Exposition Universelle Internationale De Bruxelles 1910,
Organe Officiel De L'exposition, Vol. II
Forfatter: E. Rossel
År: 1910
Sider: 500
UDK: St.f. 061.4(100)Bryssel
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L’EXPOSITION DE BRUXELLES
Nous bornerons là cette rapide excursion dans
le domaine de la peinture belge contemporaine.
Nous aurions voulu parler encore des paysages
si caractéristiques de M. Valerius de Saedeleer,
des portraits de MM. Van Holder et de la
Hoese, des délicieuses figures de M. Georges
Lemmers, mais la place nous fait défaut. Con-
cluons donc brièvement. On chercherait vaine-
ment dans le salon belge, si abondant qu’il soit,
le chef-d’œuvre qui s’impose et marque une
date dans l’histoire de la peinture. On conser-
vera peut-être le souvenir du triennal de 1910,
à cause de sa variété, mais dans son ensemble
cette exposition n’indiquera pas une étape.
Arthur De Rudder.
LA FORCE MOTRICE
Sous les yeux du visiteur, mille machines
fonctionnent comme elles devront fonctionner à
l’usine. Pompes, machines d’extraction, mar-
teaux-pilons, dynamos, machines-outils de toutes
sortes : tours, scies, raboteuses, machines de
glacières ou de papeteries, presses à imprimer
ou métiers à tisser ; toutes, mues par une invi-
sible impulsion, se mettent en marche au gré
du visiteur et travaillent absolument comme elles
travailleront dans l’atelier auquel elles sont des-
tinées.
Au risque de rompre le charme, nous allons
conter au lecteur l’hstoi'e de l’invisible impul-
sion ; nous allons lui dire comment l’énergie
est créée et comment elle arrive à la machine,
au pont-roulant, au véhicule électrique. S’il
trouve que notre prose lui gâte sa poésie et s’il
préfère garder de mystiques illusions, qu’il
n’aille pas plus loin, parce que tout à l’heure
il saurait que le secret de tant de merveilles
réside dans l’emploi judicieux et intelligent de
quelques wagons de poussier de charbon demi-
gras.
*
* *
APPAREILS DE CHARGEMENT.
L’énergie, à l’Exposition, est produite dans la
galerie internationale des machines, par des mo-
teurs dont nous aurons à parler. Ces moteurs à
vapeur sont alimentés par le groupe de chau-
dières modèles dont la caractéri .tique est l’au-
tomatisme complet, grâce à l’installation d’un
chargement mécanique qui reçoi le combustible
amené par les wagons du chemin de fer, l’ap-
porte aux chaudières, le di:tr;bue d’une manière
rationnelle et économique, et évacue, toujours
automatiquement, les cendres et mâchefers for-
mant les résidus de la combustion.
Derrière le bâtiment, à proximité des géné-
rateurs, se trouve la station de chargement. Des
hommes déversent les poussiers demi-gras dans
cinq grandes trémies placées au-dessous du sol
et communiquant avec un distributeur. De là,
une sorte de funiculaire, formé d’un train
interrompu, d’une véri able chaîne sans fin, as-
sure tous les transports de poussier. Les godets,
passant au distributeur, s’y re nplissent de char-
bon, montent en suivant leur voie jusqu'au-
dessus du sol et pénètrent dans le bâtiment des
générateurs ; dès leur entrée, ils passent sur une
bascule automatique qui enregistre le poids du
combustible amené par cha-
que godet et le totalise d’une
manière infaillible. Montant
au-dessus des chaudières, le
poussier défile au-dessus des
grands entonnoirs que l’on
distingue sur la figure. Ces
godets, ainsi qu’on le devine
à cause du trajet sinueux
qu’ils accomplissent, sont
mobiles autour d’un axe ho-
rizontal, comme des wagon-
nets de terrassements ; des
cames, placées à proximité
de chaque entonnoir, les
font, au besoin, basculer et
se vider dans le réservoir de
charbon afférent à l’une ou
l’autre chaudière. Ici inter-
vient la surveillance du chauf-
feur, qui règle ses cames de
manière à ne pas manquer
de combustible. Lorsque le
train de godets a dépassé le
sommet du dernier foyer, il
descend et revient à son
point de départ, mais cette
fois il passe sous les foyers
et recueille au retour les ré-
sidus de la combustion, qu’il
véhicule ensuite au dehors,
par exemple à proximité de
la station de chargement des
godets.
Le contenu des grands en-
tonnoirs supérieurs sert de
provision. De temps en
temps, le chauffeur ouvre
un registre et alimente les
trémies inférieures, placées directement sur les
foyers.
De temps en temps, un mouvement se produit :
un petit cylindre à vapeur avec piston se trouve
devant chaque chaudière et quand le régulateur
automatique le commande, un registre s’ouvre
au fond de la trémie ; une certaine quantité de
poussier est déversée dans le foyer, lequel est
muni de barreaux inclinés et d’un système de
propulsion. Le charbon chemine donc dans le
foyer, s’y échauffe, distille, brûle de la manière
la plus rationnelle, presque sans fumée, en se
dirigeant vers la partie inférieure des grilles où
il tombe à l’état de résidu. Le chauffeur inter-
vient encore de temps à autre pour déverser le
tas de mâchefer formé, les cendres tombant
d’elles-mêmes.
Tout ce chargement se fait sans que l'homme
doive, dans une atmosphère surchauffée, se livrer
à une manutention pénible, sans qu'on ait à
ouvrir les portes du foyer, c'est-à-dire sans perte
de calorique et sans refroidissement des tôles
de la chaudière ; la production de la vapeur est
donc plus régulière, plus économique et même
plus élastique que par l’enfournement à bras :
le régulateur de pression se charge, en effet, de
provoquer une alimentation strictement propor-
tionnelle aux besoins, alors que, d’après les
résultats du concours de chauffe organisé en
1905 à l’Exposition de Liège, les meilleurs
chauffeurs peuvent faire varier de 15 à 35 p.c.
la quantité de combustible consommé pour un
même nombre de calories.
En dehors de la question de chargement, celle
du tirage est résolue, mécaniquement aussi, par
l’installation de ventilateurs qui provoquent un
tirage forcé, avec pression réglable de oà 25mm
et contribuent encore à diminuer les fumées déjà
bien réduites par le chargement automatique
progressif.
Il semble que toute cette installation tita-
nesque doive absorber une notable énergie : les
mesures faites ont montré que la consommation
des chargeurs et ventilateurs ne dépasse pas
1.75 p. c. du rendement des chaudières. C’est
donc, en même temps qu’un perfectionnement
humanitaire, une amélioration économique. Il
serait à souhaiter qu’un système analogue pût
être adapté sur les grands navires, dont les
cales sont généralement inhabitables.
*
* *
On aura une idée de l’importance de la force
consommée au So'.bosch quand on saura que les
générateurs (sans compter ceux de la section
allemande) comprennent 10 unités, dont 4 à
surchauffe, soit un ensemble de 4,200 mètres
carrés de surface de chauffe, produisant norma-
lement de 15 à 20 kilos de vapeur à 10 atmos-
phères à l’heure, soit 18 kilos en marche nor-
male.
Des tuyauteries que l’on aperçoit en haut des
photographies, descendent sous les planchers de
la galerie des machines et vont distribuer la