ForsideBøgerExposition Universelle In…e L'exposition, Vol. II

Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II

Forfatter: E. Rossel

År: 1910

Sider: 500

UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel

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L’EXPOSITION DE BRUXELLES 81 £ ^l%**jw 111^ ^■'>.>J EKiLE motte. — La Paix divine. L’EXPOSITION DES BEAUX-ARTS LA SECTION BELQE L’exposition triennale des Beaux-Arts de 1910 comptera certainement parmi les plus intéres- santes que nous ayons eues en Belgique, surtout si nous tenons compte des nombreuses partici- pations de l’étranger. C’est la première fois, croyons-nous, que des œuvres des peintres fran- çais, hollandais, espagnols, italiens, anglais et russes sont rassemblées en aussi grand nombre. Nous ne parlons ni de la Suisse, ni du Grand- Duché de Luxembourg. Nous nous occuperons en détail de chacune de ces sections. C’est la Belgique qui retiendra au- jourd’hui notre attention. Nos peintres sont ici chez eux. Leur exposition est remarquable par la quantité des œuvres, puisque celles-ci ne rem- plissent pas moins de quarante salles ; elle l’est aussi par l’excellence de certains tableaux et le groupement qu’elle forme de la presque totalité de nos artistes. Certes, on rencontre çà et là bien des toiles connues ou aperçues à de récents salons, mais cela n’est point un malj pensons-nous. Il est bon que l’effort de plusieurs années se concentre en cette année d’exposition universelle et le seul regret que nous exprimerons sera celui de cons- tater que cet ensemble n’est pas plus symptoma- tique de tendances ou de directions nouvelles. Il est certain qu’aucune ne s’affirme, bien que la majorité des œuvres soit des plus honorable. En effet, que pouvons-nous dire encore de l’art reconnu et consacré de M. Emile Claus, dont nous revoyons la Rosée et le Soir de juin, des peintres agréables de son école, l’école de la Lys, de Mlle Jenny Montigny et d’Anna de Weert, de l’art d’Albert Bartsoen, de Farasyn, de Baseleer et de Maurice Blieck. Nous admire- rons toujours les frondaisons mystérieuses et si puissamment illuminées de M. Courtens, les prai- ries égayées de lumière de M. Geo Bernier, les intérieurs d’églises somptueux de M. Alfred Verhaeren ou ceux baignés d’ombres mystiques et troublantes d’Alfred Delaunois. Nous appré- cierons le baudelairianisme renouvelé de M. Henry Thomas, les grâces aimables de M. Charles Michel, la capricieuse et artiste fantaisie de James Ensor. Nous constaterons encore que M. Omer Coppens, en qui passent de délicieux sou- venirs du poète Rodenbach, se plaît à illuminer de la clarté des lumières pensives les soirs tristes des vieilles villes de Flandre, que les intérieurs de MM. Jamar et Janssens sont toujours aima- bles, que M. Fernand Khnopff n’ajoute rien à son savoureux préraphaélitisme, que MM.Vierin et Geudens restent fidèles à l’impression re- cueillie des béguinages, que M. Middeleer et M. Opsomer nous montrent, non sans agrément, des cortèges et des processions en pays flamand, que M. Heymans baigne toujours ses paysages dans des aurores ou des crépuscules de blan- cheur et de rose. Nous- n’augmenterons pas à l’infini cette énumération de talents reconnus et fixés, et qu’aucune manière nouvelle ne carac- térise en ce salon. Quelques œuvres solliciteront notre attention, parce qu’elles indiquent précisé- ment cette modification ou ce progrès que nous ne constatons pas ailleurs. Depuis quelques années, M. Victor Gilsoul a encore accru sa virtuosité. Nous faisons aujour- d’hui cette constatation, non sans une certaine nuance de regret, car cette habileté indiscutable nous semble légèrement acquise au prix de l’émotion qui auparavant se dégageait de ses œuvres. Un Soir à Rotterdam nous laisse entre- voir la lumière des feux artificiels de la ville se confondant avec les fumées qui s’échappent des locomotives, tandis que sur les eaux endormies et obscures les barques, dolentes s’assoupissent dans la paix de la nuit. Il y a là une réminis- cence d’une impression puissamment exprimée par le même artiste dans un précédent tableau. Mais alors les sensations étaient mieux harmo- nisées, le soir paraissait tomber en notes douces et vibrantes, tandis qu’ici nous admirons une page brillante, mais sans cette communicative émotion de naguère. On peut dire, au contraire, que l’inspiration de M. Auguste Lévêque reste toujours égale à elle-même. Il est impossible de ne pas s’arrêter quelques instants devant le triptyque de la Femme où une idée philosophique s’apparie si heureusement à une exécution artiste. Voici d’abord, en tons chauds de brun et de vert assourdis, se détachant sur la lumière dorée des chairs, le Sein, la Mère allaitant l’Enfant ; puis la sœur de charité pansant avec un soin recueilli le front sanglant du soldat, et enfin la passion fougueuse jetant dans une étreinte vibrante les deux amants éperdus. La conception générale est exprimée ., avec une belle noblesse d artiste. Dans une note bien différente, plus originale, si par là on veut entendre la nouveauté du pro- cédé, sont conçus et exécutés deux tableaux