Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
resté stationnaire ; les progrès réalisés de nos
jours dans les sciences appliquées et dans l’in-
dustrie n’avaient pas sensiblement perfectionné
ce genre de travail. Pourtant, une exposition
à la Maison du Livre nous révélait, il y a un an
à peine, le grand désir qu’on a en France de
le remettre en honneur. Il est au Louvre, dans
les vitrines contenant la fameuse bibliothèque
de Jean Grolier, des reliures habillant des incu-
nables rarissimes d’Aide : vieilles de cinq siècles,
c’est tout ce que l’on peut s’imaginer de plus
parfait. Il n’est pas impossible que l’accession
des femmes dans ce métier d’art, si convenable
pour elles, soit le signal de son réveil, de sa
rénovation. C’est ce que je souhaite à nos vail-
lantes relieuses nationales.
Pour ce qui est de la broderie de soie, la
rénovation est accomplie et c’est en Belgique
qu’elle s’est accomplie. Les quatre panneaux
des Saisons, exécutés au « passé » par Mme Hé-
lène De Rudder et qui ornent actuellement le
salon d’honneur du pavillon de la Ville, à l’Ex-
position de Bruxelles, en témoignent : nous avons
ici mieux qu’un essai ou qu’un effort ; c’est une
réalisation complète. La maîtrise se marque à
l’évidence dans ces panneaux symbolisant le
Printemps, l’Eté, l’Automne et l'Hiver et qui
furent brodés dans l’atelier de Mme De Rudder,
sur les admirables compositions de son mari.
L’art moderne s’affirme ici une fois de plus,
informé, avisé et savant, s’aidant ouvertement
du trésor commun, acquis, à travers les siècles
et les siècles, par l’art universel, pour un résul-
tat final sans précédent comme sans analogue.
Et, empressons-nous de le reconnaître, Mme
De Rudder n’est pas la seule femme qui, de
nos jours et dans notre patrie, ait pratiqué avec
succès l’art de la broderie. Je signalerai le
talent tout à fait consciencieux et aimable de
plusieurs brodeuses belges : Mllcs Dindal, Pèlerin,
Bosché, Lambert et aussi Mme Madeleine Cocq,
dont la composition encadrée et vitrée des
Hirondelles de mer, actuellement au stand des
Arts de la femme, est d’une imagination gra-
cieuse et d’une technique soignée.
Faire au moyen d’une exposition sentir, voir et
comprendre le système scolaire d’un pays très
avancé dans la culture intellectuelle, voilà une
entreprise ardue ; la ville de Bruxelles, en nous
montrant, dans son pavillon, des échantillons du
travail de ses élèves, des tableaux synoptiques
de l’enseignement en usage dans ses écoles, n’a
eu ni une ambition si haute, ni une prétention
si vaine. Cependant, l’examen attentif de quel-
ques cahiers de devoirs, de quelques albums de
dessin m’a permis de constater, au moins dans
la partie féminine de cette exposition scolaire,
un progrès notable, obtenu grâce à une mé-
thode saine, intelligente, rationnelle.
Et c’est l’impression que m’a laissée l’ensemble
de l’Exposition des travaux féminins au Sol-
bosch : nous sommes en bonne voie et si l’effort
est considérable, les résultats généraux sont, en
somme, excellents.
Marguerite Van de Wiele.
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L’inauguration de la Section d’Economie sociale
L’inauguration de la section d’économie
sociale a eu lieu samedi après-midi 21 mai.
Un nombreux public étai. accouru à l’invitation
du comité organisateur. Parmi les assistants :
M. Hubert, ministre de l’Industrie et du Tra-
vail ; MM. Léon Janssen, Adolphe Max,
Delannoy, Hanssens, vicomte t’Kint, Peltzer,
sénateur, Henry Carton de Wiart, Nerincx, le
duc d’Ursel et Victor 'Delporte, députés ; les
commissaires-généraux Chapsal, Georges Vaxe-
laire et Schwob ; les directeurs-généraux Amelin
et Van Overbergh ; les barons du Sart de
Bouland et de Royer de Dour ; les conseillers
communaux Bôn et Van Neck.
MM. de Sadeleer et Léon Du Bois, membres
du Comité organisateur, recevaient les invités.
M. de Sadeleer a salué ceux-ci et, après avoir
remercié les autorités présentes, il a fait ressortir
l’importance de la section. A Liége, les sections
d’économie sociale, d’hygiène publique et de
bienfaisance se trouvaient réunies. Ici, l’affluence
des exposants a été telle qu’il a fallu consacrer
un seul compartiment à l’économie sociale et
encore, malgré son ampleur, a-t-on dû arrêter
l’élan des exposants. Mille d’entre eux sont
représentés dans la section. Mais il a été en-
tendu que tous les! travaux transmis, qu’ils aient
ou non trouvé place, seront envoyés au jury.
En terminant, M. de Sadeleer a remercié la
Commission de la Caisse d’Epargne, l’Office de
Métiers et Négoces, les importantes sociétés
mutualistes, les établissements qui ont apporté
leur concours aux organisateurs et il a payé
un juste tribut d’hommage à M. Jean Dubois,
le distingué commissaire-général du groupe,
à qui est due la splendide réussite de la sec-
tion.
Le ministre de l’Industrie et du Travail a
ensuite pris la parole en ces termes :
« Mesdames,
» Messieurs,
» Personne plus que moi n’admire les mer-
veilles de toutes natures accumulées dans les
divers compartiments de cette grandiose Expo-
sition. Cependant, si quelqu’homme intelligent,
ayant l’esprit ouvert aux choses essentielles,
me disait : « Je dispose d’une heure pour visiter
le Solbosch ; faites-moi le plaisir de m’y con-
duire », c’est ici, je n’hési.e pas à le proclamer,
que je l’amènerais.
» Il me semble, en effet, que nul autre com-
partiment, quelque séduisant qu’en puisse être
l’aspect, ne saurait intéresser davantage ceux
dont l’esprit est habitué à pénétrer au fond
des choses.
» Certes, les produits de l’industrie, ceux de
l’agriculture, en un mot tout ce qui s’achète
et tout ce qui se vend, est utile à des degrés
divers.
» Mais, je vous le demande, est-il moins utile
d’assurer à l’ouvrier malade un secours, au vieil-
lard et à l’invalide une pension, à la victime
d’un accident du travail une indemnité ?
» Si certains objets sont indispensables à
l’existence, encore faut-il avoir le moyen de
INAUGURATION DE LA SECTION D’ÉCONOMIE SOCIALE
M. DE SADELEER PRONONCE SON DISCOURS.
se les procurer. A cet égard, les gros salaires
même ne Résolvent pas tout. Qu’importent-ils,
si celui qui les gagne n’est ni économe ni
prévoyant, s’il n’en fait usage que pour se livrer
à tous les excès et compromettre, en même
temps que son intelligence et sa santé, les res-
sources nécessaires à la subsistance des siens ?
» A côté de l’utile, dira-t-on peut-être, il y
a le beau. Sans doute. Mais aussi, connaissez-
vous une beauté plus pure, plus délicate, plus
touchante, plus sublime que celle du dévoue-
ment qui se dépense dans l’intérêt des humbles
et des petits ?
» Un marbre charme l’œil par l’harmonie
de la ligne et l’équilibre des proportions ; soit.
Mais une œuvre qui procure la sécurité à des
milliers d’êtres humains, n’est-elle pas égale-
ment empreinte de noblesse et digne de notre
admiration ?