ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 526 Forrige Næste
L’EXPOSITION DE BRUXELLES 69 filet carré et broderie au plumetis, dû à MIIe Parmentier, et qui n’est pas seulement un mi- racle de patience, mais une véritable pièce de collectionneur ; d’autres ouvrages à la main, en dentelle, broderie blanche et broderie de soie, filet, guipure ; des peintures "au pochoir et au procédé dit bachlique mériteraient une mention ; ils sont trop nombreux pour que je les passe tous en revue. Dans la même salle, le compar- timent de la reliure est fort abondant ; je citerai, parce que sa coloration sobre, profonde et cha- leureuse m’en a plu, la couverture en cuir re- poussé faite par Mme Larthy-Beckers, pour un volume des Ténèbres de l’Afrique, de Stanley. Le projet de frise pour papier peint exposé par Mlle Germaine Cassiers nous montre des dames en chapeau à bavolet, étalant de vastes falbalas mauves et jaunes dans une prairie semée de fleurettes et close, sur un horizon bleu, par une suite d’arbres en espaliers, piqués de fruits rouges. Cela est origital, spiri uel, joliment in- venté, dessiné et colorié. Il y a encore au Labeur féminin une foule de bibelots d’art en métal, en marqueteri :, en céra- mique, et des éc 'ans, paravents, cabi tels, coffrets, vases, garde-livre, buvards, porte-cartes, et enfin des éventails : éventai’s peints, éventails ciselés, éventails découpés à jours dans des bois pré- cieux, dans de l’ivoire, de l’écaille, de la nacre ; éventails en dentelle... Parmi ces derniers, l’un des plus remarquables a été exécuté d’après un modèle de Mil® Irène Dolsowska. Je vais retrouver cette excellente praticienne au stand des Arts de la femme ; de la dentelle au point à l’aiguille exposée là a été faite d’après deux de ses compositions. C’est avec une joie sans mélange que j’ai admiré la per- sonnalité ingénieuse, vivace et forte de Mlle Dolsowska dans cette double création ; des oiseaux : paons d’une part, hi"ondelles de l’autre, l’ont inspirée, et elle en a obtenu des effets de la distinction la plus raffinée, pleins de style et, par-dessus tout, imprévus, sans rappel du passé. Bien qu’elle n’ait pas cru devoir repous- ser le principe de l’élément vivant, Mlle Dol- sowska se montre ici novatrice et moderne dans le sens le meilleur, le plus frais, le plus juste de l’expression. J’en dirai autant de Mln® Montald, peignant, sur des étoffes souples, soyeuses, vaporeuses, de la nature du crêpe de Chine et à l’aide PALAIS DES ARTS FÉMININS. — OUVRIÈRES AU TRAVAIL. d’un procédé dont elle garde le secret, des dessins qui lui appartiennent et ne sont d’au- cune école connue ou que l’on puisse nommer. Ces dessins sont éminemment décoratifs, et la palette de Mm° Montald, qui marie judicieuse- PALAIS DES ARTS FÉMININS. ment, sur des fonds gris taupe et gris souris, des tons verts et violets ou violets et chaudron, relevés d’une flamme noire, est d’une harmonie intense. Voi'à, en vérité, de l’art nouveau. Et combien savant, et combien séduisant ! Les vases en pâte de verre qu’un alliage métallique a rendus scintillants et qu’exposent, en collaboration, M1’®5 Sterpin et Van Biesbrocck, me plaisent surtout quand la chaleur du four les a bronzés plutôt que cuivrés, argentés ou dorés. Légèrement assombris par la morsure profonde de la flamme, leur coloration, souvent trop pâle, est alors opulente et curieuse. Des grappes de glycines sur une tablette d’érable poli, et c’est le guéridon charmant qu’a envoyé à cette exposition Mm° Bernard ; des cor- bei'les de forme, de coloration, d’ornementation aussi délicates qu’inattendues, et ce sont les travaux de vannerie de M11®» B. et M. Ronner : d’une étrangeté un peu préméditée, un peu voulue, frappante néanmoins, et digne d’éloges. Mais nous voici devant la vitrine des reliures : comme au Labeur féminin, il en est de fort belles, d’une exécution inpcccable, d’une com- position habile. Je me permettrai toutefois de faire à leurs auteurs une observation : il me paraît que ces dames, en général, n’ont pas été fort soucieuses d’accorder aux livres qu'elles allaient vêtir de cuir repoussé la robe adéquate au caractère de ces livres, à leur genre, à leur sujet. Ce sont, pour la plupart, des spécimens d’éditions de luxe ; il en est quelques-uns dont on peut dire que ce sont des merveilles, non seulement de bibliophilie, mais de littérature ; tel est le volume de la Vie des Abeilles, de Maurice Maeterlinck, appartenant à la reine Elisabeth de Belgique: exemplaire numéroté, sur papier du Japon, d’un chef-d’œuvre des- tiné à la bibliothèque d’une souveraine, il mé- ritait évidemment une reliure sans banalité. Il l’a ; mais cette reliure, décorée, sur le plat, de quelques fleurs roses symétriquement disposées dans un fond paille, et, sur le dos, d’un titre en lettres d’or, pourrait être aussi bien celle de tout autre ouvrage. Un certain in-8°, sur papier de Hollande, portant ce titre : Légendes et signé d’un nom d’auteur qui m’est trop intime pour que je le mentionne ici, a reçu de MIIe Weiler, et pour un amateur follement prodigue qui m’est in- connu, une couverture en cuir repoussé dont le dit in-8° pourra paraître indigne, car elle est fastueuse. Cependant, les touffes de roses rouges qui ornent cette reliure nous diront-elles quelque chose de la matière toute de fictions qui remplit le livre lui-même ? Non, vraiment. Or, n’est-ce pas le rôle de la reliure historiée d’un volume de suppléer et, en quelque sorte, de remplacer sa couverture brochée en nous disant d’avance de ce volume quelque chose de révélateur et d’ex- pressif ? C’est ainsi que l’a compris MIle Nillès, don- nant à un exemplaire de la Cité ardente, de M. Carton de Wiart, une enveloppe vert et feu, sur laquelle des pignons liégeois se détachent en noir parmi des lueurs d’incendie. J’en dirai autant de M1^ Madeleine Cassiers et Suzanne Dumont, sans oublier Mlle Rolande de Heusch, fort bien inspirée quand elle a fait apparaître des canaux, des gondoles et le campanile de Saint-Marc sur la couverture d’un livre consa- cré à Venise. Depuis la Renaissance, l’art du relieur était