ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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68 L’EXPOSITION DE BRUXELLES L’Automne, broderie d’hélène de rudder, d’après un carton d’is. de rudder. (Au Pavillon de la Ville de Bruxelles.) LA FEMME A L’EXPOSITION (Deuxième article.) (i) L’effort féminin dans l’art décoratif ; — les sociétés : du Labe r féminin et des Arts de la femme. — Le Pavillon de la ville de Bruxelles. En art, les femmes de Belgique sont résolu- ment modernes et elles ont bien raison. Le passé a du bon, certes, mais il y a trop long- temps qu’il nous gouverne, que nous demeurons immobiles, paralysés, impuissants, dans sa con- templation : il est mort et son ombre tue, voilà la vérité. Quant à nos œuvres actuelles, elles n’auront de valeur pour les générations futures que si notre âme y palpite, que si elles sont par- venues à doter l’histoire' du génie humain d’une page distinctive, originale, spéciale. L’exemple, précisément, de ce passé assassin nous le prouve, car seules ont résisté à travers les siècles les productions d’art ayant la marque significative d’une époque, de leur époque. La formule de l’art du XXe siècle ne pie semble pas encore nettement fixée, à l’heure où nous sommes ; mais il convient de rendre hom- mage à ceux qui cherchent à la fixer. C’est du côté de ces novateurs que se sont tournées nos femmes artistes et, soit qu’elles se consacrent à des travaux de broderie, dentellerie, vannerie, céramique ou peinture sur étoffe, reliure et mo- delage, nous les verrons s’inspirer du modem (1) Voir le n° 4 de la II” série de VExposition de Bruxelles. style. Celui-ci, comme le disait dernièrement un commissaire-général allemand de l’Exposition universelle, dans un discours inaugural, « passa par la Belgique pour se rendre d’Angleterre en Germanie ». Or, ce que préconise le modem style, c’est le renoncement aux souvenirs clas- siques, et ce sont des combinaisons de lignes, ce sont des motifs d’où est banni l’ornement vivant, où l’on tolérera à peine quelque modèle stylisé de végétaux. Les ouvrages dus à ce sys- tème pourront paraître, parfois, assez indigents de conception; tout en étant fort laborieux, contournés et même baroques ; nous sommes loin, avec eux, de la sérénité délicieuse, de la belle ordonnance des Grecs et, malgré un rappel des formés courbes du Louis XV, loin aussi de l’élégance des ordres français ! Mais cela est nouveau ; cela est compliqué, positif, un peu débile, fait à l’image du temps actuel et, pour cette raison, fort intéressant. Certains vont jus- qu’à affirmer que les productions, de l’art déco- ratif moderne sont, dans le mobilier notam- ment, ce qui s’est jamais fait de plus pratique. N’avait-on pas prétendu, la même chose, na- guère, à propos des meubles anglais, où triom- phait le Louis XV de Chippendale et où les exigences de la sèçhe raison et du confort devaient primer toutes les séductions du bon goût ? Or, le Louis XV français, le vrai, le pur, celui qui ignore Chippendale, ne manque nulle- ment de ces qualités pratiques si importantes pour un meuble et possède, en outre, un mérite dont le prix est inestimable : le charme. Voilà ce que le modem style ne nous a guère prodigué jusqu’à présent. Il est peut-être ration- nel, il est certainement pratique ; le charme n’est pas sa vertu, et même quand ce sont des. mains féminines qui l’utilisent, comme il est rare de rencontrer, dans les œuvres inspirées par lui, cette grâce infinie qu’a le Louis XV indigène et dont le Louis XV de Chippendale est dé- pourvu ! L’art de la femme belge est représenté en différents endroits de notre Exposition : il est aux vitrines de la société du Labeur féminin et de quelques autres stands du Palais de la Femme; il est au pavillon de la société des Arts de la femme ; enfin, il est au pavillon de la ville de Bruxelles, où diverses écoles profes- sionnelles et même une école normale de jeunes filles exposent des cahiers de devoirs et des albums d’élèves ; où les panneaux brodés par Mme Hélène De Rudder, d’après Icé cartons de son mari, mettent la discrétion de leurs soies chatoyantes parmi les ors ruisselants d’un salon d’honneur dont le style général, français pour- tant, déploie une magnificence un peu sur- chargée et toute flamande. Voici, au Labeur féminin, un couvre-pied en