ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION IDE BRUXELLES 71 » Je vous entends. Vous célébrez le patrio- tisme de ceux qui consacrent leurs efforts au développement économique de la Nation, à l’ex- pansion de notre industrie et de notre commerce à travers le monde. Ils méritent, en effet, tous les éloges. Cependant, la Patrie est-elle moins intéressée à l’affermissement de la concorde entre les citoyens, aux œuvres par lesquelles se trouvent démontrées pratiquement la soli- darité qui unit tous les enfants d’un même pays ? » Enfin, ne l’oub'ions jamais, l’ordre social ne constitue en somme qu’un des aspects de l’ordre moral. Or, si l’univers matériel tout entier a été mis à la disposition de l’homme pour qu’il l’adapte à ses besoins et à ses con- venances, la réaisa'ion de l’ordre moral n’est- elle pas l’objectif suprême assigné à l’Huma- nité ? » Voilà, me semble-t-il, des titres largement suffisants pour justider l’attention sympathique des hommes de bien, de tous ceux dont l’esprit est plus sensible à l’attrait des graves problèmes de notre temps qu’aux séductions de l’aspect des choses. » Mais, Messieurs, l’intérêt tout particulier que je porte à la section d’économie sociale s'inspire encore d’une autre considération. » Je n’irai pas jusqu’à dire que le Gouver- nement est en droit de revendiquer la haute paternité de tout ce qui s’est fait ici. Ce serait évidemment plus que de la présomption. » Tout en in'ervenant impéra ivement dans les domaines où son action directe est indispensable, le Législateur belge a toujours considéré qu’il convenait, en principe, de laisser aux intéressés le soin de réa'iser eux-mêmes les œuvres qui leur sont utiles. » On a vu tout d’abord, en cela, une question de dignité. IJ a paru humi'iant, pour ceux dont fa situa‘ion demande à être améliorée, de les traiter comme s’ils étaient incapables de s’élever avant tout par leur propre effort. » D’autre part, et cette raison est peut-être plus décisive, le Législateur a tenu essentielle- ment à ne pas énerver, par une tutelle trop étroite et trop absorbante, les forces vives qui existent jusque dans les couches les plus pro- fondes de notre population. Ce qui importe avant tout, c’est de former des hommes intelli- gents, agissants, énergiques ; des hommes capa- bles d’évoluer efficacement même dans les domaines où l’interven'ion des pouvoirs publics est ou irréalisable ou contre-indiquée ; des hom- mes, enfin, qui, grâce à l’action puissante d’une forte individualité, soient à même, non seule- ment d’atteindre un jour leur relèvement inté- gral, ma s encore d’apporter à l’œuvre commune de la prospérité nationale tout le concours que nous sommes en droit d’escompter. » Mais s’il n’appartient pas à l’autorité pu- blique de se substituer aux intéressés, elle a, en revanche, le devoir de les guider et de les seconder. » Sous ce rapport, le Gouvernement belge a la pleine conscience de sa mission. » Dans la plupart des cas, le cadre dans lequel les initia ives privées sont appelées à se mouvoir, a été tracé par la loi. Quant aux conseils et aux encouragements que, sous diverses formes, l’Etat ne ce se de prodiguer, je crois pouvoir dire sans trop de vantardise qu’ils ont contribué puissamment à l’efflores- cence et au succès du mouvement social dans notre pays.» Après avoir énuméré les conquêtes réa i ées en ces dern ères années, le ministre conclut ainsi : « Enfin, j’espère que la section d’économie sociale constituera un puissant instrument de propagande. » Puisse-t-elle avoir pour conséquence de faire tomber les derniers scepticismes et les dernières hésita ions ; pii se-t-elle su citer dans toutes les parties du pays et dans tous les mi'ieux des concours nouveaux ; puisse-t-elle, surtout, nous rapprocher de quelques degrés du but suprême de nos efforts, qui est d’assurer aux travailleurs l’absolue sécurité de l’exi tence et de leur procurer une somme de bien-être largement en rapport avec l’importance des ser- vices qu’ils rendent à la Société. » Mesdames, » Messieurs, » Il ne me reste plus qu’à remplir l’agréable devoir de rendre un hommage bien mérité aux hommes dévoués et intelligents qui ont bien voulu assumer la mis ion d’organiser ce com- partiment. En classant avec un soin méticuleux et une méthode impeccable les documen's ;i divers que vous leur avez fait parvenir, en procurant à l’en- semble de cette participation un cadre approprié et non dénué, je dois le dire, d’une aimable coquetterie, i's ont résolu le problème difficile de rendre la section d’économie sociale vérita- blement attrayante. » Je suis heureux de pouvoir leur adresser, comme aux exposants et à tous ceux qui, à un titre quelconque, ont contribué au succès de cette intéressante par ie de l’Exposition de Bru- xelles, les plus chaleureuses félicita ions du Gou- vernement. » On a beaucoup applaudi le ministre, puis la cérémonie s’est terminée par la visite de la section — très belle et très intére sante, et sur laquelle nous reviendrons plus longuement dans un prochain numéro. LE MONUMENT DE MAL LA STATUE DE LA RÉPUBLIQUE. L’EXPOSITION DES BEAUX=ARTS Le monument de Mai à Buenos=Ayres Au centre de la salle réservée à l’architecture, au Salon des Beaux-Arts, s’élève la maquette d’un vaste monument. Ce projet commémore un fait de l’histoire et il a lui-même son histoire. Nous allons rapidement l’esquisser. La République Argentine a voulu rappeler par un monument grandiose, qui serait en même temps une sorte de Panthéon national, le sou- venir de la révolution de 1810, à laquelle elle fut redevable de son indépendance. Dans ce but, le gouvernement de ce pays organisa un con- cours, auquel prirent part des artistes d’Europe et d’Amérique. Deux de nos compatriotes, le sculpteur Jules Lagae et l’architecte Eugène Dhuicque étaient parmi ceux-ci. C’est leur projet qui fut accepté et qui sera exécuté en 1913. à Buenos-Ayres, au centre de la plaza de Mayo. Avant que nous commencions la description de ce monument, qui fait honneur à notre art national, il n’est pas inutile, croyons-nous, de dire quelques mots de l’événement politique qu’il rappelle. La révolution qui éclata en l’an 1810 fut le prélude de l’affranchissement des colonies sud - américaines. Depuis longtemps déjà les peuples de l’Amérique du Sud supportaient avec peine les dominations espagnole et portugaise. Des avertissements avaient été donnés à l’Es- pagne dès la fin du XVIIIe siècle, mais ils ne furent pas compris. Les exac ions continuèrent et les haines s’accrurent. Le Chili, le Vénézuéla, le Paraguay, l’Uruguay, l’Argentine étaient tra- vaillés par les idées révolutionnaires. Les règnes des faibles souverains espagnols Charles IV et Ferdinand VII allaient précipiter les événements. La révolution d’Aranjuez, le 18 mai 1808, fut l’événement décisif. L’année suivante, la ville de Quito tentait de s’affranchir. Un décret de cette même année avait bien déclaré les pro- vinces de l’Amérique espagnole partie intégrante de la monarchie avec des droits égaux à ceux des provinces de la métropole, mais ce n’était qu’un leurre. Une ordonnance accordant la faveur de la liberté du commerce, promulguée en 1809, avait été annulée l’année suivante. Cette décision imprudente ne tarda pas à porter ses fruits. Dès qu’elle fut connue à Caracas, l’orage éclata et quelques mois après l’indépen- dance du Vénézuéla était proclamée. Ce fut comme une traînée de poudre. Des mouvements semblables se produisirent sur d’au- tres points de l’Amérique du Sud. « De 1804 à 1807, dit M. Alfred Deberle dans son Histoire