révolution fut le produit
spontané de germes féconds, lentement élaborés
et la conséquence inévitable de la force des
choses », ils ont évié toute intention belliqueuse
et se sont appliqués à représenter les résultats
défendre. L’adolescent, un berger vigoureux, se
lève, conscient de l’œuvre qu’il doit réaliser. Il
a déjà déposé la houlette et la faucille ; il
abandonne son chien, fidèle gardien de ses trou-
peaux, et tire l’épée.
LE MONUMENT DE MAI. — LA CRYPTE.
pacifiques nés de cette révolution, tout en gar-
dant à l’œuvre le caractère de grandeur épique
qui lui convient.
Le grand socle qui s’élève au centre du mo-
nument est couronné par la statue de la Répu-
blique pacificatrice, tenant à la main un rameau
d’olivier. Deux groupes sont placés à ses côtés.
Celui de droite symbolise l’Initiation à la Révo-
lution ; celui de gauche, la Glorification des
armes argentines.
Voici comment est conçu le premier : une
femme qui personnifie la mère-patrie montre à
l’un de ses fils les principes du droit des peuples,
de la justice et des libertés sociales qu’il devra
D’un geste plein de sollicitude maternelle, la
Terre argentine rappelle à ses fils le secours
qu’ils doivent aux vérités qu’elle leur enseigne,
le sacrifice qu’elle espère de leur énergie et
de leur dignité. L’artiste s’est efforcé d’expri-
mer en cette scène l’agitation, l’inquiétude, la
fièvre qui précèdent les heures tragiques de la
révolution. Le vent de la tempête prochaine
enfle les plis du manteau de la déesse, tandis
que le « chaca », sentinelle des Pampas, lance
à tous les échos son cri d’alarme.
Dans le groupe qui occupe le côté gauche du
piédestal, la patrie Argentine représentée sous
les traits d’une Victoire, élève une palme sur la
LE MONUMENT DE MAI A BUENOS-AYRES. — J. LAGAE, SCULPTEUR. — DHUICQUE, ARCHITECTE.